(Cet article a été écrit dimanche 1er septembre soir.)
Cette nuit les veilleurs veillent encore. De retour de leur marche estivale, l’effort spirituel a pris le relai place de la Concorde. Le cordon policier – ou cordon étatique – serre de trop près ses enfants chéris et un air d’émancipation prend malgré lui son envol. L’appareil ne peut rien contre ces volutes aériennes qui traversent indemnes le tourbillon de casques, de visières et d’armures. Ainsi l’État comprend, pantois, la dichotomie honnie, celle du corps et de l’esprit. Avec effroi il perçoit, par-dessous le voile que soulève le vent de révolte, que les corps ne sont rien et que l’esprit est tout.
Ce soir encore, j’entendis une bonne volonté s’interroger : « À quoi servent ces veilleurs qui n’ont pour eux que silence et vulnérabilité ? ». Ici, la notion d’utilité se heurte à l’intersubjectivité – reine en pays relativiste. Enlisés dans pareils méandres, impossible de répondre sans saisir des deux mains, et ce fermement, la perche toute tendue de la transcendance : point fixe où la vérité est une, où le bien est bien et le mal est mal. Ultime recours et manifestée en tout homme par le don de la conscience, elle nous amène par le bien au bonheur absolu.
Fort de cette conscience, nous pouvons répondre que ces veilleurs sont utiles puisqu’ils servent au bien. Un bien qui n’est pas équivoque mais fermement enraciné en la conscience de tout homme. Ils servent le bien en révélant le vrai visage du pouvoir en place. Le mal ne peut que se découvrir face à ce qu’il exècre. Impuissant, il trépigne devant le silence et la vulnérabilité des veilleurs. Par essence sans vertu et donc sans tempérance, il éclate au grand jour sous la forme d’armadas rendues ridicules et méprisables par leur propre disproportion. Le masque du socialisme grimaçant tombe sous le feu des gyrophares et des sommations hâtées et les valeurs creuses qu’il véhicule sonnent d’autant plus fort dans leur chute.
Maquillé d’illusion, le mal s’efforce toujours de paraître sous les traits du Vrai. Ce soir, les veilleurs arrachent une nouvelle fois ces fards dont se pare et se re-pare le socialisme en place. François Hollande nous disait pendant sa campagne que l’ennemi n’avait pas de visage ; et bien, cela n’aura pas duré.
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