Rue89 consacre un très intéressant article aux “habitants d’Ivry, futurs expropriés de la rénovation urbaine”, surnommant la cité communiste « Bouygues-ville » et pointant du doigt, sans la nommer, la collusion entre institutions publiques et multinationales au détriment de l’humain et du petit entrepreneur.
On appelle cela le “capitalisme de connivence” ou “de copinage” (“crony capitalism”); d’autres comme Charles Gave y voient si peu de rapport avec la liberté d’entreprendre qu’ils préfèrent parler de “social-clientélisme”, véritable “maladie de la démocratie”. “Le « capitalisme de connivence », ou le « capitalisme politique » comme l’appelle l’historien Gabriel Kolko, est résultat de l’étatisme et d’une forme de corruption des élites : les grandes entreprises, de plus en plus inefficaces et bureaucratisées, réagissent au libre marché et à la concurrence en se tournant vers le gouvernement pour réclamer davantage de réglementations, de protections, ce que Bastiat appelait la “recherche de rentes”. De même, les grandes banques brandissent la menace du “risque systémique” pour exiger un renflouement par l’État ou par la banque centrale suite à leurs erreurs”, explique à ce propos Wikibéral.
Dans le cas d’Ivry, le projet “Confluences” implique de nombreuses expropriations (au moins 400 logements doivent être détruits). Et les opposants au projet notent que la Sadev 94 (l’aménageur) “rachète les logements promis à la démolition en-dessous du prix du marché ivryen” tandis que “les nouveaux logements coûteront plus cher que le prix actuel du marché à Ivry”. Merci la perfusion d’argent public qui nourrit l’inflation immobilière !
Ajoutez à tout cela une pincée de novlangue écologiste encouragée par l’État depuis des années (« Dans les réunions, la mairie et l’aménageur présentent Ivry Confluences comme un truc génial, grâce à quelques mots-clés qui plaisent à tout le monde : “rues piétonnes”, “logements sociaux”, “parcs”, “haute qualité environnementale” (HQE). ») et vous avez la totale. Ah non, il manque encore la volonté (révolutionnaire) de faire table rase du passé. La voici dénoncée par un habitant, justement : “C’était un quartier populaire, ouvrier, immigré, et de ce passé-là on veut faire table rase pour construire des tours de quinze étages au nom de la “densification”. Il faudra peut-être attendre 40 ou 50 ans avant qu’une âme ne se crée dans ces nouveaux quartiers. »
Voilà. Ivry est bel et bien victime de son maire communiste et des sociaux-clientélistes qui vivent au crochet de l’État et des collectivités, bref, de la gauche. On arrête la casse maintenant ou on continue ?
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