Ethno-différencialisme

Dans un petit livre absolument remarquable intitulé Le Cœur Rebelle, écrit en 1994 (et publié de nouveau par l’éditeur Pierre-Guillaume de Roux, en mémoire à sa mort sacrificielle fin mai de l’année dernière), le célèbre historien Dominique Venner relate ses expériences de jeunesse et plus précisément ses souvenirs de la guerre d’Algérie et de sa lutte contre le pouvoir gaulliste qui suivi.

Dans le sixième chapitre de ce livre, il explique comment, peu à peu, il est devenu un véritable « ethno différencialiste », tant par ses dispositions et sentiments juvéniles que par l’expérience acquise au traverse de ce douloureux XXe siècle. Il a compris et accepté que la différence des races et en leur sein des ethnies et des peuples est profondément structurelle.

Bien plus que la religion, la race est le cœur des civilisations. Elle est un groupement humain spécifique forgée au travers les âges par le milieu éco-systémique environnant (le climat et les saisons , la géographie, la nourriture de la faune et la flore, etc.) qui va, doucement mais surement, conditionner par pressurisation sur l’humanoïde se trouvant en son sein une structure hormonale, cérébrale, musculaire, épidermique spécifiques conditionnant sa psychologie et donc sa vision religieuse à partir de laquelle sont engendrées ses institutions politiques et sociales.

A) L’ethno-différencialisme ou l’essence de la pensée de droite

Je me permets de reproduire un passage émouvant de ce sixième chapitre intitulé l’impératif du cœur décrivant une pensée authentiquement de droite :

« C’est un matin de début d’automne sur Paris. Soleil pâle sur les murs ternes d’une école autour d’une cour bitumée. Comme toutes les écoles françaises d’autrefois, elle ressemble à une prison. Au-dessus du préau, la classe de 7e est parfumée à la poudre de craie. Le maître a fait ouvrir les livres de lecture. Un élève lit à haute voix. Cet élève, c’est moi.

Je lis une histoire qui me plaît, une histoire de garçon. C’est le récit d’un combat du colonel Archinard contre Samory, seigneur noir de cette immensité imprécise qu’on appelait le Soudan. Etait-ce le combat de Kankan, au nord du Niger, en 1891 ? Je l’ai oublié. Ce dont je me souviens très bien en revanche, c’est de l’illustration du livre et de mes sentiments.

Deux troupes se font face. Au premier plan de dos, les Français, si l’on peut dire. Quelques marsouins et des tirailleurs sénégalais autour du drapeau, d’un canon et d’un officier. Ils s’apprêtent à tirer sur la troupe beaucoup moins disciplinée que l’on distingue au loin. Une troupe de cavaliers sauvages à n’en pas douter, qui brandissent des fusils et des lances, les « sofas » de Samory.

Sous la gravure, une légende explique que les soldats français apportent aux Africains la civilisation, c’est-à-dire des écoles, des médecins, des percepteurs et des lois. Dans l’instant suivant, ces soldats civilisés vont écrabouiller les guerriers moyenâgeux de Samory, des pillards et des esclavagistes, visibles là-bas sur leurs étriers.

Tout, dans le récit et l’image, était fait pour entraîner la sympathie de lecteurs acquis d’avances. Comment ne pas être du côté des soldats de la civilisation, qui plus est « nos » soldats ?

Et pourtant, le petit garçon que j’étais se sentait partagé. Certes, j’aimais nos soldats et c’était une belle aventure que celle de cette poignée de Français et de tirailleurs partis à la conquête d’une Afrique mystérieuse et immense. J’aimais moins que ce fût pour y ouvrir des écoles, sans parler du reste. Dans mon âme simple, je me disais que chez Samory, les gamins de mon âge avaient une sacrée veine d’échapper à la réclusion dans les geôles lugubres pour y apprendre le plus clair du temps des choses bien moins passionnantes que monter à cheval, courir la brousse et jouer à la petite guerre avec de vrais fusils. Confusément j’éprouvais de la pitié pour les farouches cavaliers noirs qui, avec l’arrivée des Français, de leurs machines et de leurs règlements, allaient perdre pour toujours la vie libre, insouciante et aventureuse qui avait été la leur depuis des temps immémoriaux.

Ces rebelles « au progrès » éveillaient ma sympathie. Par disposition naturelles, je penchais plus volontiers du côté du Téméraire que de Louis XI, de Bouteville que du Cardinal, et j’étais pour le loup maigre de La Fontaine contre le chiens gras qui en vient à oublier son collier et sa chaîne.

Le collier et la chaîne, voilà qui nous amène à la question de l’esclavage. La Fontaine le suggère proprement, beaucoup d’esclaves le sont sans être conscients de leur état. Bref, mon livre de lecture rappelait que Samory se livrait à une industrie coupable interrompue par nos soldats. Mais le sort des guerriers m’importait plus que celui des esclaves. Je ne connaissais pas à l’époque l’histoire de Samory. Je ne savais donc pas qu’avant de devenir un grand conquérant, il avait était lui-même capturé à dix-huit ans par un roitelet local. Au bout de sept années de servitudes il gagna sa liberté par les armes. Groupant quelques compagnons, il se tailla en huit ans, par ruse et violence, mais aussi par justice et sagesse, un empire grand comme la France. Pendant les vingt années suivantes ou presque, il tint nos colonnes en échec. L’issue je la connaissais. Je savais qu’il avait fini par être capturé par le capitaine Gourraud et qu’il était mort en détention après avoir tenté de se suicider.

La fin d’un monde qui avait sa grandeur est toujours poignante. Comme l’est celle d’un véritable homme libre. Tous les officiers qui ont connu Samory ou l’ont combattu, d’Archinard à Gallieni, ont dit leur estime, parfois leur admiration pour cet adversaire-là.

Grâce leur soit rendue. Ce fut leur grandeur. Jamais dans leurs propos ni leurs souvenirs on ne trouve trace de cette haine si fréquente chez les gens de plume. Par contre, un chantre du parti colonial, bon républicain, démocrate distingué, partisan convaincu des « droits de l’homme », le professeur Gaffarel, écrivait alors : « L’honneur français et les intérêts de la civilisation exigeaient. » Oui, vous avez bien lu : « l’honneur français et les intérêts de la civilisation », drôle de mélange. « Puisque Samory se mettait lui-même en dehors de l’humanité, poursuivait le professeur Gaffarel, il n’y avait plus qu’à le traquer comme une bête fauve ». Le propos n’est pas isolé à l’époque. D’estimables intellectuels suggéraient que le fait pour les indigènes d’être rebelle à l’idée de la civilisation qu’on se fait sur les bords de la Seine, les plaçait hors de l’humanité et qu’il convenait donc de les abattre comme des bêtes nuisibles. Voilà une chanson que l’on avait déjà entendue au profit d’autres croisades et qu’on attendra encore longtemps.

Le fait est que ce ne sont ni les théoriciens de la civilisation ni les prédicateurs des « droits de l’homme » qui nous ont gagné les loyautés des populations de l’empire disparu, mais les soldats -certains soldats- vestiges bien vivants d’une ancienne France juste, forte, guerrière et féodale.

A la même époque, dans leurs colonies africaines, les soldats du Kaiser, sans le secours des idées de 1789, mais en s’appuyant sur la même tradition militaire et européenne du pacte féodal, surent obtenir aussi bien que nous la confiance des populations de leurs propres colonies. Pendant la première guerre mondiale, à la différence des Français, les Allemands refusèrent de mêler les Africains au conflit en Europe même. En revanche, ils les engagèrent avec succès en Afrique. Malgré l’encerclement de l’Ostrafrika (futurs Tanganyika et Ruanda-Urundi), le général von Lettow-Vorbeck, avec une petite armée composée en majorité d’auxiliaires indigènes, réussit pendant quatre ans à tenir en échec les meilleures troupes de Sa Majesté qui disposaient pourtant d’une majorité écrasante.

A leur façon, les réticences de mon enfance et mes sentiments pour Samory anticipaient sur mes choix futurs, sur mon respect du droit des peuples, sur la défense des minorités. Les idées qui me guidaient vers 1960 ou 1970 étaient encore imprégnées par l’âpreté des conflits de l’époque. Ces années-là avaient été celles des guerres de décolonisation. Après l’Algérie, au Congo et ailleurs, les Européens d’outre-mer étaient devenus du gibier bon à abattre sans qu’il se trouvât personne en Europe pour les défendre. Ici et là des Blancs résistaient encore, surtout en Rhodésie, « terre des lions fidèles », comme l’écrivaient François d’Orcival.

Il a fallu du temps pour digérer les passions, les affronts, les massacres, tout cette haine déversée sur les nôtres. Il fallut du temps pour atteindre à une vue élargie et apaisée, pour passer d’un nationalisme de combat à la conscience sereine de l’identité. Oui, il a fallu du temps pour en arriver à cette idée nouvelle qu’en assurant l’identité de « mon peuple » je défends celle de tous les peuples, qu’en assurant le doit égale de chaque culture, j’assure le même droit pour les miens. Respecter la culture enracinée à tous les peuples ne signifie pas qu’on accorde une égale considération à n’importe quoi. Parler d’égalité des cultures n’a pas de sens. Les cultures ne se quantifient pas. Je respecte le mode de vie ancestrale des Boschimans de Kalahari et, si c’était en mon pouvoir, je le défendrai contre tout ce qui le menace-il est mortellement menacé. Cela ne signifie pas que je le compare à la culture de l’Italie du Nord au temps de Botticelli. Le respect des vraies cultures ne se confond pas non plus avec le culte de toutes les fariboles crées par la mode. Il implique au contraire la capacité de juger et de hiérarchiser autrement qu’en termes de marché.

Moi qui suis né à la conscience politique à travers un combat désespéré pour la défense de mes compatriotes, pour leurs droits de vivre librement sur la terre où étaient enterrés leurs morts, j’en suis arrivé à comprendre que le principe qui me guidait avait une portée universelle. Il incitait à soutenir partout le droit des peuples à leur identité et le respect dû aux minorités. Il me conduisait à porter aussi sur la colonisation un regard fort différent de celui de jadis. Irrépressible et fatale manifestation dont l’Europe était prodigue pour le meilleur et pour le pire, la colonisation portait en germe des effets effroyablement pervers pour les colonisateurs autant que pour les colonisés. Mais cela, les colonisateurs ne le savaient pas et ensuite personne n’y plus pouvait rien.

Ma sympathie instinctive pour Samory de mon livre de lecture venait aussi d’une admiration pour le rebelle qui ne se laisse pas prescrire sa loi, au risque d’y perdre sa vie. »

B) Empires chrétiens et postchrétiens contre Empires païens

La critique gauchiste de la colonisation européenne en Afrique est totalement idéologique et tout simplement infirmée par les faits historiques. Elle déclare, pour l’aspect négatif, que les Européens ont littéralement pillé les richesses de l’Afrique et pour l’aspect positif, que leur apport de la civilisation, puis lors de la décolonisation, des droits de l’Homme et de la démocratie a été bénéfique pour le continent noir. L’histoire montre exactement l’inverse : les Européens n’ont jamais pillé l’Afrique, ils s’y sont même ruinés comme l’ont très bien démontré les études des Africanistes Bernard Lugan et Daniel Lefeuvre. Par contre, le placage de frontières irréalistes au nom d’un universalisme onirique au mépris des réalité ethniques ancestrales, l’imposition de la démocratie individualiste, de l’économie de marché à l’occidental, et d’une christianisation bâclée, superficielle et sauvage démantelant les institutions tribales religieuses, politiques, familiales et sociales plurimillénaires qui choquaient la pudibonderie des missionnaires pour imposer leur vision évangélique sont les causes premières du chaos africain provoquant, notamment, l’explosion démographique et par contrecoup l’immigration-invasion de l’Europe. Les conflits interafricains actuels, notamment la monstruosité de la guerre d’Algérie des années 90 ou le génocide rwandais, ne sont que la conséquence de ce chambardement.

Ce n’est pas l’idée impériale qui est critiquable en soi. La colonisation directe ou indirecte d’autres territoires et de peuples est un phénomène naturel qui existe depuis l’aube des temps. Comme je le disais dans la troisième partie de mon article sur la Syrie : toute entité vivante individuelle ou communautaire n’existe que par le fait, continuel et toujours plus grand, de dévorer d’autres d’entités vivantes. Elle n’évolue dans le temps que par une croissance, qui ingurgite une énergie supplémentaire afin de sécuriser l’apport énergétique précédent.

Et ce qui vaut pour l’ensemble du monde vivant vaut évidemment pour l’homme, que ce soit sur le plan personnel ou social, qui grandit par la consommation croissante d’énergie. C’est dans cette expansion naturelle afin de protéger ce qui a déjà été conquis que réside toute la tragédie de l’Histoire. Expansion naturelle qui incite une communauté humaine développée à aller chercher d’autres ressources en d’autres lieux pour sécuriser son développement. La colonisation de l’Afrique fut évidemment poussée par le désire de capter des minerais afin de soutenir la deuxième révolution industrielle européenne. Même la France, Etat-nation par excellence, si elle veut se redresser et redevenir libre par la maitrise de son approvisionnement énergétique devra chercher par elle-même ses propres matières premières à l’étranger puisqu’elle n’a rien sur son propre sol et sécuriser son extérieur proche pour protéger ses frontières.

Les paganismes hindous et gréco-romains ont créé une conception originale de la geste impériale : s’il est possible pour une communauté d’additionner d’autres territoires et ressources pour son intérêt, il est en revanche sacrilège de vouloir imposer aux peuples conquis ses propres dieux, normes politico-sociales et culturelles et migrations de peuplement. Voici ce que disait le célèbre indianiste Alain Daniélou dans son livre Les Quatre Sens de la Vie sur la société indienne :

« Il n’y a pas d’objection morale à la conquête par un prince ou un état d’autres territoires, d’autres races, s’il on en est capable, à condition que l’on observe les restrictions de caste et les devoirs du conquérant. Si nous nous attribuons les prérogatives de plusieurs races, nous sommes des tyrans. Le conquérant a parfaitement le droit de jouir de ses conquêtes, mais en chevalier, en Kshatriya. Il peut percevoir des taxes, exigé des tributs. Mais, s’il se sert d’avantages acquis militairement pour imposer sa langue, sa culture, sa religion, ses mœurs, il brise les lois ethniques et son empire ne pourra durer, car les conflits seront inévitables.

C’est cette erreur qui a causé la faillite de tous les empires coloniaux de l’Occident. L’emploi de missionnaires utilisant le christianisme comme moyen d’assimilation des peuples soumis a eu partout des résultats désastreux. Les devoirs du conquérant sont clairement définis par les législateurs hindous.

« Le Prince doit considérer comme la loi ce que la religion des peuples conquis ordonne » (Manu, 7.203)

« Quelles que soient les mœurs, les coutumes, les institutions familiales d’un pays conquis, c’est conformément à elles qu’il faut gouverner » (Yajnavalky smriti) ».

C’est grâce à cette conception du monde que les empires païens ont souvent eu une longévité remarquable. La Rome antique, malgré la rusticité du conquérant du Latium, a su faire vivre globalement pacifiquement pendant une durée de 400 ans des peuples complètement étrangers les uns aux autres. Quels liens entre les tribus de Grande-Bretagne et celles de Libye, entre celles d’Espagne et d’Irak ? Jamais les Romains n’ont imposé leurs religion, coutumes, langue, règlements et migrations de peuplement. Si les grandes villes, surtout Rome, étaient multiraciales, l’écrasante majorité des populations qui était rurale est restée intacte bio-culturellement. Plus encore le pouvoir romain, comme celui des perses achéménides et sassanides, ou des Cholas indiens, se fondait sur la complicité des chefferies locales. Dans ces empires, souvent seules la monnaie, l’armée et la diplomatie étaient communes, bien que très souvent déléguées, le reste étant géré localement comme avant la conquête.

A l’inverse, les empires chrétiens et postchrétiens (empire romain chrétien, napoléonien, coloniaux, soviétique, américain, etc.), en règle général, n’ont jamais pu durer plus d’une génération. Pris dans la logique de la « Vérité Unique » du dogme religieux puis laïque au mépris de la diversité de la création. Le contre-exemple très notable fut celui du Saint-Empire romain germanique, devenu austro-hongrois qui de sa création initiale par Otton le Grand au Xe siècle à sa désagrégation définitive après la Première guerre mondiale a su, au travers de ses considérables mutations dans le temps, s’adapter systématiquement aux peuplades conquises. “Romain”, car il ambitionnait comme son prédécesseur d’être respectueux des identités locales, condition de sa longévité exceptionnelle.

Conclusion : le devenir de la France

La situation actuelle ne peut tout simplement plus durer. C’est pour cette raison que j’estime que la droite patriote arrivera à moyen terme à prendre le pouvoir. Néanmoins, cela ne signifiera pas pour autant que la France soit sauvée. Car cela dépendra de ce que nous ferons du pouvoir. C’est pour cette raison que nous devons acquérir une vision claire du monde. Celui qui n’accepte pas les diversités raciales, ethniques, locales, culturelles et sexuelles avec toutes les conséquences que cela implique n’est tout simplement pas de droite, puisque ce courant est fondé sur la beauté de la multiplicité de l’univers. Certains de droites, catholiques notamment, -comme certaines personnes qui se croient païennes d’ailleurs- pensent que le danger principal de la France est son islamisation.

En réalité, l’islamisation, si grave soit-elle, n’est pas la racine du problème mais « qu’une surinfection de la plaie » du multiracialisme (Bernard Lugan). Le Brésil, la Colombie, le Venezuela sont majoritairement chrétiens, ou tous partagent globalement les mêmes langue, religion, nourriture et culture. Pourtant ces Etats multi-ethniques sont de véritables enfers. Le criminologue Xavier Raufer soutient même que les homicides sont plus important en proportion égale à Rio de Janeiro qu’à… Bagdad qui est pourtant en pleine guerre de religion entre sunnites et chiites !

« On peut intégrer des groupes mais pas des masses », disait judicieusement De Gaulle. Si on n’abandonne pas l’illusion fumeuse de l’universalisme prenant directement racine dans le christianisme. Si on n’engage pas des politiques de remigrations (tout simplement en arrêtant la pompe aspirante des allocations) et on n’aide pas l’Afrique à redevenir elle-même par une refonte de ses frontières et des pouvoirs collant aux réalités ethniques ancestrales, tout projet de redressement de la France sera voué à l’échec.

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18 Comments

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  • 0 / 10
  • Clément , 3 juillet 2014 @ 10 h 44 min

    L’extension de la citoyenneté romaine à tout l’empire est déconnecté de la christianisation. En effet, on peut dire que les “guerres sociales” (1ier siècle av JC) est déjà une manifestation de cette exigence, et quand Caracala signe son décret, le christianisme n’a pas encore pignon politique sur forum.

    La fin de l’esclavage alla de pair avec le recul des latifundia, la fin des conquêtes, et la baisse de productivité de ce mode de production. La révolte de Spartacus laissa aussi des traces, la cohabitation entre romains et esclaves familiaux fit aussi son oeuvre.

    Que le christianisme, sorte de “franc maçonnerie” en ses débuts, ait joué son rôle ne fait pas de doute, mais le mouvement était plus profond.

  • Jean Dutrueil , 3 juillet 2014 @ 11 h 15 min

    @PG,

    1) Concernant l’esclavage

    Au temps de l’empire romain chrétien, votre démonstration est jolie mais infirmée par les études historiques les plus récentes.

    Les esclaves faisaient aussi partie intégrante des communautés païennes et avaient le droit d’assister aux mêmes offices que les hommes libres.

    A la différence, le christianisme de l’empire créera une séparation entre le culte des hommes libres et ceux des esclaves voulue par les hiérarques saint Ambroise de Milan et Saint Irénée de Lyon.

    Le nombre des esclaves dans l’empire romain chrétien était le même que dans le païen: environ 10% voire a légèrement augmenté.

    Mis à part la légère réserve du père de l’Église Saint Grégoire de Nysse, aucun saint et autre père de l’Église n’a remis en cause l’esclave considérait comme un bien fait naturel.

    Au contraire ils ont tous rappelé sa nécessité, notamment le célèbre saint Augustin d’Hippone qui a pu divulguer ses “Confessions” reniant sa très longue jeunesse luxurieuse grâce aux dizaines d’esclaves-copistes qu’il détenait, preuve qu’il était absolument richissime.

    2) Vous dite que pour le catholicisme, la grâce ignore les races, c’est bien ce que je lui reproche, car une race n’est pas qu’une différence biologique mais aussi une différence psychologique qui développe sa propre perception du divin.

    Les Chinois ne voient pas Dieu de la même façon que les Arabes et les Européens, ce que refusent catégoriquement les religions musulmanes et chrétiennes au risque de perdre de leur valeur originelle: exemple l’islam fatalement arabe propose une société très communautariste, ce que refusent les indo-européens pakistanais qui ont maintenu officieusement le principe hiérarchique des castes, ce qui est sacrilège.

    idem pour le catholicisme qui pour séduire les chinois lors des missions évangéliques XVIème siècle a du intégrer dans ses offices liturgiques des rites Tao du culte des ancêtres ou tolérer de fait des cultes ou dieux animiste pour les amérindiens ou subsaharien au mépris de sa logique spirituelle fatalement européenne. Déracinant les nouveaux évangélisés sans réussir à leur inculquer intégralement la nouvelle foi qui obéit à des conceptions typiquement européennes (Dieu trinitaire, Mystère de l’Incarnation, que l’on retrouve dans l’écrasante majorité des cultes européens pré-chrétiens)

    Pour plus de détail sur ce sujet, voici mon article sur Dieu et les Races :

    http://www.ndf.fr/poing-de-vue/04-12-2013/dieu-les-races#.U7UaCRQ09Yc

    3) Concernant l’avortement,

    Comme je le disais dans les commentaires de l’article, l’Eglise n’a pas attendue la science pour dire que l’embryon était un être humain, elle le soutenait dès le XIXème, cela n’empêche pas de dire que pendant 1800 elle a adhéré à la conception d’Aristote sur l’embryon disant qu’il n’était pas un être humains pendant les 40 premiers jours.

    La science ne fera que confirmer après coup. Par contre il est triste de constater que le christianisme ne prend que ce qu’il arrange de la science, reconnait-il l’homosexualité qui dans la majorité des cas il est d’origine biologique comme le démontrent les études scientifiques ? Accepte t-i l l’humain masculin soit enclin à la polygamie, intuition qu’avaient toutes les civilisation avant que celle-ci ne soit belle et bien confirmée par les études biologiques, neurologiques et hormonales, accepte-il que la vie n’est qu’une émanation de la force destructrice est non une donnée en soit, comme le prouve désormais la biologie cellulaire montrant que nous vivons que grâce à la destruction continuelle des cellules « de vie » par des cellules « de mort », se rapprochant ainsi beaucoup plus de la vision des paganismes préchrétiens européens que de la mièvrerie des bons sentiments chrétiens ?

    Accepte-t-il les différences raciales désormais prouvées tant biologiquement que culturellement et religieusement ?

    Le christianisme, comme l’islam, est très sélectif au sujet des découvertes scientifiques, ne prenant que ce qui correspond à sa « Vérité Unique »

    4) pour ce qui est de la surpopulation du globe, non ce n’est pas que foutaise et au-delà de la problématique des ressources, elle engendre des invasions migratoires…ce propos sera développé plus en détail dans un prochain article.

    Bien à vous

  • passim , 3 juillet 2014 @ 14 h 48 min

    Texte remarquable.

    Permettez-moi de corriger quelques erreurs.
    Le chiens gras
    Voilà une chanson que l’on avait déjà entendue au profit d’autres croisades et qu’on attendra encore longtemps. Entendra plutôt qu’attendra.
    Le désire
    S’il on en est capable, pour si l’on en est capable.

    Vous voyez que je vous ai lu attentivement.
    S’agissant de la critique gauchiste de la colonisation européenne, celle-ci prête à rire. À l’époque, c’est la gauche qui était favorable à la colonisation, et la droite qui s’y opposait : cela coûtait trop cher.
    Je suis d’accord avec votre conclusion, sauf en ce qui concerne l’aide à l’Afrique “à redevenir elle-même par une refonte de ses frontières”.
    Je crois qu’il vaut mieux lui f..tre la paix, à l’Afrique, et qu’elle se redéfinisse comme elle le pourra, librement, et sans doute dans la douleur.

  • patrick Canonges , 3 juillet 2014 @ 19 h 43 min

    @PG
    Pour revenir sur le génocide au Rwanda qu’il est de bon ton dans la sphère néo-païenne d’attribuer au christianisme, un petit rappel sur un autre génocide bien oublié (devinez pourquoi):
    En juillet 1972, vingt-deux ans avant le génocide rwandais, qui fit environ 600 000 victimes, la plupart tutsies, un autre génocide ensanglantait la région des Grands Lacs : 200 000 Hutus (essentiellement les élites alphabétisées) furent massacrés par l’armée du Burundi à la suite d’une rébellion hutue. À la différence du Rwanda, ou l’ethnie des génocidaires (hutue) fut écartée du pouvoir, au Burundi c’est la minorité génocidaire tutsi qui règna sans partage jusqu’en 1993, instaurant un régime qui n’est pas sans rappeler l’apartheid sud-africain.
    Michel Micombero, capitaine tutsi de l’armée burundaise, avait renversé dès 1966, le roi (tutsi) Ntare V et proclamé la république dont il devint le président. Instaurant une véritable dictature militaire, prenant la tête du part unique UPRONA (au pouvoir depuis 1961) et par la communauté tutsie, il extermina dès 1969 l’élite politique Hutu, pour finalement, trois ans plus tard, « finir le travail ».
    L’UPRONA du capitaine-dictateur était un parti politique de gauche, farouchement anticlérical et proche du maoïsme. Parmi les figures gauchistes de ce mouvement, citons Gilles Bimazubute. plusieurs fois ministre et François Bangemu, fondateur des Jeunesses nationalistes Rwagasore, les jeunesses du parti unique. Dès 1964 la Chine populaire utilisa le Burundi comme point d’appui pour déstabiliser le Congo en se basant sur le principe énoncé par Mao Tsé Toung: « qui conquiert le Burundi conquiert le Congo et qui conquiert le Congo conquiert l’Afrique ». En octobre 1964, les rebelles congolais lumumbistes partis du Burundi avec l’aide des Chinois et du Gouvernement burundais envahirent l’est du Congo d’où ils furent refoulés par les parachutistes belges et américains.
    Rappelons que le Burundi est un « jumeau » du Rwanda. Même superficie, même population, mêmes ethnies (85% de Hutus, 15% de tutsis), même histoire récente (protectorats belges jumelés sous le nom de Ruanda-Urundi). Dans le cas burundais, il est encore plus difficile de faire porter le chapeau (ou la tiare) des massacres à la religion du Christ. Peut-on m’expliquer en quoi le christianisme et l’Eglise sont impliqués et coupables de ce génocide de 1972, bien occulté aujourd’hui.

  • Jean Dutrueil , 4 juillet 2014 @ 10 h 07 min

    @Patrick Canonges,

    Mais que viennent faire ici les génocides rwandais et les massacres du Burundi? lol

    Vous dites que ce sont les néo-païens qui accusent le catholicisme du génocide rwandais.

    C’est faux, tout au plus pour ceux qui s’y intéressent, ils dénoncent une responsabilité directe du catholicisme dans cette tragédie ce qui est historiquement vrai.

    Néanmoins, leur dénonciation ne vient pas de nulle part, elle vient d’un catholique monarchiste qui est le plus grand africaniste français: Bernard Lugan.

    C’est lui qui en tant qu’historien lucide et honnête a pointé en premier la responsabilité du catholicisme dans ce massacre.

    Mais attention, toute personne sincère sait que l’Église et le colon catholiques n’ont jamais voulu provoquer de génocide!

    Mais l’homme honnête sait pertinemment que “l’enfer est pavé de bonnes intentions” et en dé-paganisant en masse, en jetant par dessus bord les interdis et les coutumes traditionnels qui régissaient un équilibre entre tutsi et hutus depuis le XIIème siècle, en bouleversant l’équilibre politico-étatique via le soutien des hutus, cela a participé lourdement à la provocation du génocide.

    Néanmoins le catholicisme n’est absolument pas l’unique cause de cette tragédie, la démocratie individualiste à l’occidental, l’explosion démographique trop rapide et incontrôlée, les rivalités entre très grandes puissances:URSS/USA pour acquérir le pétrole des grands lacs et tout simplement les tutsi et hutus eux mêmes ont aussi leur part de responsabilité.

    Néanmoins le génocide rwandai n’est pas un accident isolé des conséquences de l’évangélisation africaine mais une situation paroxystique, extrême d’une christianisation qui a été partout délétère.

    Exemple: Bernard Lugan explique qu’il y a un lien direct entre l’affreuse guerre d’Algérie des années 90 qui n’est que la conséquence du chaos provoqué par le colonisateur européen.

    Le catholicisme, au côté de la IIIème république, en participant à la déstructuration des coutumes arabo-berbères allant, entre autre, jusqu’aux procédures successorales et à la répartition des terres a là aussi participé au chaos.

    Pour finir concernant le Burundi, ce n’est que la tâche d’huile de la destructuration du voisin rwandai qui s’est répandu, le génocide rwandai n’ayant pas commencé en 94 mais dès 1954, c’est à dire dès la favorisation définitive des hutus par le colon catholique belge au mépris de l’équilibre ancestrale, massacre qui s’est répandu alentour puis s’est brutalement intensifié au Rwanda en 1994

    Bien à vous

  • Jean Dutrueil , 4 juillet 2014 @ 10 h 28 min

    Merci beaucoup!

    Concernant les fautes il y en a malheureusement d’autres, ayant un petit soucis avec l’enregistrement des fichiers word qui ne prend pas en compte mes relectures!

    Au sujet de l’Afrique je suis globalement d’accord avec vous: rendre l’Afrique a elle-même consiste surtout à lui foutre la paix.

    Néanmoins je pense que quelques petites interventions chirurgicales ici et là soient nécessaires, j’expliquerai dans un prochain article pourquoi.

    Bien à vous

  • Jean Dutrueil , 4 juillet 2014 @ 10 h 29 min

    Merci pour votre joli commentaire!

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