Le Zemmour du vendredi. “On ne sait pas combien de temps Jean-Marc Ayrault va durer, mais on sait qu’il endure. Chaque semaine est pire que la précédente alors qu’on croyait qu’il avait atteint le fond. À l’instar de nombre de ses ministres, il a très vite été atteint par le Principe de Peter qui détermine le niveau d’incompétence. Le PS ne peut pas organiser un congrès de Toulouse tous les week ends pour soigner le grand brûlé de Matignon. Avant lui, les plus doués dans le rôle de tête à claques furent Raymond Barre sous Giscard, Édith Cresson sous Mitterrand et Alain Juppé sous Jacques Chirac. Mais, de Barre et de Juppé, on disait : ‘Ils sont brillants mais arrogants’. D’Edith Cresson, on disait : ‘Elle est nulle’. Ayrault penche plutôt du côté de Cresson. À l’époque, les rares défenseurs de celle-ci prétendaient que la misogynie animait ses détracteurs. Pour Ayrault, ses avocats plaident, non sans raison d’ailleurs, contre le parisianisme d’un petit monde médiatico-politique qui se gausse du provincial un peu raide mais solide plein de bon sens à défaut de talent.
“Ayrault s’est ‘cressonisé'”
Ce n’est même plus la question. La vie politique est un marigot rempli de crocodiles attirés par l’odeur du sang. La faiblesse de Matignon est devenue un fait politique aux innombrables conséquences. Ainsi, c’est parce qu’Ayrault s’est ‘cressonisé’ que les principaux socialistes se poussent du col et que Manuel Valls n’en fait qu’à sa tête, très médiatisé, auréolé d’une cote de popularité que tous lui envie. Une fois encore, même si la comparaison l’agace, il agit comme Sarkozy, qui, ministre de l’Intérieur, dédaignait, méprisait même, son Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. C’est aussi parce qu’Ayrault ne comprend pas que le Front de gauche reprend sa liberté, que les sénateurs communistes renouent les alliances d’antan avec les gaullistes contre les écologistes. C’est parce que le Premier ministre est déjà finissant, à peine six mois après avoir commencé, que Jean-François Copé appelle le peuple de droite à descendre dans la rue pour montrer à bon compte ses muscles d’opposants, suscitant l’ire d’une gauche qui croit que le pavé de Paris lui appartient depuis 1789. Hollande a tout raté : il voulait rétablir Matignon dans ses prérogatives pour se protéger. Sa cote de popularité est tellement basse qu’il faudra bientôt du gaz de schiste. Il refusait de s’agiter en tout sens comme l’hyper-président Sarkozy. Il passe son temps à l’imiter, mais comme un but au football montré au ralenti. Il est pris dans l’accélération du temps causé par le quinquennat et l’aspiration du vide par une Europe qui veut lui imposer son calendrier et son idéologie. La question n’est plus de savoir si Ayrault fut une erreur de casting ni ‘Est-ce qu’il partira ?’, ni même ‘Quand ?’ mais ‘À quoi cela servira-t-il ?’“
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