On n’est pas forcément d’accord, mardi 3 mars 2015. “On se souvient de la célèbre une de Charlie Hebdo représentant un Mahomet accablé : ‘C’est dur d’être aimé par des cons’. Barack Obama ne se prend pas pour un prophète mais il doit songer souvent la même chose. Bien sûr, sa bonne éducation et son respect scrupuleux du politiquement correct l’empêchent de dire de telles insanités, que ce soit aux sujet des sénateurs républicains ou de son allié israélien Benjamin Netanyahu. Mais il est des silences et des bouderies éloquents. Dans cette affaire iranienne, l’Israélien dit sans finesse – c’est son habitude et il est en campagne électorale – ce que d’autres expriment avec plus de manières. En 2013, c’est Laurent Fabius qui avait rompu les négociations autour du nucléaire iranien pour dénoncer un compromis que les Américains étaient sur le point d’accepter. Quelques mois plus tard, c’est Obama qui arrêtait avec désinvolture le bras de Hollande qui s’apprêtait à jeter les Rafales sur la Syrie d’Assad. Derrière ces mauvais coups entre amis, il y a, souterraine, obsédante, la question iranienne. L’Amérique d’Obama compte effacer trente ans de lutte entre la République islamique et ‘le Grand Satan’. L’Iran des mollahs embourgeoisés est prêt à signer un pacte avec le diable mais veut obtenir en échange l’assurance-vie pour son régime : la bombe. Des grands renversements d’alliances de cette taille, il y a un ou deux par siècle. C’est la France de Louis XV qui s’allie avec la monarchie autrichienne des Habsbourg, son adversaire séculaire, ou Kissinger et Nixon qui ouvrent les bras à la Chine communiste en 1972. On travaille pour les livres d’histoire, pas pour les bandeaux de chaînes info, on prend des risques énormes, on déstabilise les positions acquises, on provoque des réactions violentes des Etats alliés et même des peuples…
Pourtant, ceux qui crient le plus fort ne sont pas forcément ceux qui ont le plus mal. Certes, la bombe atomique iranienne annihilerait l’avantage stratégique des Israéliens dans la région. Mais quelle que soit la violence de leurs désaccords, l’Amérique n’abandonnera jamais son protégé. Cette garantie d’une alliance éternelle, l’Arabie Saoudite ne l’a pas. Enfin, ne l’a plus. Il faut dire qu’elle a tout fait pour : depuis dix ans, ces soi-disant grands alliés de l’Occident ont financé tous les mouvements islamiques, d’Al-Qaïda au Califat. Charles Pasqua devrait proposer sa célèbre formule au speechwriter d’Obama : (Zemmour prend l’accent de Pasqua, ndlr) ‘Avec des amis comme ça, nous n’avons pas besoin d’ennemis.’ Et comme un malheur ne vient jamais seul, les princes saoudiens voient se rapprocher dangereusement de leurs cotes les troupes du Califat islamique qui rêvent de conquérir La Mecque. Nos princes sont ainsi pris entre deux feux : entre les nouveaux héros sunnites et la grande puissance chiite, on a connu situation plus confortable ! Le basculement de l’Amérique dans le camp de l’Iran sonnerait le glas pour l’Arabie Saoudite. Dans son grand mouvement au tournant, Obama avance donc ses pions avec une prudence de sioux. Il finira peut-être son mandat sans n’avoir rien osé mais il sait ce qu’il lui reste à faire s’il veut rester dans l’Histoire pour autre chose que sa couleur de peau.”
Le discours de Benjamin Netanyahu sur le nucléaire iranien, prononcé mardi devant le Congrès américain, a suscité beaucoup de réactions à commencer par celle de Barack Obama. Le Président américain, qui a refusé de recevoir le Premier ministre israélien, n’a pas hésité à critiquer son homologue. De son côté, l’Iran a dénoncé les mensonges d’un grand oral qui, même en Israël, divise l’opinion publique :
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