La Manif pour Tous dans le contexte international

Tribune de Thomas Angelicum

Ce mardi 26 mars, s’ouvraient simultanément à Paris une conférence dans le cadre de l’UE sur les discriminations dont souffriraient les LGBT et à Washington, D.C., le débat sur le mariage gay qui est porté devant la cour suprême des États-Unis (les mariages gay sont reconnus dans 9 États mais ne le sont pas au niveau fédéral car une loi promulguée en 1996 par Bill Clinton définit le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme). Je vous recommande de regarder le site internet de la Maison blanche. Cela doit contribuer à une bonne vision du contexte général de notre engagement et peut motiver davantage notre engagement dans la suite de la Manif de dimanche.

C’est très instructif quant à l’engagement personnel du Président des Etats-Unis et de son administration au profit des LGBT et donc du droit au mariage gay. Par exemple, tout le programme Obama sur ce sujet est décrit dans son discours du 15 juin 2012 à l’occasion de la réception du LGBT Pride Month, tous les services, agences, directions de l’administration (y compris militaire) ont reçu des directives impératives pour l’égalité des droits et de février à mai 2012 l ‘administration Obama a organisé avec les associations LGBT 6 conférences dans les grandes villes du pays sur des thèmes spécifiques à cette communauté.

Au plan international, les États-Unis sont, via l’ONU et ses différentes structures, la cheville ouvrière de la promotion des droits LGBT, portée par la théorie du genre dont ils sont le berceau, et déploient une immense énergie au profit des LGBT. Ainsi le 6 décembre 2012, Hillary Clinton, alors secrétaire d’État, a annoncé la création d’un Fonds mondial pour l’égalité, financé par les USA et destiné à subventionner les associations LGBT dans le monde. Notons que Mrs Clinton, qui pourrait être candidate aux présidentielles de 2016, a annoncé le 18 mars dernier qu’elle était pour l’abrogation de la loi fédérale que j’évoquais plus haut.

Tout cela pour dire que le combat engagé en France, pays encore regardé aux États-Unis, ne peut être compris que dans une perspective internationale et sa portée s’étend bien au-delà de nos frontières ; il est à situer dans un univers où l’adversaire est puissant et riche : c’est pour toutes ces raisons qu’un des intervenants de la Manif pour Tous, prof américain élevé par des lesbiennes nous a dit que notre manif était considérée de très près dans son pays.

Je vous conseille aussi de “jeter un œil” sur un guide édité par une ONG américaine, le Council for Global Equality, dont l’un des trois dirigeants est un ancien ambassadeur américain (2001 à 2004) en Roumanie, Michael Guest : destiné à encourager les ambassades US à défendre les droits LGBT (“partie intégrante du message américain sur les droits humains” dixit Mrs Clinton), il comporte des cas pratiques qui illustrent l’ingérence, discrète ou affichée, de la diplomatie US au profit des LGBT. Vous apprendrez avec un amusement tout relatif que l’ambassadeur américain à Rome est intervenu personnellement pour que la chanteuse Lady Gaga se produise à l’occasion de la gay pride romaine il y a peu d’années. Vous lirez aussi que tout ambassadeur US, dans le rapport annuel qu’il doit rédiger et concernant le pays où il se trouve, doit consacrer un chapitre aux discriminations LGBT dans le dit pays (On aimerait voir le rapport relatif à tel ou tel grand pays du Golfe producteur de pétrole… mais il est fort probable que l’ambassadeur US à Moscou soit plus vigilant pour les libertés LGBT en Russie qu’en Arabie Saoudite…).

En réalité, nous sommes bien face à une idéologie libertaire, porteuse d’une anthropologie mortifère et qui veut s’étendre sur toute la planète (dans le code civil du Québec, le père est défini comme “le pourvoyeur de forces génétiques” ; directives Peillon de lutte contre les “stéréotypes sexués”…). En elle se conjuguent l’antique tentation de la Genèse d’être comme des dieux et donc de refuser l’ordre naturel, des objectifs ou des instruments de politique étrangère, les plus sordides intérêts financiers de l’ultra libéralisme, l’avilissement sans vergogne de la personne humaine (la GPA (coût : 80 000 dollars) étant autorisée par exemple en Californie, de riches citoyens de cet état n’hésitent pas à “acheter” des enfants à des femmes pauvres d’Asie…) et la volonté d’imposer aux pays pauvres des programmes d’aide au développement sous réserves que ces pays mettent en œuvre l’égalité des droits au profit des LGBT (un fait dénoncé avec force par le Saint Siège depuis longtemps).

D’ailleurs, il y a fort à parier qu’après la papomania suspecte de certains médias, ceux-ci découvrent avec “horreur” que le combat de l’Église contre ces puissances obscures qui sont à l’œuvre dans la promotion des LGBT ne change pas d’un iota, car la vérité sur l’homme ne peut pas changer…

Il est à l’honneur de la France d’être capable, comme aucun autre pays, de mobiliser une Grande Armée pour une écologie humaine qui remette l’homme et la création dans le bon sens…

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35 Comments

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  • Tintin , 3 avril 2013 @ 13 h 46 min

    Il suffit de dire “sociétalisme” lorsqu’il est question de normaliser les crimes de l’inceste, de la pédophilie, de l’homosexualité etc.

    Il suffit de dire “collectivisme” ou “socialisme” lorsqu’il est question de rendre l’Homme dépendant financièrement de l’Etat dans toutes les actions de sa vie.

    Il suffit de dire “capitalisme de connivence”, lorsqu’il est question de bâtir des centrales nucléaires, de cultiver des OGM etc. ou de faire marcher la planche à billets…

    Il suffit de dire libéralisme-chrétien, lorsqu’il est question de proposer un contre modèle à tout cela.

  • isidore , 3 avril 2013 @ 14 h 01 min

    Libéralisme,mot très polyvalent,yes. Parce que la question de la liberté se pose dans de multiples domaines,dans tous les domaines.
    On est jamais que libres dans tel ou tel domaine et par rapport à tel ou tel déterminisme.
    Il suffit de préciser dans son discours,de quel domaine on parle,donc da quelle liberté,et de quelle demande de libéralisme,plus ou moins acceptable selon les sujets.
    Par exemple,le discours libéral en matière de religion s’intéressait(au 19° siècle)à la liberté morale des croyants.Ce qui est en contradiction avec le dogme catholique.Il fut donc logique que la papauté ne soit pas d accord et le combatte

  • jean marc boni , 3 avril 2013 @ 14 h 02 min

    bravo allez-y , on vous regardera de Bretagne !

  • isidore , 3 avril 2013 @ 14 h 20 min

    Aucun rapport donc avec le discours libéral concernant le discours de l’économie politique,qui ne se réfère qu’à une nécessité de liberté dans le seul domaine de l’économie nationale(voire mondiale) et de l’entreprise.
    Dans le domaine artistique,il ne s’agit que de la liberté de création des artistes.
    En philosophie,la liberté des idées etc…
    A chaque fois la question qui est posée est celle du rapport entre la liberté humaine et les Autorités,qui varie évidemment selon les sujets dans la pratique et la société.
    Dans chaque domaine il s’agit de poser les règles acceptables,compatibles avec la société et la créativité ou l’initiative pratique.Il y a donc une forme de libéralisme propre à chaque domaine de la réalité et des pratiques sociales.
    Il n’y a donc pas Une liberté la même pour tous,ni un libéralisme,le même pour tous,qui consisteraient à un droit de faire tout ce qu’on veut.
    Poser la question de la Liberté,c’est poser la question des liberté pratiques,et de leurs règles,d’abord techniques
    mais aussi sociales et intellectuelles.

  • isidore , 3 avril 2013 @ 14 h 22 min

    ooooK !

  • isidore , 3 avril 2013 @ 14 h 41 min

    Il y a bien,dans la pratique,une sorte de justice immanente:il vaut mieux,en général,ne pas mettre le doigt entre l’arbre et l’écorce,n’est-ce pas ?
    Toute les erreurs se paient,(d’où la quête de la vérité),à plus ou moins long terme,car comme dit Plutarque,les Dieux sont patients.
    Si on en croit l’inénarrable Chevènement:”Les grandes erreurs se préparent généralement très tôt !”

  • PAD , 3 avril 2013 @ 16 h 35 min

    QUAND LE CHRIST RECONNAISSAIT LA RÉALITÉ HOMOSEXUELLE

    Le terme grec eunychos signifie non pas castration mais “celui qui garde le lit nuptial” c’est à dire “celui qui a la charge de protéger la vertu des femmes alors que les guerriers sont occupés ailleurs”, c’est à dire notamment homosexuel et n’implique pas uniquement le sens d’ éviration que l’on a attribué plus tard au mot “eunuque”. Donc quand Mathieu dit ( 19, 10-12) “il y a des eunuques nés, d’autres qui sont devenus tels, d’autres qui ont choisi cette voie par aspiration monastique et qui ne sont pas destinés au mariage”, il parle notamment des homosexuels.

    Selon l’historien Yves-Marie Adeline, l’Hindouisme et sa philosophie rayonnèrent durant l’antiquité de la Chine à la Grèce. Comme le rappelle Michel Onfray, tous les philosophes gréco-romains furent très imprégnés des conceptions du mondes Hindous qui se fondent sur une constatation objective des lois de la nature. Comme le prouve aujourd’hui la science, à l’instar de l’Hindouisme il y a plus de 4000 ans, l’homosexualité est une réalité naturelle décidée par l’ADN concernant 5% de la population et non une volonté de ceux qui en font partie. En Inde, l’homosexuel n’ a pas le droit au mariage qui a pour objet unique la procréation et la transmission du patrimoine. Le sentiment amoureux entre deux personnes de sexes différents peut être une cause du mariage mais absolument pas son objet. C’est pour cette raison que le mariage l’homosexuel était ispso facto exclu. Mais l’homosexualité étant une réalité naturelle, elle fut reconnue et honorée, les homosexuels firent partie de l’élite intellectuelle et des monastères d’homosexuels existaient.

    Le Christ s’inscrira dans cette reconnaissance et dans cette influence de la vision indienne concernant l’homosexualité et le respect des plaisirs ( protection de la prostitué, du petit peuple, des parias – le centurion, zachée,et de l’adultère contre le clergé ultra puritain sadducéen) qui imprégnait profondément la pensée antique européenne. En effet, selon l’indianiste Alain Daniélou, le Christ qui comme autrefois Shiva ( dieu majeur de l’Inde correspondant au Dionysos européen) puis Mithra ( tous deux nés dans une étable, d’une Vierge, devant un Bœuf – la pureté- et un âne – la malédiction-, ayant vécu 33 ans avant de remonter au ciel) et comme son contemporain Simon le Magicien, s’insurgea contre le fanatisme puritain sémitique qui refusait la réalité des plaisirs et des orientations sexuels issus le Hindouisme et du monde gréco-romain.

    Selon Alain Daniélou et l’historien Jean Laccarère, ce fut le Christ qui était une des grandes sources d’inspiration des Gnostiques qui se fondaient sur le très bel évangile de Thomas, ( déclaré par les pères de l’ Église comme apocryphe; peut être car trop respectueux du plaisir et de la liberté de conscience? ) , Gnostiques massacrés jusque aux cathares par l’Église.

    Selon beaucoup d’historiens, le message très respectueux du Christ fut considérablement altéré par le puritanisme odieux voire injurieux de Paul de Tarse (voire sa diabolisation des homos dans l’épitre aux Romains par ex) repris par les pères de l’Église qui se réinscrivirent dans le courant judaïque d’avant le Christ -notamment saint Augustin- piliers doctrinaires de l’institution ecclésiale. Je suis persuadé que ce puritanisme est la source de tous les maux européens: diabolisation des homos (qui nous revient aujourd’hui en pleine face) et du plaisir, messianisme religieux puis politique qui engendrera les totalitarismes, le concept de “l’homme abstrait” de Descartes puis des Lumières issu du “sans sexe ni race” de Saint Paul, matrice du communiste, de l’Aryen et du zombie de la société de marché, tous trois hors racines et messianistes et de la société techniciste, car le puritanisme judéo-chrétien désigne la Terre comme un Objet donné par Dieu pour l’Homme qui doit croître et se multiplier à l’infinie dessus en l’exploitant sans vergogne s’il le faut ( cf la Genèse). Il n’est pas étonnant que la révolution industrielle apparue sous le Royaume Uni ultra puritain de l’ère victorienne et la société débilo-technologique aux US, la” Nouvelle Sion” (Renald Reagan)

    Le redressement de la France et de l’ Europe, se fera réellement par le retour, sur les ruines du christianisme dont plus personne ne veut, des valeurs et d’une spiritualité gréco-romaines beaucoup plus respectueuses des différences raciales, sexuelles, de conscience et de l’écologie. Spiritualité qui est paradoxalement bien plus proche du message du Christ que ne l’est l’Église et sa conception dogmatico-extriquée.

    Selon le théologien Jacques Ellul, le christianisme est la pire trahison du Christ, je ne serai mieux dire.

    Je remercie NDF d’avoir le courage de publier mes propos qui vont à l’encontre de sa ligne politique, mais qui sont là non pour convertir mais simplement pour susciter le débat et la réflexion sur notre devenir.

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