Je l’avais noté le 9 novembre dernier : l’élection présidentielle américaine s’acheminait alors vers une bataille juridique. Et ces derniers jours, les rebondissements se sont succédé à ce sujet…
Et alors que le mois de novembre touche à sa fin, le résultat de l’élection n’est toujours pas clair. Bien sûr, les médias, outrageusement favorables à Joe Biden des deux côtés de l’Atlantique, l’ont largement déclaré vainqueur, laissant même l’équipe de campagne du candidat démocrate créer de toute pièce un « bureau du président-élu » dont l’apparence d’officialité et de sérieux est, on ne peut en douter, un gage de la solidité tant des médias que de sa victoire certaine après les décomptes de voix, puis les recours en justice, puis le vote des grands électeurs du 14 décembre prochain qui, rappelons-le, est la seule étape permettant vraiment de lui conférer le titre qu’il brigue actuellement.
Cependant, les allégations de fraudes de l’équipe Trump ne se sont pas envolées et plusieurs phénomènes se développent actuellement autour de ces recours judiciaires qui ne manqueront pas d’inquiéter l’observateur extérieur.
Ces allégations de fraudes, jusqu’à présent essentiellement médiatiques, ont pris une autre tournure à mesure que les dépôts de plaintes circonstanciées et les témoignages en direct se sont accumulés.
C’est ainsi que l’avocat de Trump, Rudy Giuliani, a présenté le 25 novembre dernier ses témoins lors d’une audition devant des parlementaires de Pennsylvanie. On pourra en découvrir la vidéo intégrale ci-dessous.
De façon intéressante, les médias habituels ont peu évoqué l’affaire, citant l’opération dans de rares articles relativement peu détaillés (à tel point qu’en France, les intéressés pourront se brosser pour avoir une recension de ce qui s’est dit à Gettysburg cet après-midi là).
Pourtant, des éléments et des témoignages déterminants ont été apportés qui modifient de façon substantielle les arguments présentés par les médias jusqu’à présent : d’une part et contrairement à ce qui était dit jusqu’à présent, les éléments de fraude présentés seraient suffisants à faire basculer l’élection. D’autre part, il y aurait bel et bien plusieurs opportunités pour frauder dans différents cas. Enfin, l’organisation d’une telle fraude entraînerait une masse de témoignages tant il serait difficile de tout camoufler, ce qui est le cas au vu du nombre de dépôts sous serments que les équipes de Trump semblent avoir rassemblés.
S’il est évidemment trop tôt pour évaluer la pertinence de ces témoignages et des éléments fournis, et si rien ne présage de ce qu’en pensera la justice, le discours « il n’y a aucun élément » ne tient plus et il semble donc assez probable que cette élection, comme celle de 2000 du reste, se jouera plus dans un tribunal que dans des bureaux de vote…
Parallèlement, l’avocate Sidney Powell, représentant le peuple américain et non la campagne de Trump, a poursuivi un autre angle d’attaque puisqu’elle tient à démontrer que les matériels informatiques employés pour compter les votes ont été piratés ou manipulés à dessein.
Elle a pour cela déjà déposé deux plaintes, une contre l’État de Georgie et une autre contre l’État du Michigan. Ces deux documents ont, pour le moment, surtout déclenché l’intérêt des médias pour leurs fautes de frappe et non pour leur contenu et pour les pièces attachées qui devraient pourtant, dans un monde normal, déclencher comme pour l’audition de Giuliani un minimum d’intérêt.
Ainsi, le détail de l’analyse de la topologie du réseau de Dominion Voting System, en charge des machines de vote et de comptage des bulletins, réalisée par un cyber-spécialiste, ne semble déclencher qu’un petit bâillement gêné des médias. Malgré tout et comme pour l’ordinateur portable de Hunter Biden largement ignoré par cette même presse, les allégations qui en suintent mériteraient plus qu’un haussement d’épaule : manipulation potentielle (et facile) des votes, serveurs en dehors des États-Unis (ce qui violeraient les lois fédérales américaines actuellement en vigueur), liens plus ou moins clairs avec des puissances étrangères, tout est là normalement pour exciter l’appétit des petits Albert Londres médiatiques.
Eh bien non. Pas plus que les taux de participation farfelus (de plus de 100% jusqu’à plus de 700%) dans certains comtés du Michigan dont il est fait mention dans une autre déposition sous serment.
Ces allégations sont peut-être fausses ou farfelues mais l’enjeu mériterait, a priori, un peu plus d’intérêt, ne serait-ce que pour les démonter.
Il n’en est rien et, comme je le notais plus haut, c’est le même traitement médiatique minimaliste voire biaisé que pour les aventures de Hunter Biden et son ordinateur portable pendant les dernières semaines de la campagne électorale. On retrouve même une partie des tropismes d’alors sur les réseaux sociaux concernant ces plaintes, ces vidéos et ces allégations : Twitter s’empresse ainsi d’ajouter des messages d’alerte pour prévenir que tel ou tel lien, tel ou tel tweet pourrait contenir des informations dangereuses ou sujettes à débat, et Facebook encadre systématiquement ces éléments d’alertes lorsqu’ils sont partagés.
Autrement dit, l’utilisateur neutre qui cherche à obtenir une information aussi large que possible, de préférence présentant les points de vue argumentés des deux côtés (ici, démocrates et républicains) devra déployer sensiblement plus de travail que pour d’autres sujets.
De ce point de vue, on n’est pas loin des mêmes marées informationnelles à sens quasi-unique que celles qui prévalent lorsqu’on évoque le réchauffement climatique et sa nature anthropique : pour ce sujet, les uns et les autres se sont finalement habitués aux lourds biais des médias et tout indique qu’il en sera de même pour l’actuelle élection américaine.
C’est problématique puisqu’on en arrive à la douloureuse conclusion que les processus décisionnels des internautes et des spectateurs moyens sont maintenant totalement à la merci de la présentation et des buts des médias et des grandes compagnies de l’internet : si toutes les informations qui vous sont accessibles sont biaisées, comment allez-vous pouvoir faire un choix éclairé ?
La question n’est pas rhétorique puisqu’en 2019, Robert Epstein, un chercheur diplômé d’Harvard et enseignant à UCSD rapportait que Google pouvait influencer plus ou moins massivement les électeurs, en fonction des résultats de recherches qu’il rapportait à ses utilisateurs après les avoir politiquement caractérisés.
Depuis 2018, on sait en outre que l’actuel dirigeant de Google, Sundar Pichai, n’était pas exactement un grand fan de Donald Trump dans une vidéo dont il fut question après l’élection surprise du Républicain en 2016.
Manifestement, pour Robert Epstein, la situation n’a pas changé et elle a même empiré puisque, selon lui, les actuels géants de l’information, dont Google, seraient responsables d’un déplacement d’au moins six millions de votes en faveur de Biden. On pourra regarder à profit l’entretien que ce chercheur a accordé à Tucker Carlson sur la Fox et qui explique bien les enjeux d’un tel phénomène.
Outre la question, importante, de savoir s’il y a eu fraudes ou pas lors de l’élection américaine, la question de l’influence des médias et des réseaux sociaux (incluant Google) se pose donc actuellement avec acuité pour tous ceux qui sont soucieux à la fois d’une vraie liberté d’expression et d’une représentation sinon fidèle au moins complète de l’information disponible.
Et quoi qu’il en soit et contrairement aux proclamations un peu hâtives des médias, seules les prochaines semaines permettront de déterminer qui sera vraiment le prochain président américain. À la suite de quoi et comme je le pressentais début novembre, une nouvelle période difficile commencera.
En effet, si Joe Biden est finalement élu, tout indique que les Démocrates auront un blanc-seing pour favoriser les méthodes de vote les plus sujettes à caution (par courrier et par l’utilisation d’équipements informatiques notamment) et, de ce fait, rendre particulièrement difficile l’accession de Républicains déplorables à des postes importants. Certains Américains y voient un vrai danger pour leur République, et on ne peut pas vraiment les rassurer.
En outre, la politique de Biden qui se dessine actuellement avec les premières nominations aux postes clés laisse présager du pire depuis le retour d’une volonté de « démocratiser » certaines parties du monde à coup de bombes et d’ingérence (l’Amérique guidant le monde est de retour, Obama style) jusqu’aux impôts mâtinés de redistribution massive, qui va forcément bien se passer.
Il n’est pas très difficile d’imaginer que les recettes socialistes qui ne fonctionnent pas en Europe ne fonctionneront pas plus aux États-Unis et provoqueront les mêmes résultats. Crise économique, sociale, politique, krach boursier, tensions diplomatiques, l’Amérique de Biden semble bien partie pour des moments difficiles.
A contrario, si Donald Trump est finalement élu (quel que soit le moyen), on peut raisonnablement parier sur des émeutes dans les rues de certains États comme les mois passés en ont fait la démonstration. Et si les fraudes sont avérées, elles devraient conduire à des arrestations ce qui pourrait, là encore, générer un beau remue-ménage aux États-Unis.
À ce moment, Trump pourrait choisir la périlleuse pente glissante de la loi martiale pour faire revenir le calme dans le pays, ce qui placera immédiatement le dirigeant américain dans les petits papiers de toute la communauté internationale qui, cornaquée par des médias farouchement opposés, ne verra plus en lui qu’un vulgaire dictateur. Choisir de laisser le pays aux mains des milices de citoyens responsables (et laisser les États gérés par des Démocrates pourrir sous leur laxisme) est un pari délicat mais peut-être le seul qui évitera l’escalade des tensions et l’effondrement potentiel de la République américaine.
Dans tous les cas, Biden ou Trump à la barre, on comprend que les États-Unis vont salement dérouiller. Pour le moment, ce sont donc de tristes perspectives qui marquent ce début décembre et l’arrivée d’une année 2021 agitée.
Le plus dur est devant nous ; la tournure des événements américains et européens est bien sombre, tant elle s’approche chaque jour d’une dystopie sanitaire où l’on enferme les gens pour des motifs de plus en plus fallacieux…
Mais au moins pourra-t-on aller skier sur des pistes ouvertes aux remonte-pentes fermés.
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