Le Vendredi Saint, à 17h30, sur France Inter, au milieu des rires des personnes présentes dans le studio, un « chanteur » a lancé sa chansonnette. Il se voulait drôle et se croyait sans doute tout permis. Bien sûr puisqu’il se produit sur un service qu’on dit public, financé par la redevance que paient les contribuables ! Alors, quand on chante et qu’on ne possède ni voix, ni talent, il ne reste que la provocation outrancière : rire à gorge déployée et de façon obscène de l’incendie de Notre-Dame, jeter des propos excrémentiels au pied d’un chef d’oeuvre de huit siècles dressé au coeur de la France par des hommes qui pendant de très longues années ont mis leur génie, leur talent, et leur travail au service de la foi puissante qui les animait. « Le temps des cathédrales est fini, celui des curés, aussi. La cathédrale a cramé et c’est pain bénit » pour le gratteur de guitare. Il va pouvoir déverser sa rancoeur de minable sur l’église, sur les chrétiens en général et les catholiques en particulier, réduits au scandale de la pédophilie pour cette petite tête incapable de penser au-delà de la médiocrité et du sordide. Mais quand on ajoute la lâcheté à la bêtise, on peut s’attaquer à une religion pacifique qui ne punit pas les insultes. Le christianisme, c’est plus facile et moins risqué.
Au moins aura-t-il souligné la décadence de notre pays : sur une chaîne nationale, l’argent public a financé le rire à propos d’un désastre, la destruction partielle d’un joyau du patrimoine national, qui symbolise notre pays aux yeux du monde entier et y attire nombre de visiteurs. Quoiqu’on pense actuellement de l’Eglise catholique, c’est elle qui a bâti ce sanctuaire dans la capitale des rois qui ont construit la France. La disparition de la « forêt », cette merveille architecturale et artisanale, qui avait résisté aux siècles et a succombé à la négligence de notre de temps, devrait nous remplir de honte pour ce que nous sommes devenus. Et sur un média appelé France Inter, on se moque de l’événement. C’est évidemment indigne, et ils n’en ont même pas conscience.
Le service public doit honorer la France par sa qualité, la faire valoir dans le monde. Il lui vomit dessus. Le service public doit respecter tous les Français. Il insulte les millions de catholiques en s’esclaffant parce qu’une église est en flamme, et le fait en ce jour très particulier qu’est le Vendredi Saint, celui de la mort du Christ sur la croix. On ne peut brandir la liberté d’expression au-delà du raisonnable : celle-ci a des limites qui sont l’injure et la diffamation, l’appel à la haine aussi. On peut imaginer que dans la mesure où ce n’est pas une personne qui est attaquée, mais une religion dans sa globalité, un pays tolère une telle liberté. Mais en France, les deux conditions qui justifieraient cette tolérance ne sont pas réunies. D’abord, les amuseurs publics doivent s’imposer des règles. Le contexte du sinistre à peine éteint et de la Semaine Sainte devait inspirer de la retenue, de la décence. Ensuite, qui ne voit que cette retenue n’est pas égale selon les cibles. Les médias évoquent davantage les attaques, les profanations à l’encontre des autres religions. Les tribunaux sont enclins à les protéger davantage. Parce qu’elle est la religion la plus pratiquée en France, parce qu’elle a accompagné l’histoire du pays, la religion catholique doit être une cible totalement offerte à ses adversaires, sans aucune restriction ? C’est de loin l’Eglise catholique qui, en France, est la plus touchée par des attaques, des déprédations, des profanations, des incendies. Ce sont aussi les Chrétiens qui, dans le monde, sont le plus victimes de l’intolérance et du fanatisme religieux. Le Sri Lanka vient d’en donner le pire exemple.
C’est pourquoi chacun doit aujourd’hui saisir le CSA pour exiger que celui-ci condamne cet appel à la haine camouflé en dérision. L’indignité du service dit public a dépassé les bornes !
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