La situation catastrophique de la SNCF a plusieurs causes : La plus importante est le mépris de l’intérêt public de la part de ceux à qui nous confions, sous contrainte, nos impôts. Il est résumé dans la phrase devenue célèbre : « Çà ne coûte rien c’est l’État qui paye ».
C’est avec cette approche peu civique que des élus, de droite comme de gauche, ont exigé, et exigent encore, qu’une LGV desserve leur ville quel qu’en soit le coût et l’inutilité. C’est ainsi que la SNCF s’est sur endettée et a laissé à l’abandon le réseau ferroviaire qui dessert le territoire. Pourtant, un TGV est un « avion sur rail » qui est destiné à relier les grandes métropoles distantes de plus de 300 Km : Il faut plus de 40 km pour qu’un TGV quitte sa vitesse optimale et la retrouve pour un arrêt en gare !!! Un exemple caricatural est la LGV Rhin-Rhône. Les trafics de référence utilisés pour justifier le projet ont été multipliés par dix, ce qui conduit à un trafic réel dix fois inférieurs aux promesses et à des déficits abyssaux. Ces déficits ont conduit la SNCF à ne pas publier son bilan, pourtant obligatoire par la loi d’orientation des transports intérieurs (LOTI) : Il vaut mieux que le bon peuple ignore ! J’ai informé la ministre des transport de cette « oubli », j’attends la suite …
Le statut des personnels pose problème car il est associé à deux autres éléments, le monopole et le droit de grève. Le monopole, avec le droit de grève associé à un statut très protecteur, permet d’imposer, par un énorme pouvoir de nuisance, des exigences sans limites et sans risques. De plus les représentants syndicaux, très politisés, considèrent qu’au nom du service public il ne faut pas avoir d’approche comptable : les contribuables sont fait pour contribuer. Et, cerises sur le gâteau, souvent les représentants syndicaux sont en « délégation syndicale » durant les grèves c’est à dire qu’ils perçoivent leur salaire eux !
Mais la libéralisation risque fort d’aboutir à d’autres abus. Les lignes rentables seront privatisées, et les déficitaires continueront d’être à la charge des contribuables. Cette charge sera d’autant plus importante que les bénéfices des lignes rentables iront alimenter les comptes offshores des amis de Macron. De plus les élus locaux s’entêteront à faire subsister des dessertes ruineuses. Il y a quelques années j’ai assisté en gare de Dole en Franche-Comté au départ d’un train en direction du Haut Jura. Ce train était composé d’une motrice diesel de 100 tonne à laquelle était accouplé un wagon de 40 tonne : un seul et unique passager y a pris place !
Autrement dit Macron va remplacer la dictature du prolétariat par la dictature du marché. Ni le citoyen, ni le contribuable, ni l’usager n’y trouvera son compte.
Serge Grass