« Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Que cette phrase soit de Saint-Just, et illustre la dérive révolutionnaire et totalitaire de la Terreur, la disqualifie. Pour autant, si on prend conscience du fait que l’ami de Robespierre était bel et bien un ennemi de la liberté, et qu’elle s’appliquait donc à lui-même, la formule retrouve sa pertinence. D’ailleurs, c’est l’auteur de « La Société Ouverte et ses Ennemis », Karl Popper, peu suspect d’être un « ennemi de la liberté » qui reprend, d’une certaine manière », cette idée en écrivant : « La tolérance illimitée ne peut que déboucher sur la disparition de la tolérance ». La différence entre les deux formulations réside dans le caractère tranché – et tranchant – de la première et dans la mesure de la seconde. La liberté ne doit pas être absolue, et notamment, la tolérance à l’intolérance ou la liberté envahissante doivent être limitées, sinon l’intolérance ou la liberté agressive se croient tout permis. Or, une société libérale ne vit harmonieusement que si les citoyens qui la composent s’imposent spontanément une « décence commune » qui résulte de leur fonds commun culturel. Si celui-ci se lézarde à force de respecter son souci de faire de la liberté un absolu, c’est la société elle-même qui éclate, et avec elle les libertés qu’elle entretenait. Ce processus a un nom : c’est le communautarisme, dont la France donne un bien triste exemple avec la montée de deux communautarismes antagonistes qui résultent, l’un et l’autre d’une dérive de la liberté. C’est la raison pour laquelle, bien qu’antagonistes, ils ne sont pas contradictoires. Ce sont les deux faces de notre décadence, et d’une corruption du concept de liberté.
L’islam condamne l’homosexualité. Ses textes fondamentaux la punissent de mort et plusieurs Etats dans le monde appliquent ce principe de la Charia. Cette attitude est évidemment contraire à la tolérance dont la société française a toujours fait preuve, notamment après la Révolution, mais aussi avant. L’Allemagne est demeurée plus sévère, et ses textes ont été appliqués avec dureté pendant la période nazie. On perçoit immédiatement la difficulté créée par notre double tolérance. Notre souci de respecter la laïcité et toutes les religions de manière égale se heurte à notre préoccupation de laisser chacun libre de sa morale sexuelle. Si l’on empêche un musulman d’exprimer sa désapprobation des pratiques homosexuelles, on porte atteinte à la liberté d’expression, et on risque de se faire accuser d’islamophobie. En revanche, si l’on permet d’exprimer une condamnation de l’homosexualité, on encourt cette fois le risque de se voir épinglé pour homophobie. Cette impasse dénonce la dérive communautariste de la société française, totalement contraire aux principes de notre communauté nationale, la seule qui devrait être prise en considération. Les textes fondamentaux de l’islam sont incompatibles avec nos valeurs, tant chrétiennes que républicaines. L’idée que l’islam doive donc n’avoir dans notre pays que des droits limités par le respect de notre « décence commune » s’impose logiquement. De même, les exhibitions de l’idéologie LGBT doivent être contenues, car elles choquent nombre de nos concitoyens. La présence de bannières qui symbolisent le groupe de pression homosexuel sur la façade de l’Assemblée Nationale traduit la prise de pouvoir d’une « communauté » au sein de la République et c’est inacceptable, car c’est une offense à la « décence commune » qui réunit tous les Français. L’homosexualité est un comportement privé. Le lobby LGBT est porteur d’une idéologie et donc de revendications politiques comme de principes philosophiques. Le Conseil d’Etat avait, dans son arrêt du 27/7/2007, été clair : » Le principe de neutralité des services publics s’oppose à ce que soient apposés sur des édifices publics des signes symbolisant la revendication d’opinions politiques, religieuses, ou philosophiques ». Le mouvement LGBT est philosophique et politique, puisqu’il exprime une conception de l’humanité et milite pour faire aboutir ses revendications. Il n’a donc pas sa place sur les murs de l’Assemblée Nationale. Sa présence est une insulte à tous les membres de la communauté nationale qui ne partagent pas ses idées. C’est un coup d’Etat dont s’est rendu coupable le triste Président de l’Assemblée. La Secrétaire d’Etat Marlène Schiappa a révélé une fois de plus son incompétence notoire en prétendant qu’être lgbt ne correspondait pas à une opinion philosophique ou politique. Voilà qui témoigne d’une confusion mentale qui en dit long sur le niveau d’un ministre actuel. Elle confond le comportement, privé, et l’expression de revendications par un groupe qui s’arroge le « droit » de représenter une « communauté ». Manifestement, celui-ci intervient dans le domaine politique et le Président de l’Assemblée a pavoisé en faveur d’un parti et contre les autres, contre la nation. S’il avait un minimum de dignité, il devrait démissionner !
La caste dominante ne se sent plus ! Sans doute parce qu’elle est à la fin de son règne. Son hostilité au catholicisme lui fait faire les yeux doux à l’islam, contre toute logique. Elle entend, jour après jour écraser les idées conservatrices, couvrir Paris d’Arc-en-ciel un jour, et panthéoniser Simone Veil le lendemain, sans respect pour tous ceux que l’avortement ou le mariage unisexe révulsent. La liberté et la tolérance sont à sens unique. Elles sont une insulte permanente à la décence commune sans laquelle il n’y a plus de communauté nationale. Que les défenseurs de celle-ci soient privés de leurs libertés, et de toute tolérance à l’égard de leurs convictions, est une provocation insupportable qui appelle à la révolution. Celle-ci est déjà en marche en Europe. Elle atteindra la France, malgré le conte-temps du macronisme.
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