Le « discours sur l’état de l’Union » prononcé par le Président Trump devant le Congrès des Etats-Unis pour la première fois de son mandat est un véritable révélateur. Il n’avait en lui-même rien de surprenant. Plus long que la moyenne de ceux de ses prédécesseurs, il a été très classique et a simplement rappelé d’une manière mesurée les engagements présidentiels. Ceux-ci sont notamment des remises en cause de la politique d’Obama, comme la fermeture de Guantanamo qui est annulée. Par ailleurs, le Président américain s’est félicité d’un certain nombre de résultats économiques après un an de mandat. Il a par exemple souligné la baisse du chômage dans la population afro-américaine et hispanique. En fait, ce sont les commentaires, et particulièrement ceux des médias français qui sont intéressants, car ils trahissent le clivage essentiel qui parcourt le monde, entre une gauche intellectuelle bouffie de suffisance, et une droite populiste qui s’appuie sur le bon sens.
Libération, par exemple a libéré sans vergogne ses préjugés, ou ses stéréotypes, comme « ils » disent, mais il ne s’en est pas libéré. Un article nombriliste retrace la réaction d’un bar californien auprès de l’université de Berkeley, « libérale », est-il précisé, ce qui veut dire « de gauche » aux Etats-Unis. S’y réunissaient les démocrates de l’endroit pour subir le discours présidentiel. Le but était de descendre Trump. En fait, le résultat, c’est par un effet de miroir, une excellente caricature du milieu. Méprisant, dénué du moindre souci d’objectivité, « l’homo festivus », comme disait Philippe Muray, est venu avaler de multiples pintes pour arroser la double déconvenue de voir élu son pire cauchemar et de le découvrir bien meilleur qu’il ne le souhaitait. Dans ces cas-là, « on a besoin d’alcool et de ses amis », avoue-t-il. Bien sûr, il n’écoute rien mais tourne en rond sur ses sujets obsessionnels que l’Américain moyen ne partage pas : le réchauffement climatique et l’accueil de l’immigration. Et il n’en revient pas qu’un élu puisse ainsi piétiner la pensée unique que diffuse en permanence l’oligarchie des communicants. Il reproche à Trump d’être nationaliste, religieux et militariste, comme si ce qui sauvait l’Amérique n’était pas précisément son patriotisme et sa religiosité sans quoi elle ne serait plus qu’un vaste marché de consommateurs hédonistes prêts à accueillir les produits des autres, puis les autres aussi, pour s’appauvrir et se diluer jusqu’à disparaître. L’aveuglement prétentieux est vraiment la caractéristique principale de la gauche dite progressiste, et mondialiste. Elle possède la vérité. Que celle-ci soit démentie jour après jour ne l’atteint pas là où elle est perchée. Le bilan d’Obama, c’est le chaos arabe, c’est l’Afghanistan en proie aux attentats quotidiens, c’est un monde plus dangereux que jamais entre terrorisme islamique et terreur nucléaire nord-coréenne, mais lui était un bon président.
Beaucoup plus vicieux, Le Monde distille l’information en sauvegardant sa façade d’objectivité mais en « décodant », c’est à dire en traduisant l’information de manière à amener le lecteur à se dire : globalement, Trump ment et est un mauvais président, mais mon journal a quand même relevé quelques faits positifs, et il est donc objectif. La ligne de l’article est simple : certes, Trump n’a pas dit de bêtises, mais il s’est arrogé des résultats sur le plan économique ou militaire qui ne sont que les conséquences des initiatives de son prédécesseur, la baisse du chômage ou l’effondrement de l’Etat islamique. Il a aussi formulé des critiques envers celui-ci qui n’étaient pas fondées. Il a enfin lancé des demi-vérités, comme son annonce d’une baisse d’impôts record, alors que celle-ci est plus faible que celle de Reagan. Il serait facile à notre tour de rectifier la désinformation des « décodeurs ». L’expansion de l’Etat islamique en Irak a bien été rendue possible par le retrait américain, d’une totale irresponsabilité, programmé par Obama. L’écrasement de l’Etat islamique en Syrie a été obtenu par la convergence de l’offensive syro-russo-iranienne et de l’attaque des Kurdes, appuyés et armés par les Américains, qui se sont engagés plus fortement depuis l’arrivée de Trump. Que cette poussée kurde pose un autre problème avec la Turquie est évident, mais il ne faut pas attendre du Monde qu’il puisse laisser entendre que la stratégie de Poutine est plus cohérente que celle, selon lui continue, menée par Washington.
Le Echos, à la pointe du combat mondialiste et anti-populiste ont pointé la faille, cruelle : Trump a divisé. Les Démocrates ne le soutiennent pas ! Quelle perspicacité, ces journalistes ! Et oui, avant les élections de mi-mandat, l’opposition dans un système bi-partisan critique la majorité. Toutefois le quotidien relève deux points qui montrent que Trump, entre deux tweets provocateurs, sait percevoir des évidences que les autruches progressistes se cachent par idéologie : le terrible retard pris dans l’entretien et la réalisation des infrastructures du pays et le lien entre l’immigration et la délinquance. Cette vérité est un tabou. C’est la ligne rouge du politiquement correct, et il y a même des pays où la justice peut sévir contre les xénophobes qui brandiraient cette vérité aussi fâcheuse qu’incontestable. Merci à Donald Trump de la dire. Même si on n’est pas d’accord sur tout avec lui, il nous rend le service de nous éclairer sur ceux qui quotidiennement nous désinforment.
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