Plusieurs motifs de satisfaction ces derniers jours. Un surcroît de travail m’aura empêché de les décortiquer, de les détailler un par un, au compte-gouttes.
Revenons donc, un peu globalement, en arrière. La mort de Fidel Castro n’a pas seulement réjoui les habitants de l’enfer, flanqués ainsi pour l’éternité d’un nouveau compagnon. Elle nous a permis d’observer combien, sous la pression de l’opinion, les maîtres du pouvoir politique en occident, comme ceux de la misérable grosse presse parisienne, ont été amenés à prendre leurs distances vis-à-vis de ce tyran communiste. L’excellente, l’indispensable chronique des événements courants du site Est-&-Ouest nous livre, de ces “critiques salubres” un petit inventaire à la date du 30 novembre.
Il nous semble important en effet qu’en dehors de quelques hyènes staliniennes et dinosaures marxistes plus personne ne voit dans ce tropical-socialisme sinistre un quelconque modèle, un ersatz d’idéal.
Or la deuxième famille de satisfactions nous a été offerte en France même le 27 novembre, à la suite d’une semaine agitée dans le microcosme politicien, par le second tour des primaires ouvertes de la droite et du centre.
Nous voici enfin presque débarrassés de Juppé. Disons “presque”, car ses fonctions de préposé au ravalement de la très belle ville de Bordeaux resteront provisoirement intactes, sans préjudice des hausses de taxes infligées aux Bordelais.
Que de fois cette chronique a été amenée à pointer les méfaits du prétentieux personnage. Nous laissons donc aux archivistes le soin d’en recenser la litanie complète, tant le nombre de nuisances auxquelles il aura imprimé sa marque, premier ministre et chouchou de l’affreux Chirac, puis dans diverses fonctions attribuées au meilleur “d’entre nous”, c’est-à-dire au “pire d’entre eux”. Ministre des Affaires étrangères de Balladur en 1993, de Sarkozy en 2007, on lui doit l’entrée de la Turquie dans le marché unique, imposée aux Européens alors que le parlement de Strasbourg l’avait refusée, ou lui doit aussi la résolution onusienne aboutissant au désastre de Libye. On lui doit aussi le funeste traité de Nice incorporant la prétendue charte des droits dans le système juridique communautaire. Toutes choses qui portent sa marque personnelle. Un pro, on vous dit.
Mais ce n’est pas seulement l’homme Juppé qui a été vaincu. Ce sont aussi les manœuvres de son entourage, si caractéristiques de ce qui fut la troisième république, à base d’anticléricalisme de basse intensité et de caricatures de caniveau. La main dans la main avec la mafia socialiste, il a voulu faire de son adversaire à la fois le restaurateur du billet de confession, le disciple du général-marquis de Gallifet et celui du pauvre roi Charles X.
La ficelle était grosse, cousue de corde à nœuds.
En d’autres temps, pas si lointains, elle aurait réussi. Eh bien patatras, cette fois ça n’a pas marché. Les Français n’ont pas été dupes. Tant pis pour les diffamateurs. Tant pis pour la gauche qui comptait si fort sur ce vieil allié.
Félicitons-nous que cette campagne, indigne de la France mais fort digne des radicaux-socialistes d’avant-hier et des jacobins d’autrefois ait échoué.
Félicitons François Fillon d’y avoir tenu tête, à sa manière patiente, souriante mais ferme, à laquelle nous entrevoyons avec plaisir la perspective de nous habituer désormais.
Voici la porte entrouverte. Il faut l’ouvrir complètement.
> Jean-Gilles Malliarakis anime le blog L’Insolent.
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