Coup de théâtre ce vendredi : la fondation Susan G. Komen for the Cure a décidé de revenir sur sa décision de cesser d’attribuer des fonds à Planned Parenthood et présenté des excuses publiques !
“Nous présentons nos excuses à l’Amérique pour nos décisions récentes qui jettent un doute sur notre engagement pour sauver des vies de femmes”, a déclaré Nancy Brinker, fondatrice et présidente de la puissante organisation de lutte contre le cancer du sein (365 millions de dollars de budget annuel).
“Nous avons très mal vécu le fait qu’on puisse imaginer que les changements apportés à nos critères de financement aient été décidés pour des raisons politiques ou pour pénaliser spécifiquement Planned Parenthood. Ce n’était pas le cas. Notre désir initial était d’être à la hauteur de la confiance de nos donateurs en ne répondant pas favorablement aux demandes de subventions faites par des organisations visées par des enquêtes”, a-t-elle expliqué.
Le représentant républicain de Floride Cliff Stearns a en effet ouvert une enquête sur les pratiques de Planned Parenthood qu’il soupçonne d’utiliser certains financements fédéraux (interdits en vertu de l’amendement Hyde) pour la pratique de l’avortement. Un « volumineux dossier » concerne également la couverture par l’organisation d’abus sexuels sur des mineurs.
Komen va modifier ses critères de financement afin que les seules enquêtes disqualifiantes soient celles “de natures criminelles et (…) pas politiques”, a continué Brinker. L’organisation “veillera à ce que la politique n’ait pas sa place dans [son] processus de subvention”.
Komen “continuera” donc “à attribuer les subventions” habituelles (680 000 dollars annuels en 2011) à Planned Parenthood et indique souhaiter “préserver l’admissibilité [de l’organisation] à demander des subventions à l’avenir”.
Chez les “pro-vie”, c’est la consternation. Matt Barber, vice-président de Liberty Cousel Action, juge “étrange” la relation entre Komen et Planned Parenthood à cause du lien scientifique prouvé entre avortement et cancer du sein. “Komen prétend se battre pour trouver un remède contre le cancer du sein, mais cette fondation s’associe à une organisation qui contribue à propager le cancer du sein”, fait-il valoir. “Donc, Komen, à travers cette décision politique (…), plutôt que de devenir une partie de la solution, est devenue une partie du problème”.
Non seulement Planned Parenthood a retrouvé sa subvention mais en plus, l’organisation a levé 700 000 dollars sur Internet ces derniers jours. Le maire (républicain, en fait RINO – “Republican In Name Only”…) de New York City, Michael Bloomberg, a contribué à cette somme à hauteur de 250 000 dollars !
“Nous sommes très reconnaissants envers la fondation Komen d’avoir clarifié ses critères d’octroi de subventions, et nous sommes impatients de poursuivre notre partenariat avec leurs dirigeants et leurs bénévoles”, a commenté Cécile Richards, la présidente de Planned Parenthood.
John D. Raffaelli, membre du conseil d’administration de Komen, a expliqué vendredi qu’au sein de la fondation, on trouve des “pro-vie”, des “pro-choix”, mais que le groupe le plus important, c’est celui des “gens qui sont vraiment déterminés à lutter contre le cancer du sein”. “Est-il possible pour Komen de rester en dehors de la question de l’avortement et d’aider toutes les femmes ?” s’est-il interrogé. “Je n’ai pas la réponse à cette question.”
De son propre aveu, le dilemme paraît insoluble : “avec ce que nous faisions avant, nous fâchions la foule des défenseurs du droit à la vie. Avec cette décision prise en décembre, nous avons choqué la foule des “pro-choix”. Et maintenant, nous allons rendre la foule des défenseurs du droit à la vie de nouveau folle. Comment pouvons-nous arrêter cela ?”
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