Tribune libre de « Super Résistant »
L’ennemi principal, on ne le répétera jamais assez, est la droite de gauche. Postures, discours, vocabulaire, valeurs, etc… Tout en eux est de gauche. Un exemple éloquent de cette famille hégémonique dans les instances dirigeantes de l’UMP est Chantal Jouanno : “En tant que candidate, je pense qu’il faut peut-être un candidat un petit peu plus décalé pour Paris, un peu plus bobo, je m’affirme écolo-bobo et je le supporte très très bien” L’idée que pour conquérir une capitale il faudrait impérativement être « écolo-bobo » est une idée fausse, preuve en est l’excellent Boris Johnson, maire de Londres, qui cultive certes son image « décalée », mais qui est clairement positionné à l’aile droite du Parti conservateur. Il est certain que Jouanno est bobo, pour autant elle n’est pas « écolo ». Il y a eu en France une confusion entre le Parti bobo, véhiculant l’idéologie libéral-libertaire classique et simple excroissance de Mai 68, et le souci écologique. Les Verts sont devenus plutôt un parti bobo qu’un parti écolo. Du fait que Jouanno manifeste une opposition courageuse à la « droitisation », que dis-je à la pétainisation de l’UMP, et qu’elle lutte ardemment contre le très maurrassien conseiller de Sarkozy en égorgement d’enfants Patrick Buisson, elle s’apparente aux clans des bobos mais n’a rien d’une écologiste sincère. Cette formule d’ « écolo-bobo » est la preuve de la malheureuse confusion qui existe entre le boboïsme et l’écologisme. Tout cela tendrait à nous faire croire que l’on ne peut penser l’écologie que si l’on est un bourgeois de gauche – ou un bourgeois de gauche votant pour une droite de gauche.
Philippe de Villiers nous prouve qu’il n’est pas indispensable d’être un bobo pour être un ami de la nature et des terroirs, qu’une politique écologique se base d’abord sur la coexistence pacifique entre l’homme et son milieu.
Mais s’il existe une écologie gauchiste, peut-il exister une écologie enracinée à droite ? C’est évident, et la figure qui vient immédiatement à l’esprit est celle de Philippe de Villiers qui nous prouve qu’il n’est pas indispensable d’être un bobo pour être un ami de la nature et des terroirs, mais qu’une politique écologique se base d’abord sur la coexistence pacifique entre l’homme et son milieu. Et tandis qu’à gauche, écolo rime avec bobo, à droite, combat écologiste se conjugue avec combat souverainiste. Car Villiers a été, dans le cadre de sa lutte contre l’ogre bruxellois, à la pointe du combat pour la préservation des abeilles, a lancé l’alerte sur leur disparition alarmante (1), contre les OGMs, contre les fongicides ultra-puissants Gaucho et Régent, sur le dossier du Prestige, de l’Erika,… Une écologie de droite, c’est aussi une écologie de la ruralité et des paysages. Soutien à la viticulture, soutien à la chasse, à la pêche traditionnelle, opposition à la réintroduction sauvage des loups et des ours… Rappelons également qu’aux temps glorieux du Rassemblement pour la France, on applaudissait le nom de José Bové, pour sa lutte contre l’américanisation de nos contrées et la malbouffe, lors des meetings de la formation souverainiste.
Le conservatisme est une doctrine qui pose l’homme comme avant tout un héritier, il ne cherche donc pas à faire table rase du passé mais souhaite le préserver et le faire fructifier. Il n’a pas la fascination de la nouveauté qui est la maladie orpheline de la gauche. L’écologisme est donc avant tout un conservatisme, voilà comment s’explique la schizophrénie de la gauche coincée entre la doctrine verdâtre et la religion du progrès.
La droite sera-t-elle apte à refonder une nouvelle écologie de droite, conservatrice et réaliste, sur les bases énoncées supra, ou restera-t-elle enfermée dans le carcan de cette écologie superficielle et libertaire ?
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