Vous faîtes erreur, Monsieur de Morcourt.
Etant pris à partie ad hominem, je répondrai ad hominem.
Je déplore que vous fassiez, tout comme nos adversaires, commerce de rumeurs, de spéculations et de suppositions. « Maxime de la Devèze » serait le pseudo du coordinateur général de LMPT lui-même. Qui lui-même serait un indic appointé des « Renseignements Généraux ». Et j’en passe sur les souhaits de carrières futurs que vous lui reprochez. On nage en plein délire. Comme s’il n’y avait pas suffisamment de cadres expérimentés et bien informés à LMPT pour en connaître concernant le sujet de Jour de Colère et les méthodes de ses « organisateurs ». Comme si le fait de penser faire carrière dans la fonction publique impliquait de devenir « indic ».
Je ne m’étendrai pas sur la fixation pathologique sur une personne précise qu’il faut désigner sans la nommer à la vindicte bloggeuse. Mais je note que vous atteignez le comble de l’aveuglement orgueilleux : vous raillez celui qui use d’un pseudonyme alors que vous écrivez vous-même sous pseudonyme. Vous entendez interdire à votre contradicteur une liberté dont vous usez abondamment.
Certains se plaisent à reprocher à LMPT des résultats insuffisants face au mariage homo. Ah les bonnets rouges ! Ça nous a plu ça, les bonnets rouges, on en voudrait encore ! Ils y sont arrivés, eux. Là où les mollassons de LMPT ont échoué. Nous les durs, les vrais, les purs, si on nous avait laissé faire on aurait vu ce qu’on aurait vu…
Sur un plan électoral, dîtes-vous, c’est le nombre qui compte, mais sur un plan militant c’est la foi qui fait la différence. Curieuse équation : car, mon cher Morcourt, il semble que la grande foi de ces militants n’a connu aucun succès ni aucune victoire, de Golgota Picnic en passant par Piss Christ ou l’irruption des « femen » dans le cortège de Civitas. Les femen ont-elles été poursuivies ? Les Piss Christ et Golgota Picnic interdites ? Et pour finir le 11 novembre dernier où un groupe s’est payé un luxe : huer le président. Bravo, mais on ne voit pas en quoi ce « fait d’armes » serait plus glorieux que n’importe lequel de tous les comités d’accueil LMPT qui se produisent chaque semaine depuis un an dans toutes les villes de France ou se déplace un ministre. Pardon, je vais aussi écorner salement « La » référence ultime ; le 6 février 34. Foin du 6 février 34 ! Ce fut un échec cuisant, échec à faire tomber le régime, échec au retour du Roi, répression sanglante, la cavalerie lourde charge la foule ; 14 morts, 2 000 blessés, et dans le « camp » des forces de répression : 1 mort. Et on nous parle encore des camelots du roi qui coupaient les jarrets de chevaux avec leurs cannes épées ! Fichtre, Morbleu, ils ont fait trembler la gueuse. Tu parles. Quand allons-nous cesser de vénérer les Waterloo et les Dien Bien Phu ? Il nous faut un Austerlitz, un Fontenoy, pas une défaite glorieuse !
Mais il est impossible avec pareille troupe de remporter la moindre victoire, car chacun veut son quart d’heure de gloire, sa garde à vue, sa bagarre avec les flics, sa photo dans la presse. Et si quelqu’un a la prétention de canaliser les ardeurs alors il est du complot judéo-maçonnique, il est du système UMPS, il est flic en civil ou indic des RG. C’est affligeant de stupidité.
Quant à la question de savoir qui a eu le micro de La Manif et qui ne l’a pas eu, elle est dans la continuité du reste : projection des égos. Est-ce vraiment le sujet ? On se fiche bien de tel ou tel candidat, de tel ou tel parti, le FN de Philippot et Briois ne vaut pas mieux que l’UMP de Fillon et Apparu. L’ambition est de construire un mouvement qui défend la famille. Puisqu’ici on consulte Charles Maurras, relisez-le sur la question. Si l’on veut en France le retour de la famille royale, alors il faut commencer par défendre les familles. Et si l’on veut des emplois, il faut aussi défendre les familles, car ce sont les familles qui investissent dans les petites entreprises qui donnent 80% des emplois aux Français. Alors Valérie Pécresse, François Siméoni, Frigide Barjot, Béatrice Bourges, Henri Guaino, Hervé Mariton, Christian Vanneste, et ceux qui ont rejoint l’UMP, ou le FN, ou le PCD, ou le RPF, franchement, qu’importe ? Sommes-nous à l’école des fans ? Avons-nous besoin à tout prix de la présence physique de tel ou tel à tel endroit pour savoir où sont situées nos convictions et nos consciences ?
Oui, l’enjeu de cette année de mobilisation était de présenter la France en marche pour ses familles dans la position de supériorité d’un mouvement institutionnel, pacifique, solide, encadré, mûr, massif, « bien élevé » et sur de sa force. Oui ce mouvement accumule un capital confiance dans la population française. Cela dérange bien plus le gouvernement et l’établissement que des bandes de types qui ont la « foi » sont « radicaux » et « virulents » et qui jouent avec leurs tambourins et leurs fifrelins au théâtre des dangereux extrémistes mal élevés qui menacent la pauvre petite république affamée d’impôts. L’enjeu est de savoir si nous voulons être la France ou si nous souhaitons nous rabaisser au rang d’une quelconque et turbulente communauté ethnique ou religieuse. Sommes-nous devenus une simple minorité agitée dans notre pays ?
Quant à la tentation de « notabilisation » des cadres LMPT, c’est bien mal les connaître. La plupart cherchent surtout à rester discrets, afin d’éviter les contrôles fiscaux, pertes d’emplois et autres petites tracasseries. Broutilles insignifiantes pour les croisés de la blogosphère qui lorsqu’ils descendent dans la rue portent cagoule et écharpe pour surtout ne pas être reconnus. Pardon, mais moi, je pense qu’il y a une tentation de la « maniaco-dépression » pour certains cadres qui se disent radicaux. Ils passent par des phases d’excitations intenses (« on va tout casser ») et d’abattement total (« tout est foutu »).
Sur la forme « Jour de Colère » dont on ne connait pas la coordination, ni le nom du déclarant, se permet de prendre en otage les cadres et les militants LMPT, de les insulter copieusement et anonymement sur les blogs. Et ensuite on voudrait que ces mêmes cadres et militants LMPT se rangent spontanément sous la bannière d’une bande d’inconnus et d’excités tous planqués derrière un pseudo. Cette approche est un peu cavalière.
Quand aux affiches « la patrie en danger » et « aux armes citoyens »… Qui sont ces organisateurs qui invoquent la patrie en danger et convoquent les citoyens en armes ? Ce ne sont pas des mots qui s’emploient à la légère. Le 26 janvier, des armes, il y en aura : chez les CRS. Si un surexcité qui a lu ces affiches au premier degré se pointe avec une carabine à plombs, ce sont les « organisateurs » qui auront l’air fins !
Le Jour de Colère, soit personne n’ira et n’en parlera et il restera ce qu’il est. Un collectif d’agités à l’ego mal placé qui épuise beaucoup d’énergie à critiquer LMPT et jubile d’espérer voir s’éclaircir ses rangs. Mais ne produit pas grand-chose de concret. Soit il y aura un peu de monde, et à coup sûr des provocs et quelque début de bagarre : Alors tout le monde en parlera et sera content. Ceux qui y seront allé pourront se décerner des brevets de bravoure d’avoir respiré un peu de lacrymo ou d’avoir été pris dans le panier à salade. La presse et le pouvoir pourront brandir leur épouvantail favori de la menace extrémiste et de la République en danger. Le pouvoir préfère mille fois chercher l’affrontement politique avec des « extrémistes » qui portent des sweats LMPT, ou des bonnets rouges, ou qui font des « quenelles ». Ils feront de dociles opposants. Bien moins dangereux que les salafistes de retour de Syrie.
Pendant ce temps, les barbus distribuent des Corans en banlieue…
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