Et si la Bible était plus violente que le Coran ? (2/2)

Et si la Bible était plus violente que le Coran ? (1/2)

II) Un Jésus-Christ loin d’être tout rose…

a) Helléno-christianisme ou judéo-christianisme ?

Pour ma part, L’Ancien Testament invalide le Nouveau et le dogme chrétien qui deviennent incohérents. En effet, comment se fait-il que le soit disant Dieu « de paix et d’amour » ait préparé la venue sacrificielle de son Fils unique Jésus-Christ pour sauver l’Humanité au travers d’une Alliance avec le peuple Hébreux d’une violence absolument inouïe ?

Face à cette violence vétérotestamentaire troublante, certains chrétiens prennent du recul et expliquent que Jésus a prêché une véritable césure. Ils prétendent, à l’instar de l’essayiste Yvan Blot, que les racines chrétiennes antiques sont bien plus hellénistiques que judaïques ; préférant le terme « helléno-christianisme » à celui de « judéo-christianisme ». Néanmoins leur argument est confronté à un double obstacle.

Premièrement, même si effectivement la théologie chrétienne naissante a énormément emprunté aux mystiques païennes de l’Empire gréco-romain – que ce soit la croyance en un Dieu unique de type trinitaire (comme celui de l’empire hellénistique auquel se substituera le gréco-romain ; celui de la religion indo-iranienne mazdéenne qui influença beaucoup le Proche-Orient avant l’arrivée des hellènes ou celui des Étrusques, civilisation italienne supplantée par la République puis l’Empire romains) ; ou encore la symbolique de l’Incarnation d’un dieu Sauveur, souffreteux et pacifique, engendré d’une humaine vierge que nous voyons dans toutes les religions régionales « païennes » du continent européen, du Caucase à l’Irlande –, il n’en demeure pas moins que le christianisme a maintenu l’origine hébraïque comme prépondérante, ce qu’ont rappelé les autorités ecclésiales à travers les conciles œcuméniques, toujours valides à ce jour.

Deuxièmement, il est facile de voir que, jusque dans les Évangiles, il y a bien des traces de la conception hébraïque du monde, sous certains aspects très violente. Jésus n’a-t-il pas dit être venu non pas abolir mais accomplir la Loi de Moïse ?

Comme le rappelle caustiquement l’historien Elie Barnavi, à l’instar de la Torah et du Coran, les Evangiles sont un véritable patchwork tissé et remanié au fil des premiers siècles de leur rédaction, au gré des circonstances, au sein desquels on trouve tout et son contraire.

Sans rentrer dans le foisonnement de détails contradictoires qui ne sont pas le propos du présent article, je décrirai simplement un antagonisme particulièrement emblématique : la Transfiguration de Jésus-Christ au Mont Tabor.

b) Une si curieuse Transfiguration…

La transfiguration consiste à ce que le dieu incarné en homme montre à quelques privilégiés sa vraie nature divine dissimulée par l’apparence humaine afin de conforter ceux-ci qui l’admirent dans leur foi.

Cette action n’est pas exclusivement chrétienne. Par exemple, dans la Bhagavad-Gita, poème et pierre angulaire de la spiritualité hindoue, composée entre le Ve et le IIe siècle avant Jésus-Christ, Krishna, qui est l’incarnation de Vishnu, Fils du Dieu unique et trinitaire hindoue (Brahma/Vishnu/Shiva), et qui naquit d’une vierge humaine (et ayant un fiancé avec lequel elle a dû fuir, après la naissance de son nourrisson, les persécutions d’un roi qui voulait massacrer tous les enfants, de peur d’être concurrencé plus tard par Krishna…) se transfigure devant le saint prince Arjuna afin de le motiver pour se battre et reconquérir le trône ravi par ses cousins usurpateurs.

Dans l’évangile de Mathieu nous pouvons lire :

« Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et son frère Jean, et il les conduisit à l’écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage resplendit comme le soleil et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici que Moïse et Elie leur apparurent ; ils s’entretenaient avec lui ». (Mathieu 17, 1-3)

Moïse et Elie ne sont absolument pas des personnes anodines. Le premier est celui qui instituera par ordre de Yahvé la Loi hébraïque et le second est considéré comme le plus important des prophètes d’Israël. Or nous savons que le premier, sous l’injonction de son dieu, a entamé une colonisation exterminant tous les autochtones du Levant, avec leurs épouses et leurs enfants, qui sera poursuivie par le chef militaire Josué explicitement mandaté par lui, sanctifiant un génocide.

Le second, le plus populaire des prophètes après Moïse, sera un prédicateur judéen particulièrement persuasif. Bien après les guerres de Josué « le territoire conquis par les Hébreux souffre dans sa partie nord, le royaume d’Israël, d’une terrible sécheresse qui dure depuis trois ans. Le prophète Elie explique au roi Achab que Iahvé le punit de cette manière parce qu’il l’a trahi en introduisant le culte de Baal (1 Roi 18,18).

« Pour prouver qu’il dit vrai, Elie lance un défi aux prêtres de Baal : que sur le mont Carmel, en présence du roi et de tout le peuple, ils immolent un taureau et en placent les chairs sur un autel. Alors ils invoqueront, eux Baal, lui Yahvé. Le dieu qui répondra en mettant le feu au bois de l’autel apparaîtra à l’évidence comme celui qu’il faut servir. Les prophètes de Baal échouent. Elie, pour rendre plus incontestable encore le miracle attendu, fait répandre de l’eau par trois fois sur le bois de son autel, et dit :

Iahvé, dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, que l’on sache aujourd’hui que tu es, toi, le dieu d’Israël (1 Roi 18, 36)
Un éclair enflamme le bois, le feu dévore l’holocauste et le peuple s’écrie : « Yahvé est dieu, c’est Yahvé dieu » (v39)
« Elie a gagné. La vérité a éclaté. La démonstration est irréfutable. Pourquoi, dans ces conditions, ne pas s’en tenir là ? Or Elie dit au peuple :

« Saisissez les prophètes de Baal : que pas un d’entre eux n’échappe ! Et ils les saisirent. Elie les fit descendre au torrent de Cison et là il les égorgea. » (1 Roi 18, 40)

« Le prophète de Yahvé tue de ses propres mains, au dire de la Bible, quatre cent cinquante prophètes (v 19 et 22) d’un autre dieu – un dieu qui vient de s’avérer impuissant. De ces meurtres commis de sang-froid, le dieu qui ordonne « Tu ne tueras point » ne fait pas grief à Elie. Loin de là. C’est après la mort des prophètes de Baal que la pluie arrive et que prend fin, en même temps que la sécheresse, la famine qui décimait le royaume d’Israël (41-45) » constate, dépité, l’historien Jean Soler.

Pour donner une métaphore actuelle et percutante, c’est comme si Jésus revenant de nos jours, invitait le Pape François, le très sympathique abbé Guillaume de Tanouarn bien connu des auditeurs de radio courtoisie, et le prêtre charismatique Daniel-Ange, à le suivre au Mont Blanc. Puis arrivés à son sommet, il se transfigurerai devant eux, entouré à sa gauche du cheik sunnite qatarie Youssouf El Qadarawi qui expliquerait benoitement qu’il est totalement légitime de tuer tous les israéliens dont les femmes et les enfants, et à sa droite par Abou Bakr El Baghdadi, calife du monstrueux Etat islamique (Daesh) au sein duquel ont été réhabilités à grande échelle les égorgements macabres.

Vous voyez le problème…

Ma remarque ne veut pas dire que la foi du croyant est infondée mais qu’il est nécessaire de prendre du recul par rapport à des textes religieux écris et retouchés par des hommes, avec toutes leurs imperfections, dans des circonstances historiques précises, souvent tragiques.

Conclusion : pourquoi l’islam est très belliciste ?

Selon Elie Barnarvi, la férocité de l’Islam émane surtout de l’impossibilité de cette religion de distinguer le spirituel du temporel alors que le christianisme a su le faire sans problème, détruisant ainsi ses racines spirituelles révolutionnaires. Concernant l’évolution du judaïsme, nous pouvons voir qu’à partir de la destruction du temple de Jérusalem par les Romains et l’émergence du rabbinisme talmudique, un recul interprétatif des textes sera aussi permis, particulièrement au sein d’une Europe chrétienne qui à partir de la Renaissance, développera un esprit critique vis-à-vis des écrits religieux.

Néanmoins, selon l’historien Jean Soler, la distinction entre spirituel et temporel n’a pas su réellement protéger les Européens de la violence mystique, car si la religion chrétienne prône l’amour il n’en reste pas moins que, étant dogmatique et universaliste comme la religion hébraïque dont elle est issue, elle reste binaire (profane/religieux ; pur/impur ; vérité/mensonge ; bien/mal etc.) et qu’il faut éradiquer tout ce qui ne lui appartient pas – d’où, selon l’auteur, l’Inquisition, les Croisades (qui ne sont qu’une réponse à l’Islam conquérant), les guerres de religions, mais aussi plus présentement les guerres démocratiques contre les régimes laïques arabes libérant, par contre-coups, les forces de l’internationale islamiste.

Pour Jean Soler, le communisme puis le nazisme sont issus de cette vision dogmatique du monde. « Je ne veux pas dire, après d’autres, que ces doctrines ont pris la place des croyances chrétiennes en déclin ou en crise – qu’elles sont des religions séculières de substitutions – mais bien que ce sont des variantes de la vision du monde et des structures mentales sous-jacentes au monothéisme. Elles n’auraient pu voir le jour dans une civilisation polythéiste* ».

Ainsi dans le communisme qui se veut universel, le Prolétariat est le nouveau « Peuple élu » contre toutes les autres classes qu’il faut éradiquer ; hors du communisme il n’est point de salut et le sens de l’Histoire, qui remplace la Providence divine, se résume à cette lutte des classes.

Concernant le nazisme, qui n’est qu’une réponse à la menace communiste, l’auteur ne mâche pas ses mots : « si le communisme selon le Manifeste est le modèle hébraïque auquel il ne manque que Dieu, j’ajouterai, au risque de passer pour un antisémite notoire, que le nazisme selon Mein Kampf (1924) est le modèle hébraïque auquel il ne manque même pas Dieu ». Les Aryens sont le nouveau Peuple élu, cette fois sous la bénédiction divine, qui doit dominer le monde et éradiquer le Juif comme menace absolue. Ainsi dans Mein Kampf, Hitler écrit « C’est pourquoi je crois agir selon l’esprit du Tout Puissant, notre Créateur, car en me défendant contre le Juif, je combats pour défendre l’œuvre du Seigneur ».

A cette violence monothéiste issue d’une vison dogmatique et binaire du monde, ajouterai-je que la paradoxale douceur excessive prônée par Jésus est un sentiment mortifère qui provoque beaucoup de turpitudes actuellement, au sein d’une Europe dépressive des excès des deux guerres mondiales où nos valeurs chrétiennes laïcisées sont devenues folles ; entre le refus de la force coercitive pour maintenir nos frontières, la repentance à outrance, l’égalitarisme hégémonique et la haine de soi, travers prenant directement source dans les textes évangéliques qui nous sont ressassés depuis des siècles.

Entre tendre l’autre joue et vouloir imposer sa vision dogmatique du monde, qu’elle soit chrétienne ou démocratique, à grand coups de bombes s’il le faut, doit exister tout simplement un juste milieu consistant à s’aimer soi-même en tant que peuple et être agressif uniquement quand nos intérêts et notre sécurité sont menacés. Un simple bon sens dont les religions monothéistes nous écartent…

Note :

*Une petite précision doit être apportée concernant cette exclamation. Dans l’antiquité indo-européenne, les religions qu’on croyait jusqu’à une date récente polythéistes sont pour beaucoup d’entre elles des monothéismes de type trinitaire. C’était le cas pour la religion des Etrusques, des hellènes de la période hellénistique, des iraniens et des hindous. A l’inverse, le judaïsme antique était lui bel et bien un polythéisme devenant un monothéisme très tardivement, entre les IVe et IIIe siècle avant J-C, soit bien après celui des hellènes et surtout des iraniens. Cependant ces derniers étaient tolérants, refusant d’imposer leur Dieu aux peuples conquis dont les croyances traditionnelles étaient considérées selon eux comme une autre manière de nommer le Dieu unique. A l’inverse, bien que monothéistes tardifs, les juifs antiques excluaient la confession d’autres dieux que le leur sur le territoire qu’il régissait.

C’est la fusion entre ce dogmatique exclusif et la croyance en un Dieu unique à partir du IIIe siècle avant notre ère qui engendra les monothéismes actuels et leurs dérives religieuses ou laïcisées, consistant à imposer une vision mystique à la terre entière au mépris des différences ethnoculturelles.

Sources :

La Bible

Jean Soler, La Loi de Moïse, et Qui est Dieu ? Editions de Fallois ;

Dominique Sourdel, L’islam, dans la collection Que sais-je ? Broché

Élie Barnavi, Les religions meurtrières, Poche

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205 Comments

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  • 0 / 10
  • Jean Dutrueil , 12 mars 2015 @ 10 h 07 min

    @Christin,

    Merci pour votre réponse

    Pour ce qui est de toutes vos questions concernant les historiens qui ont écris “la Bible révélée”, Dieu seul sait les réponses lui qui connaît les secrets des cœurs.

    Par contre ce que l’on peut dire:

    1) ce sont de très grands universitaires car ils sont directeurs l’un du département archéologique de l’Université de Tel Aviv, l’autre du département histoire de institut archéologique de Bruxelles.

    Pour arriver à ce niveau il faut avoir un sacré bagage, donc on peut leur faire confiance.

    2) Si le livre ne date pas d’aujourd’hui mais des années 90 me semble-t-il, il a été réédité de nouveau en format poche et est de nouveau présenté dans les librairies comme la Procure, preuve de son efficacité…

    3) Je n’ai lu aucune contestation probante de leur thèse qui dégage un large consensus.

    4) mis à part quelque faibles critiques sur la violence biblique, ils sont extrêmement philo-sémites, aiment énormément la Bible et se réjouissent que le peuple hébreux ait pu produire, selon eux (car cela n’ai pas mon opinion) un tel chef d’œuvre qui a essaimé bien au delà de leur peuple

    5) je n’ai pas lu le jésus de jean-Christian Petitfils et je ne le lirai pas.

    Pourquoi?

    Car bien qu’il soit universitaire, il est un spécialiste du Grand siècle français et non du proche orient antique.

    Je ne lis que des ouvrages de spécialistes écrivant sur leur domaine de compétence, et qui plus est, maîtrisent au moins l’une des langues suivantes: latin, grec ancien, hébreux, araméen afin d’avoir un accès direct aux textes anciens…

    Tout universitaire qui ne correspond pas à ses deux conditions cumulatives est de facto exclu de mes lectures.

    Bien à vous

  • hermeneias , 12 mars 2015 @ 10 h 21 min

    Tout ceci étant dit

    après des attaques grossières et vicieuses contre une racine vive et puissante de ce que l’on peut appeler La civilisation qui élève et grandit l’humain , contre le christianisme ( qui est plus qu’une racine , la sève même ) , après ces attaques de biais et réitérées qu’il ne fallait pas laissé passer , il faut dire que la foi chrétienne n’est pas une évidence mais reste , comme la vérité , comme l’oiseau de nuit tournant autour de la réalité du soleil , l’évènement du christianisme dans l’HISTOIRE , dans le temps et l’espace .

    La question se pose de savoir quel jeu jouent et pour qui roulent les idéologues négationnistes , à l’argumentaire bien rodé bien que fragile comme un chateau de cartes , qui sévissent ici et ailleurs

  • Christin , 12 mars 2015 @ 15 h 42 min

    Je suis d’accord que Petitfils n’est pas dans son domaine d’expertise, vous devriez pourtant vous risquer à le lire… Ou alors vous avez peur de rencontrer des arguments et une démarche solides, qui vous contrediraient? Mais je vous rejoins sur le fait que l’on doit garder son esprit critique vis à vis de tout universitaire…
    Vous répondez bravemement à tous les coups, quel bretteur!

  • brennou , 12 mars 2015 @ 16 h 16 min

    Cette discussion commencée dans l’oiseux de son exposé, finit dans le vaseux.
    Dutrueil aussi discutailleur que Galilée, s’il n’a pas son talent d’écrivain, le rejoint dans l’orgueil de sa pensée et la pauvreté de son argumentation scientifique !
    Galilée, en effet, n’a jamais rien découvert puisque ce qu’il présentait si brillamment aux gogos (et gogottes, les pires !) de son époque, n’était jamais que les notes de cours qu’il avait prises lors de son passage en Faculté (on a retrouvé ses cahiers ! La comparaison est dramatique). Sa lunette n’était pas de lui et sa “condamnation” n’est pas due à une théorie incomprise par l’Eglise, celle de Copernic et de son héliocentrisme, mais au manque de preuves dans ses affirmations qui allaient au-delà de celles, prudentes, de Copernic. Les preuves viendront plus tard. De toute façon sa manière de s’enfermer dans l’idée de Copernic et de ses trajectoires circulaires dénotait l’étroitesse de son esprit alors qu’au même moment Kepler résolvait le problème élégamment avec ses trajectoires elliptiques !
    Dutrueil et Galilée, même combat ?
    Bonsoir, je me retire.

  • SD-Vintage , 12 mars 2015 @ 17 h 17 min

    Vous citez des auteurs qui seraient ultra violents, mais pendant les premiers siècles du christianisme, les chrétiens font pas la promotion d’une conquête mondiale. Durant les trois premiers siècles ils se font massacrer sans broncher. Ensuite, même s’il y a des actes isolés de violence, il faut attendre plus de 1000 ans pour voir les chrétiens aller convertir un territoire à l’est de l’Europe par la force avec les chevaliers teutoniques. Ce qui veut dire que la conquête et la conversion forcée ne font pas partie du message originel chrétien.
    Pour le judaïsme, il n’a jamais eu pour vocation de conquérir la terre entière : même les juifs les plus extrémistes aujourd’hui limitent les frontières du Grand Israël à l’Irak et au Liban.
    Dans l’islam, c’est le contraire : « les musulmans hériteront de la terre ». Dans la tradition islamique, Mahomet a tenté de conquérir Damas et Jérusalem, ce que Dieu lui a refusé alors que Mahomet était guidé par Dieu. Ses successeurs parviendront jusqu’à Poitiers et au Pakistan, en passant par l’Arménie qu’ils ravageront.
    Dans la tradition sunnite, 90 % des musulmans, le Coran doit être compris à la lettre. Et chez les chiites, si le texte est inspiré, cela ne se voit pas beaucoup en pratique.
    Dans la tradition juive et chrétienne, le texte est inspiré, un reproche fréquent fait par les musulmans. On peut donc le lire en ce qui concerne la Torah de manière allégorique, même chose pour l’Apocalypse de Saint-Jean. Ce qui est impossible dans l’islam sunnite : depuis le XIe siècle.
    Les trois textes islamiques appellent clairement à la violence, mais aussi à l’esclavage. L’histoire islamique confirme ce qui est écrit. À l’inverse, ce que vous voyez dans les textes juifs et chrétiens ne se retrouve pas dans l’histoire, pas de façon systématique comme vous voulez le prouver. Notre culture actuelle est directement dérivée du christianisme, ce qui est impossible à vous en croire. Bien sûr, l’histoire chrétienne n’est pas un long fleuve tranquille. Les chrétiens ont souvent violé la Bible. Ce que vous leur reprochez n’est pas dans la Bible, mais dans leur attitude « instinctive » et dans leur égoïsme. Aujourd’hui encore, l’immense majorité des chrétiens n’agissent-ils pas davantage en conformité avec le monde qu’avec le texte évangélique ? Sauf que la mode n’est plus à la torture ou à l’esclavage. Donc, rien n’a changé. Mais, en appliquant seulement 5 % du message évangélique, l’Occident a dépassé tout le monde.
    Texte inspiré : aujourd’hui, l’archéologie confirme que la Torah est un récit fondateur mythique, contemporain ou presque de l’Iliade et de l’odyssée, ce qui n’a rien à voir avec le Coran, texte écrit d’une façon moderne. Ces découvertes archéologiques ne remettent d’ailleurs pas en cause ni la foi des juifs ni celle des chrétiens.
    Un chrétien bon c’est quelqu’un qui obéit aux Évangiles. Un musulman bon, c’est quelqu’un qui désobéit au Coran. De plus, même si certains juifs ont encore une lecture littérale de la Bible, les juifs ne sont que 20 millions, comparé avec le milliard de musulmans. Et le seul État juif à des standards de droits de l’homme semblables à ce que l’on trouve en Europe.
    Pour le paganisme, vous dites que l’on ne trouve pas de trace de sacrifice humain à Rome et en Grèce, deux régions qui furent abondamment construites dans l’Antiquité, et où il y a de grandes chances que l’épreuve aient été détruites depuis longtemps. Mais étant donné que la première preuve archéologique de sacrifice humain chez les Celtes fut trouvée à la fin du XXe siècle, il ne faut pas désespérer. De plus, les sacrifices humains chez les gaulois furent rapportés par des civilisations qui connaissaient l’écriture. À l’époque où les Grecs et les Romains ne savaient pas lire, il n’y avait pas grand monde qui pouvait les observer et qui pouvait écrire. Peut-être un jour un texte sumérien viendra me contredire.
    Personnellement, je suis persuadé que les Grecs et les Romains ont pratiqué des sacrifices humains. La logique du paganisme c’est un marché avec la divinité : vous nourrissez la divinité par des sacrifices, qui en échange vous favorise. Or, qu’est-ce qui a le plus de prix que la vie humaine ? Cela se retrouve autant chez les Celtes qu’au Proche-Orient, ou encore en Amérique latine. Bien sûr, parfois la divinité se contente de petits sacrifices, dans les bonnes périodes.
    À travers vos chroniques, vous avez montré que vous avez un contentieux personnel avec le christianisme auquel vous consacrez Beaucoup de temps : trop d’entrave sexuelle ? Conflit avec une conception ethnique des sociétés humaines ? (Malgré la séparation du politique et du religieux dans le judaïsme comme dans le christianisme)…
    « Ce Coran est un Coran clair » : c’est écrit en toutes lettres. Le Coran est bien plus dangereux que la Bible.Ces appels à la violence systématique sont écrits en toutes lettres.
    Le livre qui parle de la disparition de l’esclavage en France au quatrième siècle, peu avant la découverte d’une loi salique donnant la liberté à toute personne mettant le pied sur la terre des francs, est un vieux livre : L’église au risque de l’histoire. De je ne sais plus qui.

  • SD-Vintage , 12 mars 2015 @ 17 h 18 min

    Pendant les premiers siècles les chrétiens ne font pas la promotion d’une conquête mondiale…

  • SD-Vintage , 12 mars 2015 @ 17 h 33 min

    Mais vous préférez vivre dans un pays chrétien que dans un pays musulman, comme d’ailleurs la quasi-totalité des musulmans : vos pieds disent le contraire de votre tête, mais ils sont probablement plus honnêtes. Vous reprochez aux chrétiens de ne pas être purs alors que dans la théologie chrétienne seul Dieu est parfait. Ainsi que vous-même qui ne vous êtes jamais trompé

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