Habituellement la folie du monde se contente d’un titre chaque matin, ou deux les bons jours, pour choquer ce qui nous reste de bon sens cartésien. Aujourd’hui, c’est l’overdose, et le cerveau est au bord de l’explosion… Le tueur de Marseille qui a assassiné deux jeunes françaises sympathiques et pleines d’avenir, endeuillant leur famille et leurs proches, est un Tunisien, semble-t-il, qui ne devait en aucun cas se trouver là. Un immigré clandestin, sans domicile fixe, déjà coupable de plusieurs délits, arrêté à Lyon après un vol, mais relâché parce qu’à la Préfecture le fonctionnaire qui aurait pu signer son obligation de quitter le territoire ou son internement dans un centre de rétention administratif était introuvable, a donc poignardé un futur médecin et une future infirmière qui auraient été plus utiles à notre pays que ce misérable salopard. Mais, non content de le laisser entrer, l’Etat l’a laissé circuler durant 11 ans, énonçant 7 identités différentes, commettant des méfaits jusqu’à l’irréparable. Et, on voudrait nous faire croire qu’une politique de l’immigration aussi laxiste, qu’une administration aussi coûteuse, servent le pays ? Le centre de rétention était complet, les vols vers la Tunisie aussi, sans doute… Une fois encore, les politiques se réfugient dans la compassion. Malvenu, inconvenant le grincheux qui aurait le toupet de briser l’union nationale en disant que l’Etat trahit son devoir et les Français qu’il doit protéger ! Heureusement pour le pouvoir, les militaires de Sentinelle, qui, jusqu’à présent, étaient surtout des cibles, ont abattu le terroriste au couteau. C’était un peu tard, et l’on peut s’étonner de l’absence de la police dans cette affaire ou de la réaction tardive des forces de l’ordre, puisque l’assassin a agi en deux temps, en revenant pour commettre son second meurtre. Dieu merci, un attentat a, en revanche été « déjoué » dans le le XVIe arrondissement de Paris… A-t-il été déjoué ou les artificiers bricoleurs ne sont-ils pas parvenus à faire exploser leur engin ? Des suspects ont été appréhendés avec une grande rapidité car ils étaient l’objet d’une surveillance. La conclusion paraît évidente : si les attentats et les agressions dans notre pays et en Europe en général sont manifestement inspirés par le terrorisme islamiste, celui-ci semble peu capable d’utiliser des moyens qui réclament de la technique. C’est ce qui accroît le danger, puisque le véhicule, loué bien facilement, ou le couteau qui demande peu d’argent et ne nécessite pas d’autorisation, font de n’importe quel endroit public, et peut-être même privé, une cible potentielle. Le débat qui va s’ouvrir au Parlement sur une loi censée remplacer l’Etat d’urgence prend dans ce contexte un aspect absurde. Les belles âmes s’inquiétaient de la prolongation d’une situation d’exception qui pouvaient entacher notre cher Etat de droit. Ils avaient donc le projet de revenir à celui-ci, légèrement durci par quelques mesures. Mais on voit bien que le problème n’est nullement dans la loi, mais dans son application. Faut-il rappeler que la bourde lyonnaise, sans doute courante, s’est produite en « Etat d’urgence » ? L’assassinat du Père Hamel par un porteur de bracelet électronique, aussi, d’ailleurs ! Certes, il faut durcir notre arsenal législatif. Il est anormal qu’un individu qui n’a pas le droit d’être dans un pays puisse faire appel à la Justice de ce pays. La seule solution conforme au droit est de le reconduire là où il a le droit d’être. Mais que valent les lois, si on ne les applique pas avec fermeté ?
Au moins, notre pays peut-il, en oubliant le Bataclan, les terrasses parisiennes de Novembre de 2015 et les règlements de compte marseillais, se vanter de contrôler les armes a feu. Le massacre à l’arme de guerre de Las Vegas est américain, chez les fous de la gâchette qui détiennent le record mondial de la possession individuelle d’armes. Cette triste nouvelle requinque un peu Descartes. Mais si la détention d’armes de guerre, facilitée dans un pays dont l’histoire intérieure est d’une grande violence, entretenue à plaisir par le cinéma, la télévision et les jeux video, est une folie, il n’est pas rassurant de se dire que, chez nous, seuls les malfrats peuvent assez facilement se procurer des armes, et ne pas se soucier de leur utilisation en légitime défense, comme y sont obligés jusqu’à l’absurde les citoyens, et même les policiers. Face à une menace omniprésente qui nous rapproche de la situation israélienne, la possession d’armes de poing par des citoyens contrôlés permettrait une réaction plus rapide et souvent salutaire. Voilà une proposition un peu provocatrice que j’aurais aimé pouvoir faire à l’Assemblée. Mais, comme la déchéance de la nationalité pour les traîtres et les renégats, l’idée de bon sens que ce n’est pas l’arme qui tue, mais son utilisateur, échappe au politiquement correct.
Le politiquement correct a imposé certains thèmes qui entretiennent et amplifient les contre-sens. Ainsi, ce qui domine les commentaires qui visent le prétendu scrutin référendaire catalan réside dans les violences policières. Cette expression fait florès. Elle inverse la logique qui veut que dans une démocratie, dans un Etat de droit, ce qu’est l’Espagne, les forces de l’ordre détiennent le monopole de la violence légitime, qu’elles ont le droit d’utiliser la force pour faire respecter la loi, y compris avec vigueur contre ceux qui s’y opposent. Le référendum catalan est anticonstitutionnel. Ceux qui l’ont organisé ou y ont participé se sont mis dans l’illégalité. Le reste est bavardage. Certes, il aurait été plus habile peut-être pour Mariano Rajoy de laisser se dérouler un vote qui n’aurait pas nécessairement été positif, et de déclarer ensuite que, de toute manière, il n’avait aucune valeur, mais il a préféré la rigueur du droit et le risque de l’explosion au jeu qui consiste à accepter le mépris des textes. Des deux côtés, la démocratie est perdante. Penser que les dirigeants locaux de la province espagnole la plus riche, unie au pays depuis plus de cinq siècles, puissent vouloir s’en détacher et sortir de la solidarité nationale, au moment où l’Europe cherche difficilement à établir une solidarité continentale, donne le vertige tant elle fait éclater l’absurdité qui envahit l’occident.
4 Comments
Comments are closed.