Tribune libre d’Alain Toulza*
Dimanche prochain, les électeurs vont avoir à choisir entre deux camps. Je dis bien choisir, même si ceux qui s’abstiennent ou se préparent à voter blanc refusent de l’admettre. Il y a, en effet, deux manières de s’opposer à une proposition : la première est de voter contre, la seconde est de l’ignorer et lui tourner le dos. Mais les deux, quoi qu’on dise, reviennent au même : elles font le lit du parti qui veut dresser un barrage contre la proposition en cause. En fait, la posture « tournedos » ne peut prétendre à la neutralité, elle constitue un choix délibéré.
Or, il va s’agir d’une décision capitale, non seulement pour les quelques années à venir mais, en cas de victoire de la gauche, peut-être pour des décennies. Et je suis à la fois triste et indigné de voir avec quelle désinvolture, avec quelle légèreté, d’aucuns en dissertent jusque dans les colonnes de Nouvelles de France sans en peser les conséquences inéluctables.
Que le président-candidat ne justifie aucune sympathie dans nos rangs et nous ait fourni de multiples raisons de le détester, lui et la clique pourrie qui l’entoure, je le conçois d’autant mieux que dans mon ouvrage Le meilleur des Mondes sexuels, je n’ai pas manqué d’en dénoncer, au long de chapitres entiers, la fourberie, l’immoralité et la veulerie, risquant, pour ce faire, les foudres de la HALDE qu’il avait mise en place pour contrer toute tentative de réaction des défenseurs de la loi naturelle, de la famille et de l’enfant.
Mais ce n’est pas de lui qu’il s’agit, c’est de son rival. De celui-là, au contraire du premier, j’ai peur et nous devons tous avoir peur. Car il a, comme disent ses « jeunes » amis des cités, ce que le premier n’a tout de même pas : la haine. La haine de la foi catholique et des valeurs qu’elle véhicule. La haine de l’amour patriotique. La haine de la droite française qui promeut ces idéaux. Et il est prêt à user de tous les moyens pour détruire, avec l’aide de ses amis communistes, trotskystes, anarchistes et maçons, les quelques avantages qui nous permettent de survivre.
Et le premier de ces les outils nécessaires sera l’islam, la main-mise de l’islam sur une infinité de structures politiques et associatives émaillant la France profonde. Leur prétendue laïcité est prête à aller jusqu’à en favoriser l’essor, le temps nécessaire pour parachever la déchristianisation de notre pays.
Le second de ces moyens sera une stratégie intense et globale d’étouffement de nos forces vives. Par une matraquage médiatique, scolaire, culturel, qui atteindra en permanence les nouvelles générations. Par des mesures fiscales d’étouffement. Par des procédures judiciaires d’intimidation. Ceux de nos amis adhérents du Front national ne doivent pas se bercer d’illusion, il ne sera plus laissé la moindre chance au parti de faire entendre sa voix, de quelque façon que ce soit : redécoupages électoraux, interdictions de manifestations et réunions, pressions sur les institutions politiques et administratives locales, procès constants contre ses élus.
J’ai entendu Marine Le Pen et je souscris pleinement à son analyse de la situation politique actuelle, en particulier à ses accusations de mensonge, de trahison et de corruption brandie en direction de l’appareil UMP, et de la complicité d’intérêts de celui-ci avec l’appareil du PS. Je n’ai absolument aucune illusion sur la considération des ces gens à l’égard de ceux de la droite nationale qui pourraient assurer leur réélection. Dans son discours introductif à celui du président sortant l’après-midi du même jour, François Copé, l’un des plus stupidement hargneux d’entre eux, n’a pas cherché à cacher son rejet absolu de tout compromis avec « l’extrême droite ».
Mais voter contre la réélection du candidat-président (par acte déterminé ou par abstention) c’est s’exposer à recevoir en pleine figure le boomerang de notre colère. Nos aigreurs sont fondées et, pour ma part, c’est en me bouchant le nez et symboliquement en marche arrière que j’irai déposer mon bulletin dans l’urne. Il faut voir plus loin, cependant : le régime que nous mettrions en place si notre vote était celui de la seule rancune et du dégoût, a toutes chances d’être une voie sans retour pour plusieurs décennies peut-être et qui va ouvrir la porte à une persécution et des destructions épouvantables, voire irrémédiables, sauf intervention divine. Il fera tout pour empêcher un retour à une vie politique normale et il s’en donnera les moyens.
Je ne dramatise pas à l’excès. Dans mes jeunes années, j’ai milité dans une structure de résistance à la persécution communiste dans les pays de ce qu’on dénommait l’Eglise du Silence. J’ai approché des victimes de ces régimes de terreur sournoise, et même un temps collaboré quasi quotidiennement avec un prêtre qui avait subi le fameux « lavage de cerveau ». Et tout ce que je vois, comparativement, se profiler à l’horizon de notre avenir national est la promesse non pas certes de mesures de répression sanglante mais à tout le moins d’un processus multiforme d’instauration d’un régime révolutionnaire sans pitié pour ses adversaires. Déjà, on peut augurer, hélas, que l’imposante manifestation de la « droite bleu marine » ce 1er mai place de l’Opéra ne sera plus tolérée, sous le prétexte récurrent de « menace de trouble à l’ordre public ».
Sans le soutien d’une bonne partie au moins des voix des électeurs du Front national, le candidat de l’UMP risque bien de ne pas être réélu. Or, il est fort probable qu’une victoire du candidat de la haine gaucho-communiste aux présidentielles entrainerait en outre, par un phénomène bien connu de spirale du succès, une majorité rose rouge aux législatives, que Marine Le Pen obtienne ou non, de son côté, un groupe parlementaire.
Marine Le Pen est dans sa logique en déclarant qu’elle voterait blanc et l’on imagine mal ce qu’elle aurait pu dire d’autre. Mais elle a dit aussi : « J’ai fait mon choix. Chacun d’entre vous, chacun d’entre nous fera le sien. Je ne me bats pas tous les jours pour que vous soyez traités en adultes responsables comme des gens intelligents, raisonnés, lucides, pour vous considérer à mon tour comme des enfants. C’est de votre vie à chacun d’entre vous dont il dépend. Vous êtes des citoyens libres et vous voterez selon votre conscience, librement ».Voter en son âme et conscience contre le tandem Hollande-Mélenchon, ce n’est donc pas trahir la cause défendue par la présidente du Front national c’est au contraire, préserver la seule chance que nous ayons, je le crains, de pouvoir entendre sa voix dans l’avenir et nous laisser la possibilité de continuer le combat politique. Le choix est vraiment là. Ce n’est pas un avenir immédiat qu’il engage, c’est peut-être ce qui nous semblera une éternité.
*Alain Toulza préside l’association Papa, Maman et Nous.
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