La Fondation Lejeune VS le Téléthon

Invité vendredi par Robert Ménard dans “Ménard sans interdit” sur i>télé, le président de la Fondation Jérôme Lejeune a lancé “un appel à la réflexion critique” sur le Téléthon dont la 25e édition se déroulait les 2 et 3 décembre 2012. Partage-t-il “la critique (formulée par) Pierre Bergé » en 2010 ? “Je n’aime pas ce regard oblique dans la gamelle du voisin », explique Jean-Marie Le Méné. Mais le Téléthon “est une institution à laquelle on ne peut adresser strictement aucune critique” regrette-t-il, dénonçant les “mensonges” de l’Association française contre les myopathies (AFM).

“Cela s’appelle de la sélection, pas de la médecine”

Les “bébéthons” ? Des “survivants d’un tri embryonnaire”, ce qui “n’a rien à voir avec la guérison” comme le croit le grand public. “On a appris depuis 25 ans beaucoup plus à faire du tri malheureusement qu’à guérir” note Jean-Marie Le Méné, “choqué (…) comme Jacques Testard” par une “sélection anténatale” qu’il qualifie d’“eugénisme”. “Je ne porte pas de jugement sur les gens qui ont recours à” ces pratiques, précise-t-il cependant. Jean-Marie Le Méné demande “un fléchage des dons” (“car le Téléthon ne fait pas que des choses qui ne sont pas recommandables”) pour ne pas devoir obligatoirement “donner à une recherche qui instrumentalise ou qui détruit les embryons” en donnant au Téléthon.

Paillettes et pressions

“Je connais des chercheurs aujourd’hui, qui travaillent dans le public et qui me disent : ‘je ne suis pas d’accord avec le Téléthon mais je la ferme parce que sinon, mon laboratoire ne sera pas subventionné’ explique Jean-Marie Le Méné qui juge par ailleurs “l’aspect show, l’aspect paillettes” de la manifestation “pas topissime”.

“L’argent du Téléthon sert assez largement à financer la recherche publique. (…) C’est une forme de privatisation de la recherche. Cela devrait relever de l’Etat, je trouve”, avec “les procédures démocratiques” adéquates. “L’Etat, dans son rôle, n’est pas tout à fait clair. pourquoi met-il à disposition d’une association et pourquoi celle-là, des moyens de service public aussi généreux ?” s’interroge-t-il. “Le génie du Téléthon” ? “Il y a beaucoup d’argent”, reconnaît Jean-Marie Le Méné qui assure que la démarche de la Fondation Lejeune qu’il dirige est fondée “sur des valeurs (…) absoluments laïques qui sont des valeurs de respect de l’être humain dès le commencement”. Elle organise deux soirées pour la recherche » les 12 et 13 décembre 2011.

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11 Comments

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  • Robert , 5 décembre 2011 @ 22 h 28 min

    Xavier,
    Je ne sais comment prendre votre propos.
    Je pense que nous oublions trop souvent que nous pouvons nous respecter malgré les désaccords. Dernièrement, certaines polémiques nous l’avaient fait oublier.
    Je ne me place ni en donneur de leçons, ni en adversaire, et j’espère toujours pouvoir instaurer un
    véritable dialogue. Tant pis si je me trompe.
    J’ajouterais que les jeunes d’aujourd’hui ignorent souvent l’histoire de l’eugénisme et ses connivences avérées avec les régimes totalitaires et le racisme. Le scientisme a fait autant de mal que le national-socialisme puisqu’il prétend à investir le domaine scientifique et justifie l’élimination des plus faibles et des imparfaits depuis qu’il existe, au nom de l’utilité pour la société, le fameux intérêt général qui est une perversion du bien commun.
    Et le procès de Nuremberg ne l’a pas condamné puisqu’il était partagé par les deux camps.
    En agissant pour le respect de la dignité humaine, nous défendons notre civilisation et notre propre dignité. Et pour cela, il n’est pas nécessaire de mettre systématiquement son drapeau catholique en avant.
    Plutôt que de chipoter sur les formes et les termes, nous devrions tous soutenir des entreprises comme la fondation Lejeune.

  • Xavier Roupette , 6 décembre 2011 @ 0 h 09 min

    Robert, mon message signifiait que je vous soutenais, au contraire!
    Bien amicalement, XR

  • Ange au Sourire , 6 décembre 2011 @ 7 h 50 min

    @Robert,

    Je suis d’accord avec vous sur la distinction entre science et foi , considérant qu’elles ne s’opposent pas puisqu’elles puisent leur source en un même auteur. A la question du journaliste “agissez-vous parce que vous êtes chrétien ?”, je pense que Jean Marie Le Mené aurait eu avantage à répondre “oui en tant que chrétien mais pas seulement” se donnant ainsi la possibilité d’argumenter sur les deux plans. Je pense que beaucoup de donateurs du téléthon sont généreux, pas seulement par pour aider la science mais tout simplement par esprit de charité chrétienne et qu’on peut les interpeller aussi à ce niveau là.

    Bien à vous

  • Robert , 8 décembre 2011 @ 20 h 42 min

    Xavier,
    Merci de votre précision.

    Ange du sourire,
    Regardez un Jérôme Lejeune, il était redouté par les journalistes qui ne l’invitaient jamais.
    Il parlait toujours de science et jamais de foi, parce que c’est justement cette compétence scientifique et ce terrain sur lequel nous nous laissons déposséder du débat si nous sortons des arguments spirituels. C’est notre monde et il faut aussi l’accepter tel qu’il est. Prétendre que nous sommes encore une société qui parle et comprend le message chrétien est se leurrer.
    À la marche pour la Vie, il vient des croyants d’autres religions, des non-croyants voire des athées, horrifiés par la réalité de l’avortement. C’est une marche politique dont le but est de faire abroger la loi Veil.
    L’intelligence politique consiste à éviter tout ce qui peut détourner l’attention du sujet principal ou à réduire la revendication à une affaire, religieuse en l’occurrence.
    C’est parce que je suis un homme solidaire du plus faible de mes frères, au nom de ma foi mais aussi de mon humanité commune, que je suis hostile à l’avortement. Parce que c’est scientifiquement la destruction d’un être humain en développement, et non pas “potentiel”.
    C’est aux catholiques de faire un effort pour évangéliser en s’inculturant, pour parler un langage universel quand le combat en l’occurrence celui contre l’avortement sera mieux compris et accepté, partagé par plus de gens, et ne pourra pas être caricaturé si nous mettons en avant ce qui est incontestable, et la foi est objet de contestation, de division même entre nous. Regardez, écoutez les propos de certains à l’égard d’autres catholiques différents d’eux et transposez-les dans l’engagement pour la vie quand il faut faire l’unité et vous aurez une des causes de notre fragilité, de notre faiblesse.
    La dignité d’un enfant à naître est universellement reconnue par toute l’humanité.
    La foi catholique n’emporte l’agrément que des catholiques, mais ceux-ci sont eux-mêmes divisés entre tradis FSSPX et les autres, entre non tradis, entre libéraux et observants, etc…
    Le plus grand dénominateur commun qui nous réunit pour ce combat commun n’est pas notre foi, qui risquerait d’être une source de clivage voire de division, mais la dignité humaine et la défense des plus faibles. Ce bien commun et cette loi naturelle fondent la doctrine catholique, mais peuvent être mal comprises si nous avançons bannière en tête.
    Si des personnes donnent en tant que catholiques, elles peuvent comprendre que le bien qui est fait est supérieur à la satisfaction d’être rassuré sur l’affirmation tranchée de la foi catholique de
    l’orateur, sachant que cette affirmation peut être inopportune d’un point de vue stratégique.
    Sur ces considérations, il existe aussi un fossé entre différentes tendances catholiques et amener le débat là-dessus ne serait qu’une source de division et de fatigue inutile.
    Prenons bien garde à servir le combat pour la Vie et à ne pas nous servir du combat pour la Vie.

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