Nadine Morano vient de goûter pendant une semaine les délices du lynchage médiatique. S’appuyant sur un propos du Général de Gaulle rapporté par Peyrefitte, elle a rappelé que la France est un pays de race blanche.
Nos chères élites n’ont naturellement pas manqué de condamner ce propos. Nombre de contempteurs de Morano ont réfuté l’existence des races sans s’interroger sur l’utilisation de ce concept pour tout type de mammifère comme les chiens, les chats ou les vaches. L’homme, lui-même mammifère, échapperait-il à la règle ? Pourtant, la morphologie d’un blanc n’est pas celle d’un noir qui n’est pas celle d’un jaune… tout comme une charolaise se distingue d’une normande ou d’une aubrac. Certes, les différences de race ne se résument pas à une simple histoire de couleurs. On parle ainsi par exemple de nordiques, de latins ou de slaves au sein des populations blanches. Pour les vierges les plus effarouchées, il sera toujours possible d’utiliser le mot « ethnie » mais surtout de leur rappeler que valider l’existence des races ne signifie pas les hiérarchiser.
Au-delà de l’étrange refus de cette évidence qui contredit le travail des associations antiracistes et la discrimination positive si appréciée en Occident, il faut rappeler qu’en français, chaque mot a un sens. Ainsi, contrairement à ce que Madame Morano a affirmé, la France n’est pas un pays de race blanche. Elle l’était !
Pour retrouver pleinement la véracité de cette déclaration, il faut en effet remonter au début du XIXe siècle. La France compte alors un peu moins de 30 millions d’habitants et correspond peu ou prou à la métropole actuelle. C’est un pays de race blanche malgré les quelques comptoirs hérités du premier espace colonial constitué au XVIIe siècle.
A partir de 1830, la France entreprend la constitution d’un deuxième empire colonial avec la conquête de l’Algérie. La troisième république consacre l’élargissement de cet empire en Afrique et en Asie principalement. En 1936, la population en métropole dépasse 41 millions d’habitants mais on compte plus de 69 millions d’habitants dans les colonies, protectorats et mandats. Qui peut affirmer alors qu’avec tant d’Asiatiques, de Magrébins et d’Africains, la France est un pays de race blanche ?
La fin de la seconde guerre mondiale ouvre la voie au processus de décolonisation. Peu à peu la France accorde, plus ou moins contrainte, l’indépendance aux différentes parties de son empire. En 1962, lors des accords d’Evian, l’immense majorité de l’empire colonial a disparu. La population française se situe principalement en métropole. La France est redevenue un pays de race blanche… très temporairement puisque le pays fait le choix d’une immigration massive.
L’absence de statistiques ethniques rend difficile une vision claire sur ce sujet. On sait tout de même que l’INSEE en 2011 recensait 3,9 millions d’étrangers et 5,6 millions d’immigrés, mais aussi que la France comptait 2,7 millions d’habitants dans les territoires d’outre-mer. En somme, la France n’est pas un pays de race blanche. Au mieux pourrait-on dire que la France est majoritairement de race blanche. Chaque mot compte…
En son temps, le Général de Gaulle avait d’ailleurs été cohérent avec lui-même. Il avait soutenu le mouvement de décolonisation pour permettre justement à la France de redevenir très majoritairement un pays de race blanche et de culture chrétienne. Mais ce qu’il n’avait probablement pas anticipé, c’est que ses successeurs prendraient la décision d’implanter l’ex-empire colonial en pleine métropole !
Dans ce débat, une chose est cependant certaine. On ne peut pas dénoncer ce phénomène d’immigration et soutenir Morano. Autrement dit, la France ne peut pas être un pays d’immigration tout en étant de race blanche… à moins d’accueillir majoritairement des Européens ou des White Anglo-Saxon Protestants, ce qui n’est pas le cas.
Si la raison a une nouvelle fois fait défaut dans ce délire médiatique, saluons tout de même le courage d’une élue – qualité bien rare aujourd’hui – qui a su maintenir son propos malgré le déferlement de haine à son encontre. Réjouissons-nous surtout de voir la notion de grand remplacement enfin validée par nos élites. Chers politiques et journalistes, vous avez raison de vous scandaliser car non, la France n’est plus un pays de race blanche !
> Henri Dubreuil est diplômé en économie et en finance
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