“La mission de l’artiste ne consiste pas à livrer ‘sa’ vision ou ‘son’ message mais à susciter le pouvoir de création du spectateur” déclarait Romeo Castellucci à Evene.fr en juillet 2008. Et le journaliste Mathieu Laviolette-Slanka de commenter : “fort de cette maxime, il (Castellucci, ndlr) s’applique dès lors à créer des liens étroits entre la scène et une salle désormais acquise quand bien même la plupart de ses spectacles suscitent de légères polémiques. (…) Il n’hésite pas à venir se présenter au début d’une représentation, et reste ouvert au dialogue. On est loin des ateliers pédagogiques, mais la participation au sein de l’équipe artistique d’habitants ou de locaux en est un signe : la scène se fait lieu de prospection populaire, attirant un spectateur qui n’est pas forcément initié. Ce qui ne l’empêche pas de percevoir l’intensité qui règne en ces lieux. (…) Chez Castellucci, la population qui envahit soudainement le plateau n’est autre qu’un reflet du spectateur, un dédoublement presque simultané qui rend l’observateur scruté et le juge interrogé. Assis dans les gradins, le public est convoqué sur scène, acteur de sa propre représentation par un jeu de miroirs vivants.”
Réaction amusée d’Alain Escada, secrétaire général de l’Institut Civitas, en pointe dans la protestation contre la pièce “Sur le concept du visage du fils de Dieu” : “à la lecture de tout cela, on se demande pourquoi M. le Ministre de la Culture, M. le Maire de Paris ainsi que les directeurs des théâtres programmant le spectacle Sur le concept du visage du fils de Dieu s’offusquent que de jeunes catholiques fassent connaître leur indignation à l’intérieur des théâtres, quitte pour certains à monter pour cela sur scène ? Ils n’ont fait en cela que répondre à la proposition de M. Castellucci d’être des ‘spectateurs-créateurs’ ! Au lieu de les inculper pour ‘entrave à la liberté d’expression’, il convient de les féliciter pour leur réactivité artistique participative.”
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