Hollande veut mettre le mot « résistance » en liberté surveillée… en garde à vue, en quelque sorte.
Il « se la jouait professeur » dans le Lycée Buffon pendant que des gamins, dehors, clamaient une vérité qui lui écorchait les oreilles.
Eh bien non, Hollande ! Comme prof’ c’est loupé ! Les forces de résistance font partie de la vie. Mieux encore : sans elles il n’y aurait pas de vie. Pas de vie, car il n’y aurait pas de frottement, pas de retenue, aucun point d’appui pour un quelconque bipède, même pas pour un président ! Le toboggan sans limite, pire que pour les sondages présidentiels, c’est dire. N’importe quel gamin ayant intégré des rudiments de physique sait cela. Hollande, non !
Sans forces de résistance, pas de contact possible hors une glisse momentanée, pas de ce minimum de friction par lequel les esprits et les corps se confrontent, s’affrontent parfois, se reconnaissent tels qu’en eux-mêmes toujours. Cela, admettons-le, dépasse un peu les gamins. On ne peut pas leur en vouloir. Ils ont la vie pour apprendre.
“Il devrait remercier, Hollande, qu’on lui résiste. Car sinon, que lui resterait-il pour donner quelque apparence de vie ? Sa cravtouze déglinguée ? Sa dégaine culbutesque ? Ses exploits économiques peut-être ? Sa boîte à outils rouillés ? Ou ses brillantes prestations de petit commis-voyageur Paris-Bruxelles ?”
Mais Hollande ? Il devrait remercier, Hollande, qu’on lui résiste. Car sinon, que lui resterait-il pour donner quelque apparence de vie ? Sa cravtouze déglinguée ? Sa dégaine culbutesque ? Ses exploits économiques peut-être ? Sa boîte à outils rouillés ? Ou ses brillantes prestations de petit commis-voyageur Paris-Bruxelles ?
J’ai peut-être fait une erreur de typographie. Il voulait parler de Résistance, avec un grand air – je veux dire un grand R – pour bien signifier qu’il y a une résistance noble, autorisée, (pour quelques-uns seulement), et des résistances basses, viles, impures, à peine bonne à arroser nos sillons. C’est vrai, les mots ont un sens, leur écriture aussi. C’est comme le mot « devoir ». Pendant que le p’tit prof ʼ d’occas’ tâcheronnait sur son devoir, les gamins, dehors, faisaient leur Devoir. Et les pions avaient de drôles de gueules. Étrange renversement d’éducation nationale.
Mais il n’a pas fini d’en voir. Il aura beau s’échiner à se grandir : « Nul n’a le droit d’utiliser ces mots pour défendre des idées – si on peut appeler cela des idées – d’aujourd’hui. Parce qu’il y a un sens, qu’il faut toujours rappeler, de ces mots-là […] », il restera toujours le petit prof’ d’occas’, assez méprisant (« si ont peut appeler cela des idées […] »… j’imagine qu’il a dû se pincer le nez), assez vicelard, je vous l’accorde, pour couper la classe en deux, et payer en sucettes les sourires de ses chouchous.
Ce serait… irrésistible, si ce n’était pas tragique. Cet homme qui nous méprise depuis le premier jour, qui commet la pire des fautes politiques : diviser l’équilibre déjà précaire de la nation, qui se camoufle de rideau de fumée en rideau de fumée, accuse plus de la moitié de son peuple de ne pas avoir d’idées et lui envoie ses cogneurs pour lui rentrer les siennes dans le crâne. Encore une fois, étrange renversement d’Éducation nationale !
Franchement, s’il avait une once de ce mélange délicat qui nécessite le courage politique, la sagesse de l’homme d’État, et le respect de la nation, il aurait déjà retenu qu’au lieu de nous seriner le sens des mots, il devrait comprendre l’indécence des siens.
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