Mon 5 juillet 2015, loin des pompes octroyées…

Ce matin là, dans la grande lumière de juillet, ma ville d’Oran s’apprêtait à changer d’univers et les foules des quartiers suburbains, musulmanes et arabo-berbères, affluaient vers la ville européenne pour se l’offrir en l’humiliant.

La mort fit son entrée à 11 heures du matin et les massacres se poursuivirent jusqu’à 17 heures, quand les gardes mobiles du général Katz, qui avaient fait la guerre aux européens depuis un an, furent commandés de sortir pour que la tuerie cessât.
Tout ce qui était chrétien ou juif, européens selon la nomenclature officielle (F.S.E. : Français de souche européenne) fut fusillé à bout portant, entassé dans des camions en partance pour les quartiers périphériques du Petit Lac ou de Victor Hugo, aux fins d’y être étripé, égorgé et enfin pendu par la gorge aux crochets de l’abattoir par les foules en transe.

Pour la première fois, on comprenait l’âme de la guerre : celle d’une religion et d’une ethnie (l’islam arabo-berbère) voulant éliminer le peuple européen judéo-chrétien afin qu’il n’y eut plus sur la terre d’Algérie qu’une seule population partageant la même « foi ».

Certes, tout était plus compliqué qu’ils ne le croyaient, et l’avenir allait le leur apprendre, mais ce jour là tout était clair : l’européanité devait être exterminée.

Depuis plus de dix ans, j’ai assisté, quelque fois avec un quinzaine de compagnons, au dépôt de nos bouquets au pied de la statue du maréchal Lyautey à deux pas des Invalides.

C’était simple, nous étions tous Oranais, en compagnie de nos amis d’autres régions d’Algérie, et nous nous souvenions en honorant NOS morts, rien que NOS morts.

Puis, en 2005, Jean-Pierre Rondeau, alors président de l’association des anciens du lycée Lamoricière, obtint de pouvoir nous réunir sous l’arc de triomphe de l’étoile. C’est très ému que je me suis rendu ce jour là sous le monument dédié aux campagnes et victoires de l’empereur, où repose le soldat inconnu de 1914-18, pour maintenir le souvenir de notre pogrom.

Et nous fûmes interdits de cérémonie  par la police de Nicolas Sarkozy.

Cela ne me surprit guère et renforça ma gêne d’avoir à obtenir l’accord des suiveurs du général de Gaulle – notre bourreau – pour honorer nos victimes (SES victimes).

En 2006, la même interdiction fut édictée par le même, et ce ne fut qu’à compter de 2007 que la cérémonie put avoir lieu.
Dés lors nous assistâmes au dépôt de gerbes par le truchement d’organisations de moins en moins oranaises, et j’en vins à regretter nos bouquets personnels qui matérialisaient notre relation posthume avec des amis disparus.

Mais plus que tout, nous étions noyés parmi d’autres délégations n’ayant aucun rapport avec l’Algérie ni la tuerie d’Oran, et cela marginalisait chaque année un peu plus la signification de notre présence.

Cette année, en plus de l’arc de triomphe, des associations, qui n’ont plus rien d’oranaises, nous proposent le quai Branly. Le comble du mauvais goût et de la soumission est atteint. Au moins sous l’arc, il m’est souvent arrivé de m’évader de la pantomime des autorités en lisant les noms des batailles de Napoléon et en jouissant d’une architecture qui me reliait aussi à Rome dont je me sens le fils.

C’en est trop. J’ai décidé de ne plus participer sous l’arc de triomphe (Je ne parle même pas de la chose baptisée « monument » du quai Branly) à ces dépôts de gerbes au cours desquels on déshonore à la fois notre peuple européen d’Algérie et le grand empereur, dont les nains qui officient ne mesurent ni la stature ni le ridicule de leur position.

Mais je veux proclamer que le 5 juillet 1962 à Oran fut l’ouverture du terrible opéra auquel nous assistons, qui va ensanglanter l’Europe, et dont les Français d’alors, comme ceux d’aujourd’hui, en n’en comprenant pas la signification, ont favorisé l’avènement et livré par avance leurs enfants en holocauste.

Georges Clément
Oranais
Paris, le 4 juillet 2015

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52 Comments

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  • 0 / 10
  • bernardbs , 5 juillet 2015 @ 14 h 16 min

    Vous êtes resté une décennie après l’indépendance!
    Vous avez donc une vision restreinte et collabo !
    Quant aux “400 Algériens libres”(vous avez eu le temps de les compter),ils sont, j’espère restés chez eux pour aider leur pays et ,ont ainsi peu de chance de mettre le feu aux banlieues.

  • zézé , 5 juillet 2015 @ 14 h 31 min

    Et pourrais-je ajouter, que bien souvent ceux qui sont restés en Algérie après 1962 eux étaient pour beaucoup des porteurs de valises……

  • zézé , 5 juillet 2015 @ 14 h 34 min

    Décidément vous êtes un personnage bizarre… M.André, et lorsque je dis bizarre je reste charitable !!!!!!

  • Marino , 5 juillet 2015 @ 14 h 38 min

    @ jack37

    « Nouvelles de France » fait la part belle à Tous !

    – Il va falloir voir ailleurs, si Eric Martin laisse les André, peripathos ou hermeneias « cracher sur nos tombes »

  • marie france , 5 juillet 2015 @ 14 h 46 min

    jack 37 ,il faut lui répondre,le contredire dans ses “vérités”,il faut le laisser écrire ses délire,je suis pour la liberté d’expression,à nous à lui démontrer son mécanisme anti français et pied noir

  • marie france , 5 juillet 2015 @ 14 h 48 min

    Marino,laissez le raconter ses mensonges,pour moi,c’est un type qui dit tout et son contraire,il se prend pour Nostramus du 3 eme millénaire ,laissezle débiter des conneries,et essayons de les contre carré

  • marie france , 5 juillet 2015 @ 15 h 08 min

    Marino,Hermenias n’est pas contre les rapatriés et le péripathos est je pense son double,vous ,,vous avez un problême avec lui,je ne lui donne pas tord ,j’ai beaucoup de respect pour J_M le Pen ,mais je n’ai aucune admiration pour Philippot qui en admiration sur de gaulle ,c’est incompatible avec l’Histoire du Front,je voterai quand même pour eux à contre coeur contre les autres ,bien qu’ils n’auront aucune chance ,les loups ump et ps se mettront ensemble pour lui faire barrage

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