États-Unis. En 2000, Daniel Suelo a renoncé à l’argent. Il a laissé ses derniers 30 dollars dans une cabine téléphonique et est parti vivre dans les montagnes de l’Utah, à quelques miles de Moab, 4 779 habitants.
Son histoire fascine de nombreux Américains touchés par la crise. Un choix de vie très radical qui a d’abord choqué son ami Mark Sundeen, auteur d’une biographie (The Man Who Quit Money) racontant le mode de vie de Daniel au grand public après l’avoir suivi de près pendant plusieurs années. “J’ai d’abord pensé qu’il avait perdu la tête”, confesse Mark. C’est lors de l’effondrement économique de 2008 qu’il a mieux compris le choix de Daniel.
Ce dernier refuse argent et troc, bon d’alimentation et autres allocations gouvernementales. “Ma philosophie, c’est d’utiliser uniquement ce qui est donné librement ou mis au rebut”, résume l’homme qui se nourrit de cactus, de fleurs sauvages, d’animaux tués par des voitures sur les routes et de ce qu’il trouve dans les poubelles. “Notre société tout entière est conçue de telle sorte que vous devez avoir de l’argent » explique-t-il. « Vous devez faire partie du système capitaliste. Il est illégal de vivre en dehors de celui-ci”.
Lui s’en fiche. Il s’est débarrassé de son passeport, de son permis de conduire et il a changé de nom : Adieu “Shellabarger”, bonjour “Suelo” (“Sol”, “Terre” en espagnol). Il a d’abord campé dans le désert, passé des nuits dans des maisons dont les occupants voulaient bien l’accueillir. Depuis quelques années, il vit dans une grotte au bord d’une falaise du parc national des Arches, où il a sculpté un lit dans la roche et stocke quelques effets personnels. Il y accueille les randonneurs de passage. Suelo est né dans une famille protestante fondamentaliste. Sa foi l’a amené a penser, à partir du lycée, que l’argent et la fracture qu’il crée entre ceux qui en ont et ceux qui n’en ont pas était une erreur et quelque chose de contraire au christianisme.
« Il veut avoir la plus petite empreinte écologique et le plus grand impact possible pour améliorer le monde”, explique Damien Nash, son meilleur ami, à The Atlantic. “Son but dans la vie, depuis que je l’ai rencontré, est de prendre le moins possible et de donner le plus possible”.
Crédit photo : Vimeo.
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