On nous contait enfant la fable de La Grenouille qui se veut faire plus grosse que le Bœuf. Bien que nous l’ignorions alors, il s’agissait là d’une fable politique. En voici pour preuve la plus récente des versions.
Il était une fois une toute petite grenouille aux joues bien lisses et à l’air poupon dénommée Emmanuel Macron. L’animal était fort complexé de n’être qu’une petite grenouille mais comme il était doué pour les études, il s’en trouva quelque peu rasséréné. Charmeuse comme tous les ambitieux, la grenouille Macron parvint à séduire sa professeur de lettres et c’est ainsi qu’elle commença à enfler.
Sa belle conquête lui suggéra que s’il voulait devenir quelqu’un, il fallait qu’il intégra hypokhâgne à Paris puis Sciences Po et enfin l’ENA; et la petite grenouille enfla, enfla, enfla : en peu de temps son crâne prit l’aspect d’un gros melon. Elle embrassa bientôt une carrière de haut-fonctionnaire qui lui parut vite indigne d’elle, si bien qu’elle se laissa convaincre par l’ami Attali, un gros champignon vénéneux, d’entrer à la banque Rothschild. En quelques mois à peine, la petite grenouille y acquit plus de 3 millions d’euros : elle enfla tant et tant qu’elle ne fut bientôt plus qu’une grosse enflure.
Un beau matin, son patron chez Rothschild vint le trouver et lui tint à peu près ce langage : « Ô Emmanuel, quelle belle enflure vous faites ! Vous voilà prêt à intégrer le grand monde. Figurez-vous qu’un bœuf apathique vient d’être élu à la tête de la République. Il a fait campagne contre la finance, mais comme la République nous doit plein d’argent, nous le tenons par les testicules. Il nous faut juste quelqu’un pour le conseiller. Accepteriez-vous de devenir son secrétaire général adjoint à l’Elysée ? » La petite grenouille n’eut pas besoin de se faire beaucoup prier et elle entra au Palais. C’est là que lui vint le désir de se faire plus grosse que le bœuf.
Comme conseiller puis comme ministre de l’économie, la grenouille Macron fit faire au bœuf langoureux l’inverse de ce qu’il avait promis au cours de sa campagne, si bien que celui-ci devint fort impopulaire jusque dans son propre camp et que sa réélection parut compromise. La grenouille se convainquit alors qu’elle pouvait prendre la place du bœuf et elle qui avait déjà atteint la taille d’un veau, entreprit aussitôt d’enfler davantage : elle lança son propre mouvement politique, se déclara candidat à la présidence de la République et se mit à battre les estrades.
Grisée par ses propres discours, par les applaudissements extatiques d’un public surjoué et plus encore par les flatteries boursouflées des médias courtisans, la petite grenouille se mit bientôt à ressembler à une gigantesque bulle verdâtre. Elle n’écoutait plus ceux qui l’avertissaient qu’elle courait un grand danger à s’exposer ainsi, que beaucoup commençait à réaliser qu’elle n’était qu’une toute petite grenouille sans réelle consistance et qu’elle risquait d’éclater …
Fut-ce à l’occasion d’un meeting trop creux, fut-ce lors d’un débat par trop révélateur de sa vacuité, fut-ce à cause de la petite phrase ou la petite affaire de trop, nul ne s’en souvient exactement ; toujours est-il qu’un beau jour, ce qui devait arriver arriva : alors qu’elle survolait Paris à une hauteur quasi stratosphérique, la petite grenouille devenue bœuf puis bulle de savon fit entrer dans ses poumons difformes l’ultime bouffée d’oxygène, la bouffée délirante de trop, celle qui, dans un léger « pop » la fit éclater : ses maîtres et ses disciples assistèrent médusés à l’éparpillement de leur trop jeune gourou.
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