L’intellectuel est interrogé par Le Midi Libre :
Je vois un lien évident avec la révolution numérique. Cela a démarré dans les années 2000 où on a assisté à une surinformation qui a conduit à l’ignorance. Les 15-29 ans ne lisent plus de livres. En revanche, ils lisent davantage sur les réseaux sociaux, les blogs… D’après une étude de l’Université de Yale, la lecture sur internet n’est pas la même : les informations se superposent les unes aux autres alors que la lecture d’un livre permet de pénétrer les pensées de l’auteur et de structurer les informations. Cela organise le cerveau. D’autres études sont à rapprocher de cela : les Français auraient perdu 4 points de QI entre 1989 et 2009, phénomène mesuré aussi en Angleterre ou aux États-Unis. Wikipédia est le plus bel exemple des effets pervers d’internet. On a donné la culture aux imbéciles. Si dans le domaine scientifique, les notices sont rédigées par des experts, dans le domaine de la littérature et en histoire, c’est un agrégat d’informations nivelées par le plus grand nombre. Il n’y a plus de hiérarchisation du savoir. On est à l’époque du relativisme culturel. Tout se vaut. Ainsi la page de Kim Kardashian sera bientôt plus longue que celle de Montaigne et le grand poète grec Homère a déjà moins d’articles que Homer Simpson.
Dimitri Casali aborde la question taboue du monde arabo-musulman :
Selon une récente projection de l’ONU, l’an prochain, le monde arabe comptera 25 % d’analphabètes. Et il publie actuellement moins de 1 % du marché mondial du livre. Le monde arabe a publié plus de livres entre VIIIe et le XIIe siècle qu’aujourd’hui. Il y a ces prédicateurs saoudiens qui apprennent à leurs étudiants que la terre est plate et dernièrement, à l’Université de Sfax en Tunisie, qui est pourtant l’un des pays arabes les plus avancés, une chercheuse voulait démontrer aussi que la terre était plate et qu’elle ne tournait pas autour du soleil.
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