Federica Mogherini, l’inutile « chef de la diplomatie européenne », ex-communiste, puis membre du parti démocrate, c’est-à-dire de la gauche italienne qui fait d’elle l’un des nombreux « responsables » européens minoritaires dans leur propre pays, vient d’annoncer un don de 35 Millions d’Euros au profit des Vénézueliens. On pourra admirer la générosité de ce coeur sensible qui avait déjà fondu en larmes dans les bras du Ministre des Affaires Etrangères jordanien en apprenant les attentats de Bruxelles dans une attitude propre à souligner combien l’Europe est une impuissance sensible et généreuse. Cette spécialiste des relations entre islam et politique qui préconise l’accueil des « réfugiés » souhaite donc aider ceux d’un autre continent : l’Amérique, dans leur pays avant qu’ils ne partent, et dans les autres pays d’Amérique latine où ils se rendent malgré des réticences de plus en plus fortes. Il est acceptable que l’Union Européenne aide les pays africains les plus pauvres comme le Mali, par exemple, afin de freiner l’immigration en Europe de leurs ressortissants, en exigeant en contrepartie, des mesures internes de meilleure gouvernance, de contrôle des migrations pour empêcher les départs et accepter les retours, et d’endiguement d’une démographie galopante. En revanche, il est scandaleux que l’argent des Européens vienne si peu que ce soit au secours d’un pays qui est très riche puisqu’il possède et exploite-mal- l’une des réserves pétrolières les plus importantes de la planète ! Le Venezuela n’est pas victime d’une pauvreté structurelle liée au manque de richesses naturelles, à une croissance démographique non maîtrisée, à des conditions géographiques difficiles. C’est un pays de cocagne ruiné par le socialisme paradoxalement soutenu jusqu’à présent par l’Armée. Un militaire, Chavez, a instauré un régime qui, progressivement, a tourné à la dictature. Ce pays est la grenouille d’abord heureuse de nager dans l’eau tiède de la marmite et qui meurt lorsque l’eau devient bouillante. Une économie réduite à la production pétrolière qui permet d’acheter les produits agricoles et industriels à l’étranger grâce aux devises qui en sont issues est suicidaire. Elle tue des secteurs entiers, condamne la majorité de la population au chômage ou à l’assistance, jusqu’à la baisse des cours et à l’effondrement. Alors, l’Etat n’a plus les moyens d’être généreux, et les citoyens privés de la moindre autonomie en raison de l’appauvrissement généralisé entraîné par une inflation démente (2610% en 2017 ! 14000% déjà sur 2018 !), n’ont plus la capacité de résister. Cette fois, la grenouille est morte et la dictature règne sur un pays qui manque de tout. Chavez payait à la grande époque les médecins cubains. Maduro, son sinistre successeur, ne peut même plus payer les médicaments. La délinquance et la violence battent des records. Les Vénézuéliens ne se révoltent plus, ils fuient ! Maduro, c’est Ubu, multipliant les mesures absurdes et irresponsables. Il vient de supprimer cinq zéros sur les billets d’une monnaie qui ne vaut plus rien.
Chacun aura remarqué que ni Chavez, ni Maduro n’ont suscité les foudres vengeresses de nos médias, ni de nos gouvernants. Ils ont même bénéficié de la sympathie enthousiaste de Mélenchon. Les morts chez ceux qui manifestent contre un régime de gauche ne soulèvent pas la même réprobation à l’encontre de leurs bourreaux que ceux tombés face à une dictature de droite. Notre hémiplégie politique conduit à l’aveuglement. L’objectivité devrait pourtant mener chacun à reconnaître que la dictature de droite de Pinochet, agonie d’injures par nos bien-pensants, a conduit le Chili à être sans doute le pays le mieux géré d’Amérique latine. »On peut tout faire avec des baïonnettes, disait Talleyrand, sauf s’asseoir dessus ». C’est ce qu’a compris le général chilien, en confiant l’économie de son pays à des gens sérieux, des libéraux, et en entreprenant, après un référendum, le retour à la démocratie, une de celles qui fonctionnent le mieux dans cette région du monde. Au contraire, Maduro, cet héritier grotesque, ignare et impérieux, s’accroche au pouvoir à tout prix, à coups d’élections truquées et de répression. La gauche a du mal à accepter chez nous que les dictatures dans le monde soient plutôt à gauche, et qu’elles puissent durer, de la Corée à Cuba, en passant par le Nicaragua sandiniste. Bien sûr, cette situation qui devrait ne concerner que les Vénézuéliens, s’inscrit maintenant dans la confrontation entre les Etats-Unis, la Chine et la Russie. Ces deux derniers Etats sont les béquilles d’un régime en perdition qui achète des armes avec un pétrole dont la production s’affaisse en raison du manque d’investissements, et de l’incapacité des dirigeants. La Russie n’a pas besoin du carburant fossile d’Amérique du Sud, mais elle trouve chez les anciens alliés de l’URSS, le moyen de riposter sur leur terrain, aux mesures prises par les Etats-Unis, contre la Russie en Europe orientale et en Méditerranée. Les opposants à Maduro ne sont pas des djihadistes, mais de vrais démocrates. Ceux de Bachar Al Assad sont des islamistes, et devraient être nos ennemis privilégiés. Nous n’aidons guère les premiers et nous volons au secours des seconds.
L’Europe, et la France en particulier, devraient s’attacher à enrayer cette reconstruction des blocs de la guerre froide et à briser cette opposition d’un autre âge entre les gentils et les méchants. Des peuples souffrent de ce retour artificiel : les Ukrainiens, les Vénézuéliens comme les Syriens, voire les Iraniens. La main tendue à la Russie et l’écoute favorable à ses attentes légitimes paraissent les meilleurs moyens d’endiguer ce dangereux et douloureux processus. Le fait que Poutine soit le seul Chef d’Etat avec lequel tout le monde discute au Moyen-Orient devrait nous inciter à quitter le monde simpliste et faux du défunt Sénateur Mc Cain.
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