par Charles de Sourceval
Le voyage ne faisait que commencer pour François Fillon, l’arrivée est désormais plus que jamais incertaine.
Première station, Pénélope. Cette épouse discrète qui n’hésitait pas à affirmer ne s’être “jamais impliquée dans la vie politique de son mari” est devenue en quelques jours le pire ennemi de feu le favori de cette présidentielle.
Si les révélations qui éclaboussent la presse, déchirent les camps politiques et font couler plus d’encre que les millions d’Emmanuel Macron n’ont pu le faire, ressemblent à un joli coup de théâtre savamment porté par Mediapart et le Canard plus déchaîné que jamais, notre vie politique française paraît devenir un vaudeville des plus déconcertants.
Rebondissement, changement de décors et de personnages, dans une harmonie parfaite digne d’un Feydeau, le spectateur ne se lasse pas de voir ce qui semblait il y a quelques mois encore devoir être une simple formalité pour Alain Juppé, devenir un vrai chemin de croix pour François Fillon.
Deuxième station, la rue de Vaugirard. Alors que François Fillon clame haut et fort être victime d’une manigance du pouvoir en place, il semble pourtant clair que l’ampleur et l’exactitude des révélations qui l’ont touché en signent la provenance.
C’est bien dans son propre camp que le vainqueur de la Primaire doit mener la bataille de front, entre des sarkozystes en deuil et des juppéistes qui lorgnent déjà sur Macron. Le moins que l’on puisse dire est que François Fillon se trouve dans une situation des plus inconfortables, ratissant tantôt à droite, tantôt au centre, cherchant son électorat qui, après le coup d’éclat de la Primaire, semble se volatiliser pour de bon.
Dans le camp Fillon, la surprise laisse place à la panique. Peut-on encore sauver le soldat François ? Les sondages se montrent de plus en plus perplexes quant à sa simple présence au second tour, la côte de confiance tombe en flèche à la “vitesse Hollande”. S’il s’obstine, François Fillon coulera avec lui le navire Républicain.
La troisième station sera sans doute celle du renoncement de l’ancien premier ministre, pot de départ où François Fillon ira rejoindre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé dans les oubliettes des anciens favoris tombés… pour avoir un peu trop cru en leur bonne étoile.
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