Dans Le Figaro Magazine de ce matin, Laurent Gerra livre sa vision de l’affaiblissement culturel :
« Il y a une pauvreté du vocabulaire qui est terrible. Dans le TGV, j’entends discuter les gens et je ne comprends plus ce qu’ils disent. Ils parlent à moitié en anglais, en raccourcis. Alain Borer en parle très bien dans ce livre exceptionnel, ‘De quel amour blessée. Réflexions sur la langue française’. La langue s’appauvrit alors qu’au contraire, elle doit s’aiguiser. Ce n’est pas étonnant que ‘Les Tontons flingueurs’ n’aient pas eu de succès à leur sortie : l’argot, c’est très pointu. Bref, je constate qu’une forme de poésie dans le langage disparaît. Cela vient également du fait que les gens que les gens lisent moins, qu’ils s’attardent moins sur les choses. Dans le train, encore une fois, plus personne ne lit. Ils tapent tous comme des sourds sur le clavier de leur ordinateur, regardent des séries ou, pire, parlent au téléphone ».
L’humoriste serait-il un anar de droite ? “C’est plutôt un compliment”. Un réac ? “Réagir, c’est honorable”, répond Gerra. “Préférer Mozart à JoeyStarr, ce n’est pas être réac, c’est avoir du goût”.