Et si la Bible était plus violente que le Coran ? (2/2)

Et si la Bible était plus violente que le Coran ? (1/2)

II) Un Jésus-Christ loin d’être tout rose…

a) Helléno-christianisme ou judéo-christianisme ?

Pour ma part, L’Ancien Testament invalide le Nouveau et le dogme chrétien qui deviennent incohérents. En effet, comment se fait-il que le soit disant Dieu « de paix et d’amour » ait préparé la venue sacrificielle de son Fils unique Jésus-Christ pour sauver l’Humanité au travers d’une Alliance avec le peuple Hébreux d’une violence absolument inouïe ?

Face à cette violence vétérotestamentaire troublante, certains chrétiens prennent du recul et expliquent que Jésus a prêché une véritable césure. Ils prétendent, à l’instar de l’essayiste Yvan Blot, que les racines chrétiennes antiques sont bien plus hellénistiques que judaïques ; préférant le terme « helléno-christianisme » à celui de « judéo-christianisme ». Néanmoins leur argument est confronté à un double obstacle.

Premièrement, même si effectivement la théologie chrétienne naissante a énormément emprunté aux mystiques païennes de l’Empire gréco-romain – que ce soit la croyance en un Dieu unique de type trinitaire (comme celui de l’empire hellénistique auquel se substituera le gréco-romain ; celui de la religion indo-iranienne mazdéenne qui influença beaucoup le Proche-Orient avant l’arrivée des hellènes ou celui des Étrusques, civilisation italienne supplantée par la République puis l’Empire romains) ; ou encore la symbolique de l’Incarnation d’un dieu Sauveur, souffreteux et pacifique, engendré d’une humaine vierge que nous voyons dans toutes les religions régionales « païennes » du continent européen, du Caucase à l’Irlande –, il n’en demeure pas moins que le christianisme a maintenu l’origine hébraïque comme prépondérante, ce qu’ont rappelé les autorités ecclésiales à travers les conciles œcuméniques, toujours valides à ce jour.

Deuxièmement, il est facile de voir que, jusque dans les Évangiles, il y a bien des traces de la conception hébraïque du monde, sous certains aspects très violente. Jésus n’a-t-il pas dit être venu non pas abolir mais accomplir la Loi de Moïse ?

Comme le rappelle caustiquement l’historien Elie Barnavi, à l’instar de la Torah et du Coran, les Evangiles sont un véritable patchwork tissé et remanié au fil des premiers siècles de leur rédaction, au gré des circonstances, au sein desquels on trouve tout et son contraire.

Sans rentrer dans le foisonnement de détails contradictoires qui ne sont pas le propos du présent article, je décrirai simplement un antagonisme particulièrement emblématique : la Transfiguration de Jésus-Christ au Mont Tabor.

b) Une si curieuse Transfiguration…

La transfiguration consiste à ce que le dieu incarné en homme montre à quelques privilégiés sa vraie nature divine dissimulée par l’apparence humaine afin de conforter ceux-ci qui l’admirent dans leur foi.

Cette action n’est pas exclusivement chrétienne. Par exemple, dans la Bhagavad-Gita, poème et pierre angulaire de la spiritualité hindoue, composée entre le Ve et le IIe siècle avant Jésus-Christ, Krishna, qui est l’incarnation de Vishnu, Fils du Dieu unique et trinitaire hindoue (Brahma/Vishnu/Shiva), et qui naquit d’une vierge humaine (et ayant un fiancé avec lequel elle a dû fuir, après la naissance de son nourrisson, les persécutions d’un roi qui voulait massacrer tous les enfants, de peur d’être concurrencé plus tard par Krishna…) se transfigure devant le saint prince Arjuna afin de le motiver pour se battre et reconquérir le trône ravi par ses cousins usurpateurs.

Dans l’évangile de Mathieu nous pouvons lire :

« Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et son frère Jean, et il les conduisit à l’écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage resplendit comme le soleil et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici que Moïse et Elie leur apparurent ; ils s’entretenaient avec lui ». (Mathieu 17, 1-3)

Moïse et Elie ne sont absolument pas des personnes anodines. Le premier est celui qui instituera par ordre de Yahvé la Loi hébraïque et le second est considéré comme le plus important des prophètes d’Israël. Or nous savons que le premier, sous l’injonction de son dieu, a entamé une colonisation exterminant tous les autochtones du Levant, avec leurs épouses et leurs enfants, qui sera poursuivie par le chef militaire Josué explicitement mandaté par lui, sanctifiant un génocide.

Le second, le plus populaire des prophètes après Moïse, sera un prédicateur judéen particulièrement persuasif. Bien après les guerres de Josué « le territoire conquis par les Hébreux souffre dans sa partie nord, le royaume d’Israël, d’une terrible sécheresse qui dure depuis trois ans. Le prophète Elie explique au roi Achab que Iahvé le punit de cette manière parce qu’il l’a trahi en introduisant le culte de Baal (1 Roi 18,18).

« Pour prouver qu’il dit vrai, Elie lance un défi aux prêtres de Baal : que sur le mont Carmel, en présence du roi et de tout le peuple, ils immolent un taureau et en placent les chairs sur un autel. Alors ils invoqueront, eux Baal, lui Yahvé. Le dieu qui répondra en mettant le feu au bois de l’autel apparaîtra à l’évidence comme celui qu’il faut servir. Les prophètes de Baal échouent. Elie, pour rendre plus incontestable encore le miracle attendu, fait répandre de l’eau par trois fois sur le bois de son autel, et dit :

Iahvé, dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, que l’on sache aujourd’hui que tu es, toi, le dieu d’Israël (1 Roi 18, 36)
Un éclair enflamme le bois, le feu dévore l’holocauste et le peuple s’écrie : « Yahvé est dieu, c’est Yahvé dieu » (v39)
« Elie a gagné. La vérité a éclaté. La démonstration est irréfutable. Pourquoi, dans ces conditions, ne pas s’en tenir là ? Or Elie dit au peuple :

« Saisissez les prophètes de Baal : que pas un d’entre eux n’échappe ! Et ils les saisirent. Elie les fit descendre au torrent de Cison et là il les égorgea. » (1 Roi 18, 40)

« Le prophète de Yahvé tue de ses propres mains, au dire de la Bible, quatre cent cinquante prophètes (v 19 et 22) d’un autre dieu – un dieu qui vient de s’avérer impuissant. De ces meurtres commis de sang-froid, le dieu qui ordonne « Tu ne tueras point » ne fait pas grief à Elie. Loin de là. C’est après la mort des prophètes de Baal que la pluie arrive et que prend fin, en même temps que la sécheresse, la famine qui décimait le royaume d’Israël (41-45) » constate, dépité, l’historien Jean Soler.

Pour donner une métaphore actuelle et percutante, c’est comme si Jésus revenant de nos jours, invitait le Pape François, le très sympathique abbé Guillaume de Tanouarn bien connu des auditeurs de radio courtoisie, et le prêtre charismatique Daniel-Ange, à le suivre au Mont Blanc. Puis arrivés à son sommet, il se transfigurerai devant eux, entouré à sa gauche du cheik sunnite qatarie Youssouf El Qadarawi qui expliquerait benoitement qu’il est totalement légitime de tuer tous les israéliens dont les femmes et les enfants, et à sa droite par Abou Bakr El Baghdadi, calife du monstrueux Etat islamique (Daesh) au sein duquel ont été réhabilités à grande échelle les égorgements macabres.

Vous voyez le problème…

Ma remarque ne veut pas dire que la foi du croyant est infondée mais qu’il est nécessaire de prendre du recul par rapport à des textes religieux écris et retouchés par des hommes, avec toutes leurs imperfections, dans des circonstances historiques précises, souvent tragiques.

Conclusion : pourquoi l’islam est très belliciste ?

Selon Elie Barnarvi, la férocité de l’Islam émane surtout de l’impossibilité de cette religion de distinguer le spirituel du temporel alors que le christianisme a su le faire sans problème, détruisant ainsi ses racines spirituelles révolutionnaires. Concernant l’évolution du judaïsme, nous pouvons voir qu’à partir de la destruction du temple de Jérusalem par les Romains et l’émergence du rabbinisme talmudique, un recul interprétatif des textes sera aussi permis, particulièrement au sein d’une Europe chrétienne qui à partir de la Renaissance, développera un esprit critique vis-à-vis des écrits religieux.

Néanmoins, selon l’historien Jean Soler, la distinction entre spirituel et temporel n’a pas su réellement protéger les Européens de la violence mystique, car si la religion chrétienne prône l’amour il n’en reste pas moins que, étant dogmatique et universaliste comme la religion hébraïque dont elle est issue, elle reste binaire (profane/religieux ; pur/impur ; vérité/mensonge ; bien/mal etc.) et qu’il faut éradiquer tout ce qui ne lui appartient pas – d’où, selon l’auteur, l’Inquisition, les Croisades (qui ne sont qu’une réponse à l’Islam conquérant), les guerres de religions, mais aussi plus présentement les guerres démocratiques contre les régimes laïques arabes libérant, par contre-coups, les forces de l’internationale islamiste.

Pour Jean Soler, le communisme puis le nazisme sont issus de cette vision dogmatique du monde. « Je ne veux pas dire, après d’autres, que ces doctrines ont pris la place des croyances chrétiennes en déclin ou en crise – qu’elles sont des religions séculières de substitutions – mais bien que ce sont des variantes de la vision du monde et des structures mentales sous-jacentes au monothéisme. Elles n’auraient pu voir le jour dans une civilisation polythéiste* ».

Ainsi dans le communisme qui se veut universel, le Prolétariat est le nouveau « Peuple élu » contre toutes les autres classes qu’il faut éradiquer ; hors du communisme il n’est point de salut et le sens de l’Histoire, qui remplace la Providence divine, se résume à cette lutte des classes.

Concernant le nazisme, qui n’est qu’une réponse à la menace communiste, l’auteur ne mâche pas ses mots : « si le communisme selon le Manifeste est le modèle hébraïque auquel il ne manque que Dieu, j’ajouterai, au risque de passer pour un antisémite notoire, que le nazisme selon Mein Kampf (1924) est le modèle hébraïque auquel il ne manque même pas Dieu ». Les Aryens sont le nouveau Peuple élu, cette fois sous la bénédiction divine, qui doit dominer le monde et éradiquer le Juif comme menace absolue. Ainsi dans Mein Kampf, Hitler écrit « C’est pourquoi je crois agir selon l’esprit du Tout Puissant, notre Créateur, car en me défendant contre le Juif, je combats pour défendre l’œuvre du Seigneur ».

A cette violence monothéiste issue d’une vison dogmatique et binaire du monde, ajouterai-je que la paradoxale douceur excessive prônée par Jésus est un sentiment mortifère qui provoque beaucoup de turpitudes actuellement, au sein d’une Europe dépressive des excès des deux guerres mondiales où nos valeurs chrétiennes laïcisées sont devenues folles ; entre le refus de la force coercitive pour maintenir nos frontières, la repentance à outrance, l’égalitarisme hégémonique et la haine de soi, travers prenant directement source dans les textes évangéliques qui nous sont ressassés depuis des siècles.

Entre tendre l’autre joue et vouloir imposer sa vision dogmatique du monde, qu’elle soit chrétienne ou démocratique, à grand coups de bombes s’il le faut, doit exister tout simplement un juste milieu consistant à s’aimer soi-même en tant que peuple et être agressif uniquement quand nos intérêts et notre sécurité sont menacés. Un simple bon sens dont les religions monothéistes nous écartent…

Note :

*Une petite précision doit être apportée concernant cette exclamation. Dans l’antiquité indo-européenne, les religions qu’on croyait jusqu’à une date récente polythéistes sont pour beaucoup d’entre elles des monothéismes de type trinitaire. C’était le cas pour la religion des Etrusques, des hellènes de la période hellénistique, des iraniens et des hindous. A l’inverse, le judaïsme antique était lui bel et bien un polythéisme devenant un monothéisme très tardivement, entre les IVe et IIIe siècle avant J-C, soit bien après celui des hellènes et surtout des iraniens. Cependant ces derniers étaient tolérants, refusant d’imposer leur Dieu aux peuples conquis dont les croyances traditionnelles étaient considérées selon eux comme une autre manière de nommer le Dieu unique. A l’inverse, bien que monothéistes tardifs, les juifs antiques excluaient la confession d’autres dieux que le leur sur le territoire qu’il régissait.

C’est la fusion entre ce dogmatique exclusif et la croyance en un Dieu unique à partir du IIIe siècle avant notre ère qui engendra les monothéismes actuels et leurs dérives religieuses ou laïcisées, consistant à imposer une vision mystique à la terre entière au mépris des différences ethnoculturelles.

Sources :

La Bible

Jean Soler, La Loi de Moïse, et Qui est Dieu ? Editions de Fallois ;

Dominique Sourdel, L’islam, dans la collection Que sais-je ? Broché

Élie Barnavi, Les religions meurtrières, Poche

Related Articles

205 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • Héraclite , 9 mars 2015 @ 22 h 38 min

    Les grosses ficelles de M. Dutrueil :

    1) “l’Ancien Testament invalide le Nouveau” : faux, même “pour votre part”

    2) Yvan Blot “essayiste” : certes, mais surtout penseur de la Nouvel Droite néo-païenne…référence fort appréciée de M. Dutrueil.

    3) Il n’y a pas de croyance en un Dieu unique trinitaire dans l’Antiquité païenne, tout au plus des triades cultuelles prépondérantes (ex : la triade capitoline, les triades égyptiennes), et, chez certains philosophes, une certaine prescience de l’unicité du divin.

    4) Il n’y a pas d’Incarnation chez les païens, mais un dieu prenant apparence humaine, ce qui est très différent.

    5) “Les Evangiles, véritable patchwork” : l’intertextualité est vraie pour tout texte,les Misérables aussi, en un sens, sont un patchwork…; comparativement à d’autres écrits antiques, ils brillent au contraire par leur cohérence…

    6) Ecrire “Thabor” et non “Tabor” : c’est un détail, mais le diable s’y loge souvent…

    7) pour une Trinité hindoue, cf. 3 : il n’y a pas de dieu unique et trinitaire hindou, mais….33 millions, avec aussi une certaine conscience de l’unité du divin chez les plus éclairés. Tout indianiste vous rirait au nez.

    8) Qu’il y ait des similitudes dans les manifestation du divin mono- et poly-théiste ne prouve rien, sinon une certaine attente universelle du divin chez l’homme, qui n’invalide absolument pas l’effectivité des faits relatés dans l’Evangile : que diriez-vous si je vous traitais de menteur quand vous dites que vous rendez visite à votre grand-mère, sous prétexte qu’on retrouve dans le Petit Chaperon rouge une histoire similaire??

    9) Moïse entamant une “colonisation exterminatrice” : ciel, on croirait lire un tract du NPA ! Vous prenez au premier degré les récits de massacre, par contre vous pinaillez, cuistre que vous êtes, pour les moindres détails de la rédaction biblique. Le fait que l’on retrouve de tels récits, et, ce qui est plus grave, de tels méfaits avérés chez tous les peuples antiques, ne semble pas vous avoir effleuré…De même pour “sanctifiant un génocide” :en gros Josué n’a pas existé, et tant mieux, parce sinon, que ferait de lui le TPI de La Haye…

    10) Pour Elie, vous pleurez sur les pauvres prophètes de Baal…ceux-là même qui sacrifiaient des enfants pour le culte du Moloch ! Alors que le peuple hébreux est le seul du Proche-Orient à ne pas faire de sacrifices humains de l’Antiquité : en fait, que vous le vouliez ou non, l’Ancien Testament, même encore très marqué par elle, introduit déjà une rupture avec la mentalité sacrificielle (cf. les psaumes “si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas”, “le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé”)

    11) Sur Jean Soler historien, voire…il est surtout conseiller culturel d’ambassade.

    12) Votre remarque sur Jésus entouré d’islamistes ne tient pas la route : ce n’est pas la même religion (au cas où cela aura échappé à vos lecteurs)…alors que Moïse et Elie étaient bien nos “Pères dans la foi”.

    13) “l’esprit critique” n’est pas né avec la Renaissance : au Moyen Age, l’exégèse confessante des docteurs de l’Eglise est aussi une exégèse savante, avec déjà l’ébauche de critères scientifiques…c’est le chercheur juif Gérald Dahan qui le dit.

    14) de même, pour le judaïsme, le “recul interprétatif” existait dès avant la chute du Temple, même s’il est vrai qu’il s’est beaucoup développé après elle.

    15) les délires de Soler sont une rengaine vieille comme Mathusalem : en fait, la distinction profane/religieux, loin d’être l’apanage des monothéistes-assoiffés-de-sang, semble une constante anthropologique, comme la distinction matière/esprit. Après vous allez nous raconter que dans l’Antiquité païenne c’était super, parce que ça n’existait pas, mais en fait le champ du religieux y était bien plus étendu et plus normatif que l’image fausse de paradis idyllique -fantasme sexuel?- que vous pouvez en avoir : “soma sêma”, ça vous dit quelque chose? Le mythe de la caverne, non? Et parmi les derniers polythéistes qui restent, c’est vrai que les Hindous sont connus pour leur amour des réalités d’ici-bas…

    16) le nazisme issu du monothéisme, hébraïque de surcroît : lisez donc Rosenberg -qui, malgré son nom, n’était pas juif mais nazi, “le mythe du XXe”- Hitler croyait en Dieu (d’après UNE mention dans un livre de propagande à destination du germanique moyen…) et alors, à supposer même que vous ayez eu un accès direct à la conscience d’Hitler ? Vous pensez que cela donne l’ombre d’une explication sur le nazisme ? En fait un fait vous crève les yeux, que vous ne voulez pas voir, c’est la proximité entre vos fantasmes virilistes antiquisants pagano-racialistes (j’ai d’autres textes de vous en mémoire), et l’imaginaire politique du dictateur moustachu et de ses comparses…vous concevrez que ça ne provoque pas en moi une sympathie folle.

    17) la “paradoxale douceur excessive prônée par Jésus”, “mortifère” : allez voir le passage des marchands du Temple; et je ne crois pas que le récit de la Passion brille par sa “douceur” : mais la violence aimante d’une vie librement offerte en sacrifice restera sans doute lettre morte devant vos aspirations au culte de la force qui, elles, témoignent au contraire d’une haine de soi autrement plus inquiétante qui se révèle dans vos insultes, car je les prends comme telles, à Notre Seigneur crucifié, qui vous à déjà fait la violence d’un pardon toujours opaque pour les hommes bornés comme vous.

    18) la conclusion, en forme d’apothéose : “s’aimer soi-même en tant que peuple”…”sauf quand notre sécurité est menacée”, bien sûr, et je suppose que pour vous “l’équilibre ethnique” fait partie des “nécessités vitales” : ô, loué soit votre génocide aimant et préventif !

    Pour résumer, s’il est vrai que la “dogmatique” religieuse peut favoriser une certaine tendance à la violence -mais ce ne sera jamais le cas des dogmes chrétiens sans une trahison de l’essence même du christianisme, qui est l’amour du prochain comme Dieu, je pense plutôt à l’islam-, celle-ci n’est rien face à la violence engendrée tout simplement par la bêtise, les préjugés et l’ignorance des demi-savants, dont vous venez de fournir à vos dépens un révélateur témoignage.

    19) la religion étrusque, même pour la recherche la plus récente, n’est pas un “monothéisme trinitaire” (cf. point 3) : je ne sais pas quel terme vous ne comprenez pas, de “monothéisme” ou de “trinité”, peut-être les deux…

    20) à travers les “hellènes et les iraniens” on retrouve votre obsession des Aryens, bien sûr culturellement plus avancés que ces pauvres juifs polythéistes et génocidaires…il n’empêche que notre Dieu Unique, le Vrai Dieu, est le YHWH juif, et non Aton ou Mithra…pour le reste, c’est toujours la vieille thèse de Soler que vous reprenez à votre sauce, avec une datation très fantaisiste, qui vise juste à prouver que les juifs n’ont pas inventé la poudre. Si je n’étais pas poli, je vous dirai ce que la recherche actuelle fait de vos “mythes Soler”.

    21) “Imposer une vision mystique à la terre entière aux dépens de ses différences ethno-culturelles”…mais que faites-vous de la Vérité, mon brave? Et votre vision même, en tant que conception globale du monde, qui vous dit que d’autres ne la voient pas comme “mystique” (elle est pour sûr mystifiante…)

  • Jean Dutrueil , 10 mars 2015 @ 8 h 42 min

    @Héraclite,

    a) Concernant le dieu unique chez les “païens”, le mazdéisme iranien est le premier monothéisme de l’histoire et ce bien avant que le judaïsme en devienne un.

    La triade hellenistique Isis-Osiris-Horus était bien considéré comme monothéiste.

    Et c’est sous l’influence hellénistique que les juifs hellénisés vont transformer leur paganisme en monothéisme au alentours du IV et IIIème siècle avant JC

    b) Concernant les triades étrusques et romaines, on ne sait pas si elles étaient considérées comme triade ou monothéistes pour la simple et bonne raison que l’empire romain chrétien a fait table rase des religions antiques en détruisant tous les temples et les écris.

    Par contre chose qui est sur c’est que le la trinité sera insérée dans le christianisme qu’entre les IIIème et IVème siècle après Jésus Christ, qui ignorait lui même d’être descendu d’un dieu trinitaire (les légères allusions faite à un dieu trinitaire au début de l’évangile de jean et à la fin de sa première épître sont des ajouts tardifs)…

    c) Les prophètes de Baal faisaient bien des sacrifices humains mais comme ceux de Yahvé, relisez bien votre bible mon cher, après les massacres d’hommes, de femmes et d’enfants de toutes les cités états conquises par Josué, les dépouilles doivent être immolées en place publique au nom de Yahvé!

    d) il n’y a pas que la conquête de Josué qui soit sanguinaire mais quasiment tout l’ancien testament, cf les réformes du roi Josias, ou l’Exode.

    e) les théologiens indianistes parlent pour l’hindouisme d’unicité divine de type trinitaire, ouvrez un livre de Sankara ou d’Alain Dianiélou avant de l’ouvrir.

    f) oh la vieille excuse débile qui consiste à dire que tous les peuples antiques étaient violents donc, c’est normal d’avoir de la violence dans l’ancien testament.

    Certes merci d’enfoncer les portes ouvertes mais entre remarquer la violence hébraïque et prendre ses écris sanguinaire pour un texte sacré, je pense qu’il y a une marge, n’est ce pas?

    g) il y a chez moi aucun culte de la force, mais se considérer comme le dernier d’entre tous (cf la 1er épître de Paul a Timothée), tendre l’autre joue, aimer ces ennemis sont des injonctions mortifères, arriérées et contre natures et surtout tout simplement de la pure connerie dont nous sommes en train de mourir, sous les auspices de votre papes qui jette des fleurs à lampedusa…

    en conclusion: ne vous inquiétez pas je vous laisse avec votre Yahvé, celui qui ordonne de massacrer des peuples autochtones, de faire mourir tout juif qui n’est pas dans la rectitude, votre Yahvé qui était un dieu polythéiste jusqu’au IIIème siècle avant JC et qui deviendra monothéiste que tardivement sous l’influence d’un empire perse achéménide qui confessait le premier monothéisme de l’histoire et dont son prophète Zoroastre était un pacifiste très tolérant (cf les gathas textes du mazdéisme incomparablement plus beaux et poétiques que la monstruosité biblique).

    Votre Yahvé qui fera une alliance génocidaire avec le peuple hébreux afin d’accueil son sauveur de l’humanité qui a tout pompé sur les Sauveurs gréco-romains, désolé mais Mithra ou Sérapis sont bien des fils de Dieu incarné en homme et non en apparence humaine, ouvrez un livre.

    Bien à vous

  • Jean Dutrueil , 10 mars 2015 @ 8 h 56 min

    @ brennou,

    Mais arrêtez dix secondes avec votre exorcisme d’attardé mental, on est pas à la maternelle ici…

    Votre Christ tel que vous le confessez n’existe tout simplement pas historiquement.

    il existe dans votre imaginaire, dans le spirituel mais absolument pas dans le temporel.

    Le christianisme, comme l’islam, le judaïsme l’hindouisme ou autre est une religion qui s’est construite à travers le temps.

    C’est pour cette raison qu’elle est complétement bancale: en effet, comment un soit disant Sauveur de ‘l’humanité ait préparé sa venue par une alliance génocidaire?

    Cela n’a aucun sens!

    Et le sens s’éclaire au regard de l’histoire, 1) le peu de preuves historiques que nous avons sur votre jésus est qu’il était un probable nationaliste juif qui luttait contre la colonisation romaine du proche orient (cf les manuscrits de la mer morte + les fouilles archéologiques sur la première communauté chrétienne de l’histoire qui est celle de Jacques, toute entière tournée vers la loi de Moïse et n’ayant aucune prétention à l’universel)

    2) c’est uniquement après la lapidation de jacques et à la destruction du temple par les romains qu’une partie des chrétiens va rejoindre les mouvements prosélytes juifs

    3) l’empire romain craquelant de toute part, va prendre une religion d’un dieu unique a imposer à tout le monde

    4) n’y arrivant pas par la violence il va devoir tout reprendre du paganisme, sauveur incarné d’une vierge, dieu trinitaire, culte des saints pour pouvoir s’imposer aux populations de l’empire.

    C’est ce qui s’est passé historiquement…

    Bien à vous

  • hermeneias , 10 mars 2015 @ 10 h 17 min

    C’est ça Dutreuil vous avez raison sans le savoir , malgré vous ….

    Ce qui veut dire que vous avez tout faux .
    Avec vos histoires de triades et de monothéismes pré-chrétiens vous ne démontrez rien au contraire alors que vous pensez décrédibiliser le christianisme .

    Cela montre , par contre , que les mythologies humaines ont pressenties une Réalité confirmée par la Révélation chrétienne qui prétend , que cela vous plaise ou non , à l’historicité .
    Que cela vous plaise ou non , c’est la foi chrétienne et c’est toute sa force .
    La foi en un “messie inattendu” révélant un Dieu philanthrope dépassant tout ce que les mythologies imaginaient .
    Ce messie inattendu qui ne voulait pas être “roi” a surpris les juifs ou du moins les responsables qui collaboraient plus ou moins avec les romains…. Ce messie crucifié et ressuscité “scandale pour les juifs , folie pour les paiens” , comme dit Saint Paul , était complètement inattendu et son historicité est difficile à nier en raison de l’Eglise ( et du peuple juif….qui existe bel et bien et que certains auraient voulu supprimer….) .

    Vos attaques répétées tout petit monsieur Dutreuil contre la foi chrétienne sont assez pénibles ici .
    Je pense que ça n’est pas le lieu . Ouvrez votre blog pour néo-paiens aigris ou bien votre secte ( elle existe déjà ? ) dont vous serez le prophète .
    Tout le monde peut voir en tout cas , votre obsession maladive qui relève du fanatisme car vous revenez invariablement déverser votre boubliboulga intellectuel sans rapport aucun avec l’actualité .

    Maintenant vous pouvez rentrer à la niche . Vous avez bien fait le “job” .
    Et vous montrez bien , à votre insu , que la liberté , le libéral-libertarianisme , a ses limites . La liberté sans vérité est un leurre qui conduit à l’arbitraire et dc à la tyrannie ( que vous devez affectionner avec vos religions ethniques et politiques )

  • Jean Dutrueil , 10 mars 2015 @ 11 h 06 min

    @ hermeneais,

    Selon moi le seul défaut du christianisme est qu’il prétend à l’historicité.

    Tout ce que vous confessez n’a jamais existé historiquement.

    a) le dieu des juifs était polythéiste. Il est devenu monothéiste que tardivement sous l’influence des religions iraniennes et hellénistiques des empires dominant le proche orient qui étaient déjà monothéistes.

    b) cette religion juive antique était extrêmement violente, il suffit de lire la bible pour comprendre qu’elle a exactement la même logique que l’islam:

    circoncision obligatoire, interdiction de manger du porc, polygamie, peine de mort par lapidation, immolation ou égorgement pour tout juif ou groupe de juifs ne suivant pas les prescriptions de la loi de moïse, interdiction de tout contacte avec les goyims” qu’il faut anéantir.

    Tout ceci est écrit noir sur blanc dans la bible.

    par conséquent dire qu’il faut croire en un Rédempteur de l’Humanité qui a préparé sa venue en dictant de telles lois religieuses à Moïse est profondément incohérent.

    c) Pour finir, Est ce que le Christ fut vraiment le Fils de Dieu venu sur terre pour sauver l’humanité?

    les preuves historiques montrent que non:

    1) les épîtres puis les évangiles ont été écris jusqu’à un siècle après la mort de jésus dans un monde gréco-romain dont chaque région croyait en un rédempteur incarné en homme souvent d’une vierge (Mithra, Sérapis)…

    2) les manuscrits de la mer morte, écris lors de la vie de jésus, ne parlent absolument pas d’un miséricordieux prêchant le sermon des béatitudes devant des foules de gens séduits par sa bonté et ses miracles, mais parlent bien d’un juif messianique livré par le sanhédrin aux romains qui le crucifieront mais qui était totalement tourné vers la loi de Moïse (et toutes ses conséquences) et qui œuvrait pour la liberté politique de son peuple face au colon romain…

    De plus les fouilles archéologiques ont montré que la première communauté chrétienne de l’Histoire est celle de Jacques tout entière tournée vers la Loi de Moïse (et toutes ses conséquences) et qui n’avait aucune prétention à l’universel.

    C’est uniquement lors de la lapidation de Jacques par les pharisiens en 60 et la destruction du temple juif par les romains en 70, qu’une partie des chrétiens vont rejoindre sous la houlette de Paul les mouvements juifs hellénisés prosélytes et c’est uniquement à ce moment là que vont êtres écris d’abord les actes des apôtres, puis les épîtres puis les évangiles dont les “apocryphes”.

    l’évangélisation prosélyte chrétien est un échec puisqu’en 300 ans seuls 5% environs des sujets de l’empire romains seront convertis.

    la christianisation de l’Europe se fera donc au travers a) de la persécution systématique et la destruction des temples des païens, les chiffres des victimes païennes sont estimées à 100 fois plus que les victimes chrétiennes de l’empire romain païen.

    b) mais n’arrivant pas à s’imposer par la force le christianisme devra reprendre beaucoup du paganisme pour se faire accepter: dieu trinitaire, rédempteur incarné mort et ressuscité, culte des saints, rites et prières, etc.

    Maintenant libre à vous de refuser ces faits historiques et de croire à votre dogme religieux tel qu’il est mais qui au regard de l’histoire est désormais profondément arriéré et superstitieux…

    Arriération qui est l’une des causes majeur de l’effondrement de la pratique chrétienne en Europe.

    En effet, plus grand monde ne croit en l’Historicité du Rédempteur Jésus-Christ, tout au plus qu’il était un humaniste, ce qui reste à prouver, et les preuves actuelles ne vont pas dans ce sens…

    Si le catholicisme veut redevenir la religion des français de souche il doit 1) réintégrer les rites “folkloriques” d’avant Vatican II, 2) abandonner la prétendu historicité de son Dieu qui n’existe que dans l’imaginaire et le spirituel, (qui sont des réalité toutes aussi tangibles que celle du monde visible), bref redevenir un paganisme…

  • Tite , 10 mars 2015 @ 12 h 57 min

    Hermenias +++++++++++++++++++++++++++++++++++

  • Tite , 10 mars 2015 @ 13 h 02 min

    Héraclite, vous avez toute ma reconnaissance pour cette analyse intelligente, pointue, juste et documentée.
    Bravo et merci d’avoir pris le temps de la rédiger.

    ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

    Nous frôlions l’asphyxie…

Comments are closed.