Calamité : il y a de plus en plus de riches !

Non seulement, les pauvres sont de plus en plus pauvres, mais, rien que pour les narguer, les riches sont aussi de plus en plus riches. Et bien évidemment, si ces derniers s’enrichissent, c’est forcément sur le dos des premiers, pardi. Tout le monde le sait, bien sûr !

À lire les articles assez réguliers qui paraissent en France sur le délicat sujet du dernier décile voire du dernier centile (le dernier 10% ou le dernier 1% les plus riches), on comprend en tout cas que s’intéresser au sort des plus riches passionne les foules, d’ailleurs largement conditionnées à ressentir un mélange d’envie et de mépris pour ces gens qui ont su se détacher du gros milieu de la gaussienne où s’entassent, mollement, les classes moyennes, les semi-pauvres et autres classes laborieuses obligées de durement travailler pour croûter.

Ces articles marchent d’autant mieux qu’on est en France et qu’on les voit fleurir, à la suite de l’une ou l’autre enquête d’une institution statistique (INSEE ou société sondeuse quelconque). À chaque fois, la presse s’empare de l’affaire à bras-le-corps et entreprend d’exposer, avec de minutieux détails, à quel point justement ces riches sont à la fois plus nombreux et plus riches. Il y a quelques mois, le Monde nous apprenait ainsi avec force graphiques colorés que les riches français se multiplient et, conformément aux habitudes, sont même de plus en plus riches. En témoignent les chiffres d’assujettis à l’impôt sur la fortune, qui montrent une progression de 6%, ainsi que de la valeur des patrimoines, qui bondissent de 10%.

Et les articles de continuer leurs analyses guillerettes des tranches d’impôts, des découpages de salamis foncier, immobilier ou mobilier, pour systématiquement terminer par la constatation, presque outrée, qu’avec ce fichu plafond de prélèvements, une partie de ces riches toujours plus riches parvient même à limiter son impôt, zut et zut, ce qui constitue une abomination : c’est un manque à gagner, mes pauvres enfants (ne l’oubliez pas !) car cet argent vous serait évidemment revenu si l’État n’était pas si méchamment stoppé dans son œuvre ponctionnaire.

Dans un magnifique retournement logique, le plafonnement devient alors coûteux : comme, dans la logique des scribouillards et des politiciens, tout appartient a priori à l’État, chaque gain qui, soit par fraude, soit par optimisation ou soit parce qu’une ponction à 100% est sottement inconstitutionnelle, ne lui tombe pas dans la poche devient un coût que la nation s’est imposé.

Bien sûr, à l’approche d’élections, on peut lire Valls, un premier ministre un peu dépité, admettre que le tabassage était sans doute trop fort au début du mandat. Rassurez-vous : ce constat n’est évidemment pas partagé par tout le monde, à commencer par Sapin, le brillantissime ministre de la blague qu’on fait passer pour des finances publiques, qui, lui, trouve que « compte tenu du fait qu’augmenter les impôts ça rapporte beaucoup plus vite que de maîtriser les dépenses, je pense qu’en 2012 et en 2013 nous ne pouvions pas l’éviter ».

Bref, une conclusion s’impose : en France, cette étrange stratégie qui consiste à pourchasser les riches et à les tabasser fiscalement n’est toujours pas remise en question, ni au niveau politique, ni dans les esprits des journalistes, ni même d’ailleurs dans l’esprit des Français en général qui, à mesure que la situation se dégrade franchement et les entraîne dans les difficultés économiques croissantes, estiment qu’il faudra que les nantis paient d’autant plus qu’ils sont désignés comme coupables. Dans cette masse irréfléchie, aucun ne comprend qu’accroître les problèmes des riches, c’est augmenter homothétiquement les misères des pauvres.

Et à ce propos, les pauvres sont-ils de plus en plus pauvres ? Bien sûr, si l’on s’arrête à la France, on admettra assez facilement que le pays s’appauvrit et que, par voie de conséquence, le nombre de pauvres, de chômeurs, de miséreux sur le sol français ne cesse de croître.

Cependant, dès qu’on regarde le tableau d’ensemble mondial, on constate qu’il y a en fait de moins en moins de pauvres.

Par exemple, on pourrait détailler les intéressants graphiques que Max Roser fournit régulièrement sur son site Our World In Data. On y découvrirait que le nombre de personne vivant dans la pauvreté absolue n’a cessé de diminuer, au point, même, de s’effondrer.

 

(Cliquez pour agrandir)

Par exemple, on pourrait ressortir cet article de Slate (pas réputé pour être un repaire d’aficionados de l’ultralibéralisme galopant) qui, lui aussi, constate que « la part de la population de la planète vivant dans la misère est tombée en 2015, malgré les guerres et le ralentissement de la croissance, sous le seuil de 10%… ».

Dès lors, on serait aussi obligé de noter que l’augmentation du nombre de riches dans le monde coïncide aussi avec la diminution du nombre de pauvres. On serait probablement amené à se dire que la création de riches provient peut-être, allez savoir, de la création de richesses, et que ces créations de richesses sortent tous les jours plus de pauvres de la pauvreté. Ensuite, on irait même jusqu’à dire qu’en favorisant ces créations de richesses, et donc ces riches, on favorise la disparition de la pauvreté.

On serait ensuite enclin à regarder de plus près ce que tous ces riches font, effectivement, pour réduire la pauvreté et on pourrait alors trouver des exemples de ces riches qui œuvrent plus concrètement à la réduction de la misère dans le monde que tous les politiciens réunis ou non dans les COP21 et autres happenings de baltringues à roulettes. On parlerait par exemple de Manoj Bhargava, milliardaire indo-américain qui lance actuellement une initiative passionnante, décrite dans le moyen métrage ci-dessous :

Bref, on regarderait la situation et on verrait que finalement, lorsque les riches sont plus nombreux et qu’ils s’enrichissent, les pauvres s’enrichissent aussi et la pauvreté diminue. On se dirait tout ça.

Mais pas en France. En France, on continuera à dénombrer avec assiduité et précision le nombre de riches, de grands bourgeois et d’héritiers fortunés, on continuera de les conspuer tout en leur faisant fiscalement comprendre qu’ils ne sont pas les bienvenus et, lorsque ces riches partiront enfin avec leur fortune, on commencera à pleurnicher de voir la richesse nationale s’étioler.

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14 Comments

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  • flamingo , 3 novembre 2015 @ 13 h 52 min

    ce n’ est pas un peu dans une bouteille ! ! ! ! moi, personnellement je suis pour aller directement chez eux et sous . . . LES FAIRE PAYER DE GROSSES SOMMES A BEAUCOUP DE GENS QUI SONT CAPABLE ET PAS PEUR LE RISQUE DE LA PRISON;
    MAIS JE RËVE ! EN FRANCE VOUS ËTES trop soumis et trop d’excuses pour ne pas faire de l’ avant.
    Aller, c’ est .

  • flamingo , 3 novembre 2015 @ 14 h 00 min

    Mes messages ne tiennent pas ! ils sont effacés ! Normal, on aime pas lire la vérité, de quoi qu_e ce soit ! je suis capable de mettre’ a genoux tous ceux qui me contrdirer. ALLER ! j’ ai affraire a des gens soumis et sans K …….

    Aller RESTER DANS VOTRE MISERE.

  • André & Nadine , 3 novembre 2015 @ 22 h 39 min

    Le vrai problème est; qu’il est beaucoup plus facile de jalouser l’argent gagné par d’autres, que de jalouser la peine que d’autres se donnent pour gagner plus…!

  • Marquais , 4 novembre 2015 @ 7 h 42 min

    Si gouverner un pays consistait seulement à prendre de l’argent aux ” riches ” pour le donner aux ” pauvres”….ce serait fastoche et nos gouvernements se débrouillent très bien dans cette subtile manœuvre.
    Hélas personne n’a jamais enrichi les pauvres durablement en appauvrissant les riches, comme disait ( à peu près ) Abraham .

  • Hugo , 4 novembre 2015 @ 10 h 10 min

    Louis Segond Bible :

    Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille
    qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.

  • André , 4 novembre 2015 @ 10 h 33 min

    Cette nuit j’ai encore eu un cauchemar. Mes cauchemars, peut être ceux qui sont dans une situation identique, sont très difficiles à comprendre. Dans ces cauchemars, j’ai l’impression de me trouver dans la réalité. Bien souvent je ne me souviens de rien, du détail, ni des paroles que j’ai entendues comme une sorte de Brouhaha, mais cette fois tout reste clair dans ma mémoire…. Le ciel s’est obscurci brutalement, mais alors d’une noirceur jamais rencontré. Puis le ” nuage noir comme la sépia” s’est ouvert pour laisser apparaître un petit arc solaire, de par sa flèche, mais immense en longueur, dix, vingt fois la taille apparente du soleil, d’où émanait une lumière très très intense et très blanche qui ne faisait pas mal aux yeux. Puis le mot ALPHA s’est inscrit sur cet arc de cercle avec des pompons rouges de rose à peine fleurie… C’était merveilleux……… Ensuite toute la terre fut plongée dans les ténèbres, mais pas un noir intense comme lorsque l’on se trouve dans une chambre en train de développer des photos, non, une sorte d’obscurité sépulcrale………….

    Ce que je sais, très bientôt, le soleil va subir une hyper tempête et va envoyer sur la terre un champ électro-magnétique surpuissant que d’innombrables installations électriques seront perturbées, ceux qui auront leur ordinateur branché le retrouveront bousillé….. Etc…….. Et un immense tsunami, de l’océan une immense vague dépassant la centaine de mètres de haut va s’abattre sur le continent sur plusieurs kilomètres……………
    Nous savons également que la terre doit être plongée pendant trois jours dans les ténèbres afin de rappeler que jésus fut mis au tombeau pendant trois jours…………………
    Nous savons également que la guerre mondiale est imminente et que le déclencheur est l’islam……….. Il faut que les musulmans se ressaisissent, car beaucoup ne connaissent pas la vérité sur cet islam qui est purement satanique. Vous êtes prévenus…… Et puis alors c’est cette monstrueuse guerre civile en France, cette boucherie jamais vue…..
    André

  • le réel , 4 novembre 2015 @ 11 h 35 min

    quelle est la définition du riche?
    l’éducation ou l’instruction sont aussi des richesses

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