Alors, les cocus ?

Un billet de Jacques de Guillebon* pour Nouvelles de France

Il y a exactement deux mois, nous commettions une vilaine tribune à l’intention des ardents lecteurs de Nouvelles de France où nous tentions d’expliquer pourquoi il ne fallait pas plus voter au second tour pour Nicolas Sarkozy que pour François Hollande. Dire qu’elle nous valut une bordée d’injures et la fin des goûters du dimanche après-midi chez la comtesse à Versailles (1) serait peu dire.

Nous ne nous en sommes pas formalisé, habitué que nous sommes au sang chaud des catholiques de France. Seulement, maintenant qu’on a fait la paix et que tout va très mal comme d’habitude, il serait injuste de ne pas citer un grand esprit de l’UMP qui vient de remettre les pendules à l’heure. Et nous avons le grand regret de vous annoncer, chers lecteurs impulsifs, que cette heure n’est pas à votre avantage. Que nous dit en effet Dame Dati, sur les ondes d’Europe 1, aujourd’hui même ? Que l’UMP « n’a jamais dit non au mariage homosexuel » et qu’il ne faudrait surtout pas les « prendre pour des réacs ». Or, si notre mémoire ne nous trahit pas – mais n’hésitez pas à nous corriger, chers lecteurs et commentateurs – la question du mariage des personnes homosexuelles était bien l’un des arguments que vous brandissiez fortement en faveur de votre vote – au nez bouché, nous le savons bien – pour le « candidat sortant », comme dirait le candidat entrant.

Vous aviez donc tort. Avouez-le. Nous ne vous en voulons pas, et nous n’avons pas le triomphe orgueilleux. Nous voudrions juste savoir ce que ça fait d’être encore une fois les cocus.

*Jacques de Guillebon est un écrivain, essayiste et journaliste français. Il écrit dans La NefPermanences et Témoignage chrétien.

1. Non, j’déconne.

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27 Comments

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  • JG , 2 juillet 2012 @ 10 h 50 min

    Merci pour le pov’type. il est vrai que vous avez l’air de tellement bien me connaître que cela vous autorise à me juger ainsi. Quels salons versaillais ? Quel rapport avec le Front national ? Si vous pouviez rendre votre pensée un tout petit peu plus clair, nous pourrions discuter. Mais je ne suis pas certain que ce soit votre but.

  • Komdab , 2 juillet 2012 @ 11 h 03 min

    Mais aussi dans de célèbres blogs ou pure player : Atlantico, Causeur etc.

    Et puis, après tout, quel déshonneur aurait-il eu à n’écrire que dans la presse catho ?

    Merci Jacques pour vos billets ! Vu les réactions vous touchez un point sensible.. Il n’y pas plus aveugle que quelqu’un qui refuse d’ouvrir les yeux.

  • Komdab , 2 juillet 2012 @ 11 h 12 min

    Encore un qui croit que nous avons la gauche au pouvoir à cause du méchant F-Haine ! Cela me rappelle les heures les plus sombres de notre histoire ®

    Vous ne pensez pas que c’est plutôt le bilan catastrophique de 5 années UMP ?

    Quant au prétendu calcul électoraliste, il me semble qu’à l’UMP on est plutôt mal placé pour faire la moindre critique. N’oubliez pas que si les 18% de Français qui votent FN sont représentés par 3 députés c’est grâce à la “droite”.

  • Isa , 2 juillet 2012 @ 11 h 17 min

    Un peu surprise par le ton de cet article. Même sans être toujours d’accord avec Jacques de Guillebon, il m’avait habitué à plus d’intelligence. L’insulte est tellement gratuite, décalée et hors contexte qu’on la croirait sortie de la cour de récré ! On est presque tenté de répondre : “toi-même” ! Ce billet sue l’orgueil et transpire le mépris si visiblement qu’il en parait bête, tout simplement. Or les gens ne se laissent convaincre ni par le mépris, ni par la bêtise.

    S’il s’agissait donc de convaincre, ce billet était une erreur. S’il s’agissait d’autre chose, j’aimerais bien savoir quoi, parce que je ne vois guère de raisons dignes d’un chrétien se laisser aller à ce point. Est-ce que Nouvelles de France servirait de crachoir à un journaliste par ailleurs respectable ?

    Internet n’est pas une poubelle et il est insultant pour les lecteurs comme pour le reste de la rédaction du site d’y tenir le langage d’un troll.

  • Consensus , 2 juillet 2012 @ 11 h 30 min

    C’est assez juste mais tout aussi méprisant…

  • François , 2 juillet 2012 @ 11 h 46 min

    Ceux qui croient que la politique est encore affaire de convictions et de fidélité vivent dans un autre monde ou bien refusent de voir la réalité telle qu’elle est.
    La droite de convictions, ce sont des candidats DVD qui font 3% au mieux, peut être 10 ou 15% à Versailles (dans l’autre monde, en somme). Seuls les plus opportunistes et/ou les plus talentueux sont élus. Certains peuvent avoir des convictions fermes, mais ce n’est absolument pas décisif pour l’emporter. Ainsi, que l’opposition au mariage gay soit avant tout une opportunité électoraliste est d’une évidence banale. Mais dans le contexte actuel, c’est tant mieux. Quant à Dati, je me doute bien qu’elle n’est pas la seule à penser ainsi. Mais ce que les politiciens pensent, on s’en fout. Seul ce qu’ils font compte.

    Alors certes, la droite a fait voter des lois abjectes. Cependant, il faut être réaliste : il n’y qu’une alternative qui nous est proposée, UMP ou PS. Le FN fait encore de la figuration et ne pourra jamais, sur le plan national, rassembler plus de 50% d’électeurs.

    Par conséquent, là où il y a opportunisme électoraliste, il doit y avoir pragmatisme des électeurs. Il est donc de notre devoir de s’opposer le plus efficacement possible aux candidats qui promettent de nouvelles transgressions sur lesquelles la droite n’aura pas le courage de revenir, quitte à ce que le candidat UMP soit parfois un peu chancelant dans ses convictions. Alors que la gauche fait preuve de résolution et de constance sur les sujets sociétaux, l’ambivalence de la droite est justement un atout pour peser au maximum sur les ses choix une fois au pouvoir. En effet, si les électeurs les plus conservateurs – qui sont ARCHI minoritaires – désertaient durablement et définitivement le vote UMP comme certains le souhaitent ici, quel serait l’intérêt électoral de la droite parlementaire à s’opposer aux “évolutions” sociétales de la gauche ?

  • Hélène Julien , 2 juillet 2012 @ 12 h 53 min

    Juste un mot pour vous répondre, cher Jacques, à votre malicieuse question … qui, peut-être, n’attendait pas de réponses … Il y a toujours deux faces sur une médaille. D’un côté, peut-on être cocu et content ? Vaste question, à laquelle le prodige musicien et philosophe Serge Lama le bien nommé, a su répondre, arguant de sa propre expérience pigallesque. D’un autre côté, les cocus se montrent, curieusement, il est vrai, souvent mécontents. Mais intérressons-nous aussi, juste pour la bonne foi, juste pour être juste, au bonheur quelque peu intriguant des sans-péché et sans-reproche, les purs, ceux qui ne transigent pas avec la vérité, ceux qui ne bradent pas leurs convictions, ceux qui savent, ceux qui, du haut de leur esprit, tiennent en pitié tout ce que les cocus disent. Ceux qui, sans être cocus, semblent être contents. Contents du mal infligé à la France, par une énième élection fantoche, par la mise en exercice d’un nouveau gouvernement capable de tout le mal possible, quand le précédent gardait, plus par manoeuvre que par conviction, je vous l’accorde, quelques verrous tenus à bout de bras par quelques “amis des catholiques”, livrés pour nous à la grande mâchoire politique, et qui ont aujourd’hui perdus, pour la plupart, travail et solidarité avec leurs pairs. Les purs nous abreuvent de leurs savoir, de leur formation, ils sont de véritables catholiques de catégorie 1, élevés au bon grain, en plein air, et connaissent les rouages complexes des institutions versaillaises ou parisiennes. Nous autres, cocus, ou ignorants, avons de la chance de les écouter, pour corriger nos piètres idées, gagnées à notre insu par des courants idéologiques qui dépassent notre petite taille sans talonnettes. Il y a toujours quelqu’un qui nous apprendra comment mieux être, mieux penser, mieux voir. Et moi qui n’ai rien, qui ne suis rien, ai été heureuse de rencontrer des correcteurs dans ma vie, qui ont su me donner la fessée, quand je m’égarais dans des avis ou opinions émanant malgré moi d’idéologies gauchisantes. Je ne suis pas masochiste, mais, c’est plus fort que moi, je regimbe aux leçons, surtout si ceux qui me la servent, oublient la charité qui ordonne naturellement toute exhortation. Je me tourne vers celui ou celle qui saura me donner un exemple. Un vrai. On parle beaucoup de politique, mais qui s’intéresse aux gens ? Alors, pour conclure, après avoir contrefait le Misanthrope de Molière, je vous poserai la question d’Hamlet, face à la mort : “Etre ou ne pas être, telle est la question”. Nous sommes faces à la mort, nous aussi, qui encercle notre quotidien avec l’avortement, l’euthanasie,(et toutes ces lois non votées sotn déjà appliquées depuis longtemps, vous le savez mieux que moi), les familles privées de tout soutien et soumises à un intransigeant système social qui les emprisonne et détruit toute leur dignité, leur libre-arbitre, des quantités de personnes laissées à l’abandon, en particulier de ceux qui pourraient, qui ont reçu de quoi consoler, aimer etc, mais qui préfèrent se trouver gentil face à leur miroir, ou dans les assemblées, ou dans leurs salons. J’avoue que je préfère les purs aux “gentils”, parce qu’ils ont eu moins le courage de leurs convictions, mais j’espère trouver aussi, un jour, des purs qui n’hésitent pas à mettre le pied dans la merde pour garder la tête dans les hauteurs… Alors, “être ou ne pas être” ? Mon salon n’est pas celui d’une comtesse, mais il vous attend avec d’autres, qui se reconnaîtront, pour échanger nos points de vue…

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