L’Histoire n’est pas tendre avec Philippe Ier de Belgique. Quelques mois après son accession au trône il est appelé à poser un geste plus héroïque que celui de Baudouin contre l’avortement il y a 23 ans.
Dans quelques semaines, le Parlement belge aura voté la loi élargissant l’euthanasie aux mineurs. À ce stade, le texte vient seulement d’être approuvé en commission par le Sénat mais – hormis les incorrigibles naïfs – tout le monde sait que la Chambre suivra. La Belgique aura alors la législation la plus mortifère de toute l’Europe et peut-être même du monde entier.
Seul un homme est capable d’empêcher que cette descente vers l’abîme s’effectue dans l’indifférence. Un homme que l’on dit réservé, hésitant, mais profondément bon et sincèrement catholique… Un homme dont la Constitution de son pays exige la signature pour faire promulguer toute nouvelle loi.
Si le Roi Philippe signe, il évitera une crise institutionnelle majeure. Les sages de ce monde diront qu’il aura préservé la monarchie et, par là-même, l’unité de son pays si gravement menacée. Mais les sages de ce monde sont des fous aux yeux de Dieu.
En ratifiant la loi, Philippe condamnerait probablement son âme et son peuple. Son âme, car il est difficile d’entrer dans le Royaume des Cieux les mains tachées du sang innocent, même si on prend soin de les laver comme Pilate. Son peuple, car si les hommes sont jugés dans l’autre monde, les nations le sont dans celui-ci et la Belgique a déjà un lourd tribut à payer. Malheureux ceux qui croient pouvoir acheter l’unité et la paix en les payant avec le sang des petits ! Dieu ne bénit pas un tel commerce…
“Sire, l’heure est venue de suivre votre Seul maître : ne signez pas cette loi !”
Alors oui, si Philippe refuse de signer il devra affronter une tempête. La pire peut-être de toute l’histoire de la monarchie belge. Sa famille, ses proches, les pouvoirs politiques, médiatiques, tous se coaliseront contre lui. Ils exigeront nuit et jour qu’il plie, qu’il couche sa signature en bas de cette loi.
Mais Philippe ne courbera pas l’échine. Car Philippe est roi. Et un roi ne se met à genoux que devant Dieu. Philippe ne se mettra pas même en indisponibilité de régner comme son oncle Baudouin. Non, il règnera véritablement pour la première fois. À l’exemple du Roi des rois, il donnera sa vie pour ceux que Dieu lui a confiés, dût-il être haï aux yeus de tous, comme Lui.
Alors, face à cet homme seul mais libre, ce sont ses adversaires qui perdront le sommeil. Ce sont eux qui devront choisir entre leur projet de mort et l’unité de leur pays. Eux qui seront mis au défi de sacrifier la monarchie – et la Belgique – pour une loi que personne, ou presque, ne réclame.
Certes, tous les Belges ne comprendront pas la décision de leur Roi. Mais ils respecteront l’homme d’honneur, de courage, de sacrifice. Vertus royales que nul ne songe à attribuer à ses ministres. Roi, Philippe le sera aussi dans le cœur de tous ces hommes – médecins, maires, policiers – que la dictature du relativisme veut avilir. Ces veilleurs qu’on menotte, ces infirmières qu’on menace, ces simples citoyens qu’on humilie pour leur fidélité à la loi d’en-Haut, ne seront plus seuls : ils auront avec eux un Prince.
Philippe n’aura pas seulement redonné sa dignité à la monarchie, il aura rendu l’honneur à son pays. La Belgique ne sera plus ce laboratoire sinistre de la culture de mort. Elle sera cette petite nation dont le grand Roi a dit non.
Sire, l’heure est venue de suivre votre Seul maître : ne signez pas cette loi !
> le blog de Charles Bellion
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