Les 25 et 26 juin Paris a connu les violences les plus inadmissibles commises par les défenseurs du monopole des taxis à l’encontre de leurs concurrents : tabassages, dégradations des véhicules, et aussi obstruction à la circulation.
Officiellement, ces méthodes des voyous monopolistes ont fait l’objet de désaveux par les autorités de l’État. Hypocrisie lamentable.
Car, dans le même temps, se prononçant sur le fond du dossier, le ministre de l’Intérieur n’a pas hésité à s’enrôler aux côtés des mêmes monopolistes, interprétant de façon totalement discutable la loi malencontreusement affublée du patronage de Thomas Thévenoud. Promulguée en octobre 2014, elle attend encore l’analyse judiciaire de son article 12. Mais le pouvoir exécutif, violant de la sorte la séparation des pouvoirs, anticipe sur les arrêts futurs de l’autorité judiciaire et proclame illégale l’offre concurrentielle, etc.
Bien plus, le 29 juin on a pu apprendre le placement garde à vue de deux dirigeants de la société Uber. Ils avaient répondu à une simple convocation dans une procédure en cours depuis plusieurs mois. Mais le gouvernement ne voyait que des avantages à laisser communiquer sur une forme de répression qui frappe en définitive les victimes de la violence monopoliste.
Quelle que soit l’issue des procédures, quel que soit le sort que les juridictions compétentes leur réserveront, on s’enfonce dans les messages désastreux et dommageable.
Or, le message désastreux et dommageable de Cazeneuve n’est pas seulement adressé aux Français.
Il sera entendu par bien des touristes qu’il dissuadera un peu plus de visiter un pays aussi archaïque.
Mais il pourrait bien servir, aussi, d’argument dissuasif dans le cadre de la candidature du pays aux Jeux Olympiques de 2024. Le banc d’essai du championnat d’Europe de football de 2016 pourrait bien infliger une leçon à nos législateurs.
Si énergiques, si inventifs en matière de répression, les représentants de l’ex-UMP en particulier et de la droite en général, n’ont pas su se réveiller pour défendre la liberté d’entreprendre : dans la campagne des régionales on aurait aimé les entendre défendre l’offre privée concurrentielle de transports. Il faudra attendre des jours meilleurs.
Parmi les rares acquis positifs de la présidence précédente le statut des auto-entrepreneurs était aussi en cause. Oublié, ce statut ! on a même entendu que le président des républicains regrettait cette réforme.
Nous avons tous pu apprécier dans un tel contexte, le message passé en boucle sur France Inter par le président d’un syndicat des taxis. Il nous rappelait que nous sommes dans le mois de Ramadan, ce qu’on avait presque tendance à oublier, et que, cette période portant sur les nerfs des pratiquants, ceci expliquerait compte tenu de leur nombre élevé parmi les syndiqués, une part de la tension manifestée par ceux-ci.
Mais alors, se demandera-t-on, pourquoi avoir choisi cette date pour leur mobilisation ? Pourquoi dès lors ne pas avoir attendu la fin du jeûne et la tombée de la nuit ? On devrait bien trouver dans le coran à ce sujet des passages fort poétiques. Cette lecture permettra aussi de revisiter quelques promesses de châtiments exemplaires, du genre de ceux que les adeptes du Takfir exercent ces temps-ci dans leur terrain de chasse sous le nom d’État islamique.
La république exemplaire, celle qui ne recule pas, le pouvoir qui prétend condamner le vandalisme des Taxis monopolistes, le régime qui a mis la liberté en tête de ses tags impunis sur les immeubles, a donc une fois de plus capitulé.
En acceptant l’interprétation forcée, sur le papier du moins, d’une loi mal rédigée, le ministre Cazeneuve, ce technocrate bien habillé n’a pas fait son métier : il n’a pas empêché les violences à la fois prévisibles et programmées des défenseurs de ce monopole malthusien et archaïque.
D’excellents adeptes pourraient bientôt convaincre les gens de Sud et de la CGT d’exercer, par exemple, les même talents dans les postes, avec l’appui des technocrates de la banque postale : pourquoi ne pas interdire le courrier électronique. Ces innombrables courriels qui arrivent à jet continu, ne se contentent pas de polluer nos boîtes aux lettres. Ils privent d’emploi les facteurs ruraux, aggravant la désertification. Plus de lettres à distribuer ! Bientôt plus de factures non plus ! Notons, autre conséquence d’internet que le commerce en résultant surcharge d’un travail déjà harassant le service public de la distribution des colis.
Toujours aussi pertinent, le satirique Gorafi du 24 juin annonçait, presque convaincant, une excellente nouvelle sur le front du travail français : “Uber cède aux revendications des taxis et demande à ses chauffeurs d’être moins aimables”.
Et tout cela se passe dans un pays qui se réclame de la liberté et qui a fait de la liberté du commerce et de l’industrie ce que les juristes appellent un principe général du droit.
Bastiat reviens, ils sont devenus fous !
→ à redécouvrir Frédéric Bastiat aux Éditions du Trident
> Jean-Gilles Malliarakis anime un blog.
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