La “droite” française a besoin d’un grand remplacement urgent de ses dirigeants :
Si les candidats à la présidence du parti s’y opposent, ce n’est pas le cas de tous, à droite. Interrogé lors de sa conférence de presse de rentrée, mercredi 4 août, le président LR du Sénat, Gérard Larcher, a assumé son ouverture sur le sujet.
« Je suis assez ouvert sur ce sujet-là » assure-t-il. « Ces sujets-là méritent autre chose que des manifestations dans la rue » explique le sénateur des Yvelines, évoquant aussi la recherche et le don d’organe… La Manif pour tous appelle à battre le pavé le 6 octobre. Gérard Larcher préfère lui un « débat approfondi, serein » au Parlement. Il évoque la création « d’une commission spéciale ». Le texte commence son examen à l’Assemblée fin septembre. Il devrait arriver en janvier au Sénat. Avec une droite divisée, les débats pourraient ne pas prendre le même ton électrique que lors du Mariage pour tous.
Gérard Larcher semble avoir un peu évolué sur le sujet. En janvier 2018, sur RTL, il disait « être prudent sur la PMA ». Aujourd’hui, celui qui veut rassembler la droite et le centre semble en accord avec Hervé Morin, qu’il a rejoint dimanche dernier pour sa Fête de la pomme. Le président centriste de la région Normandie appelle sa famille politique à être « moderne » sur la PMA pour toutes.
Prière de ne pas rire ! Retailleau est un petit peu moins pire. Enfin, pour l’instant :
Au premier rang, pendant la conférence de presse, Bruno Retailleau et Philippe Bas, écoutent. Mais le président du groupe LR et le président de la commission des lois ne sont pas sur la même ligne que celui qui préside leur institution. Bruno Retailleau ne cache pas son opposition à la PMA pour toutes et pour les femmes seules. « La PMA sans père est un vrai problème » soutient-il après la conférence, « je pense que le lien avec la GPA (gestation pour autrui) se fera vite ». Il met en garde aussi sur « la recherche, le transgénisme, cette idée de l’enfant parfait ». S’il est opposé à la PMA, on ne le verra cependant pas dans la rue. « Je comprends parfaitement ceux qui manifestent, stop au politiquement correct » dit-il, mais « je n’irai pas manifester ». Lui aussi préfère que le débat se fasse au Parlement.
Philippe Bas ne va pas dire le contraire. Le sénateur LR de la Manche avait écrit une tribune pour expliquer son opposition. Il attend aujourd’hui « un débat humaniste au Parlement, respectueux de chacun. Je ne veux pas d’une forme de caricature sur ces débats ». Philippe Bas fait la différence entre une « approche anglo-saxone par la liberté » et « une approche qui dit que le législateur a des responsabilités sur la société ». Il se situe dans la seconde.