Un billet d’Éric Martin*
Lundi, la Suède a découvert qu’Ikea effaçait ses femmes des catalogues distribués en Arabie Saoudite où le groupe exploite trois magasins et connaît une croissance à deux chiffres.
“Nous nous penchons sur ce problème et dialoguons avec notre franchisé saoudien”, a expliqué à l’AFP Ulrika Englesson Sandman, porte-parole d’Inter Ikea Systems. Le groupe a fini par présenter des excuses publiques.
Car l’affaire a choqué en Suède. “Cela ne se fait pas de supprimer ni d’effacer les femmes de la réalité. Si l’Arabie saoudite n’autorise pas aux femmes d’être vues, entendues ou de travailler, elle se passe de la moitié de son capital intellectuel”, a noté dans un communiqué la ministre au Commerce extérieur Ewa Björling. “Carrément moyenâgeux !”, a commenté sur Twitter la ministre des Affaires européennes Birgitta Ohlsson.
Se passer des femmes pour vendre des meubles est donc, du point de vue de la Suède – entre autres, un scandale. Mais se passer des femmes pour élever un ou plusieurs enfants comme l’admet sans problème la Suède, qui a légalisé le “mariage” homosexuel ainsi que l’adoption (par 261 voix pour, 22 contre, 16 abstentions et 50 courageuses absences) en avril 2009, est, du point de vue de l’Arabie Saoudite – entre autres, un scandale tout aussi énorme.
Inutile de préciser que, d’un point de vue libéral-conservateur (“conservative”), se passer des femmes pour élever leurs enfants comme pour vendre des meubles est complètement aberrant. Et que ces deux extrémismes se nourrissent l’un l’autre…
*Éric Martin est le rédacteur en chef des Nouvelles de France.
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