La France ressemble de plus en plus à un navire dont le commandant et les officiers s’obstinent à suivre un cap suicidaire, droit sur le récifs, et font régner à bord une discipline de plus en plus sévère et absurde tandis que les passagers se partagent entre soumission et révolte, mais toujours sans penser au bateau, uniquement à leurs peurs intimes et à leurs intérêts personnels. Notre pays continue à ouvrir ses portes à une immigration dont on pèse désormais le coût, non seulement sur la dépense publique, sociale, médicale, et sécuritaire, mais aussi et surtout de manière plus qualitative sur la dégradation de notre cohésion nationale. Et cette politique migratoire irresponsable s’inscrit dans une double perspective, progressiste, qui fait de l’immigration un devoir, et mondialiste qui fonde le progrès sur l’ouverture à tous les échanges, de biens, de services et d’individus. De nombreux Etats dans le monde ne visent nullement ces objectifs leur préférant l’intérêt du pays, et la sauvegarde de l’unité nationale. Le déclassement économique de la France, son recul social et éducatif, la montée de la violence sont des indicateurs alarmants. La gestion lamentable de la crise sanitaire alors que l’on présentait notre système de santé comme un phare mondial devrait signaler à nos dirigeants que notre déclin bascule en zone d’alerte maximale.
Or, le gouvernement ne cultive avec insistance qu’une angoisse, celle du Covid-19. Celle-ci est distillée chaque jour et amplifiée par des mots et des chiffres que les médias reprennent en choeur : tests positifs, taux d’incidence, hospitalisations, réanimations, décès, qui conduisent à diffuser la préoccupation, l’inquiétude, le risque imminent d’un basculement d’une région en zone d’alerte « rouge » et celui, inéluctable, d’une seconde vague du virus. On observera que la létalité due au Covid demeure modeste et ciblée, que les chiffres d’hospitalisation n’ont rien à voir avec ceux du printemps, que l’usage qui est fait des tests les rend inefficaces en raison des délais d’analyse, et plus encore parce qu’ils amènent à confondre positivité, contamination, et contagiosité. Enfin, la mortalité dans le pays a été peu modifiée par cette épidémie qui tue moins que d’autres maladies curieusement oubliées. Mais, cette peur collective entretenue, loin de renforcer la solidarité de manière dynamique, distend les liens sociaux, en même temps qu’elle augmente les contraintes sous peine de sanctions. Elle transforme une nation en troupeau, soumis à un berger liberticide, heureux de réduire les rassemblements et la contestation. Une tribune contestant la politique sanitaire du pouvoir devait paraître dans le JDD, qui l’a censurée.
Si nous devons être vraiment inquiets, c’est de la sournoise combinaison qui se produit entre ce contrôle de la population, et la réduction de la liberté d’expression. C’est ainsi qu’une fois de plus, Eric Zemmour est la cible de l’inquisition de gauche qui règne dans le pays. On peut certes lui reprocher une généralisation abusive au cours d’une improvisation, qu’il a corrigée par la suite. Mais la vigueur et le nombre des commissaires politiques, qui réclament sa condamnation, nous rappellent que la liberté de pensée n’a cessé de reculer dans notre pays depuis des lustres. Doublement plus grave : le « ministre » de la justice, Dupont-Moretti, le traite de « multi récidiviste de la haine », et il le fait sur une chaîne du service public (France 5). Il est clair que pour l’avocat, la délinquance verbale est au moins aussi grave, sinon plus, que la violence physique. Or, c’est cette dernière qui révoltait le journaliste après l’attentat commis près des anciens locaux de Charlie Hebdo par un faux mineur pakistanais. On voit bien quelles sont les priorités idéologiques du « garde des sceaux », alors même qu’avec 880 homicides enregistrés par les services de police et de gendarmerie en 2019, le nombre de victimes d’homicide sur un an est en hausse de 4% (+35) par rapport à celui de 2015, année marquée par des attentats terroristes ayant causé 148 victimes, contre 4 en 2019. Sur une autre chaîne du service public (France-Inter), intervenait un « sociologue » d’extrême-gauche, Geoffroy de Lagasnerie, venu promouvoir son bouquin en même temps que son refus du débat, la censure de la droite, et bien sûr la légitimité de l’aide à l’immigration illégale. M. Macron peut parler du séparatisme sans l’attaquer à la source, c’est-à-dire dans notre folle politique migratoire. Il peut aussi interdire que l’on accuse cette source grâce à la complicité des médias et de la justice. En cela, il conduit le vaisseau France à une catastrophe, une vraie, cette fois.