La classe médiatique et politique, particulièrement en France, mais aussi dans toute l’Europe, assiste contre son gré, médusée et impuissante, à la “droitisation” de l’opinion. Les déclarations et les programmes des partis politiques n’échappent pas, avec plus ou moins de détermination, à cette inclinaison. Ils prennent le train en marche, avec un peu de retard, car jusqu’à présent, ils n’avaient pas très bien compris… Le peuple, lui, assume sa droitisation depuis longtemps. Mais est-il, pour cela, de droite ?
D’abord, ce terme est simplificateur et n’existe que pour faciliter la compréhension, d’un schéma très ancien, des postures politiques des uns par rapport aux autres, alors qu’il y a déjà pas mal de temps (quelques décennies) que la droite n’est plus à droite et que la gauche n’est plus à gauche. Ce n’est un secret pour personne. Droite ou gauche ne sont plus vraiment des terminologies politiques adéquates. Cela aussi, le peuple l’a très bien intégré.
Ensuite, il faut admettre que cette droitisation n’est qu’une crispation de l’opinion face aux affirmations identitaires de descendants d’anciens migrants devenus français, qui revendiquent avec arrogance, leurs cultures, leurs croyances et leurs religions d’origine, et qui refusent toute assimilation. Ce raidissement est aussi – surtout – le résultat de l’apologie permanente des identités étrangères de la part de nos gouvernements successifs au détriment de l’histoire de France. Le peuple se sent délaissé, dépossédé de sa culture judéo-chrétienne, qui n’a pas seulement façonné sa personnalité, mais a aussi façonné l’architecture de son environnement. Un retour de balancier, pour un esprit un peu intelligent, était prévisible. Et la droitisation idéologique inévitable.
Pendant que les partis traditionnels s’enlisent dans des contradictions qui paraissent insolubles, le Front National est le seul à avoir encore un discours très clair – de vérité, d’après une célèbre journaliste – sur l’immigration, l’identité nationale, l’Islam et la laïcité. Son pronostic de la nouvelle crise migratoire que nous vivons actuellement et qui réactive dans le peuple l’angoisse du grand remplacement, lui permet de paraître d’autant plus crédible. Et avec son slogan, “ni droite ni gauche”, il est le plus en phase avec la réalité et le ressenti des Français. Désormais, il est évident que le FN a gagné la bataille des idées. Cette victoire est palpable même dans les rangs de l’intelligentsia française où la porosité semble incontestable. La parole se libère chez des intellectuels, qui n’avaient jamais osé auparavant avancer certaines théories. Comme, le très emblématique, Michel Onfray, qui parle exactement comme Marine Le Pen, même s’il s’en défend. Malgré tout, il continue à vouloir absolument certifier son marquage à gauche…
C’est Antonio Gramsci qui affirmait que le pouvoir se gagne (au préalable) par les idées. Une réalité qui s’est souvent avérée juste. Mais ce n’est pas si simple : le parcours est toujours semé d’embûches et peut bifurquer pour une raison quelquefois saugrenue. Si ce principe reste pertinent, il n’en reste pas moins que seule une action politique d’envergure peut permettre la conquête du pouvoir. Il est extrêmement rare que celui-ci se ramasse d’une main avec seulement des idées, si légitimes soient-elles. Un gouvernement en place ne lâche prise que contraint et forcé.
Le chef du Parti Socialiste, Jean-Christophe Cambadélis reconnaît que “la gauche a perdu la bataille des idées”… Mais elle n’est pas encore défunte ! N’oublions jamais ce dicton populaire : “la bête n’est que blessée, elle mord encore”, car on peut légitimement s’inquiéter quand on voit les gesticulations et que l’on entend les vociférations de Manuel Valls à l’encontre des élus du Front National et de ses alliés. Un véritable acharnement obsessionnel et névrotique.
Quant à l’extrême gauche, qui croit toujours détenir la vérité, elle persiste dans son déterminisme idéologique : elle veut accueillir toute la misère du monde, revendique un multiculturalisme égalitariste universel et l’abrogation des frontières, de toutes les frontières, pour créer un monde globalisé et totalitaire. Parce qu’elle déteste la France, parce qu’elle ne comprend plus les Français tels qu’ils sont, elle veut tout changer et agit comme n’importe quelle dictature qui cherche à imposer ses vues. Elle n’hésite pas à pratiquer, avec l’aide de ses amis, les antifa, les violences physiques et verbales. Cela a toujours été son mode de fonctionnement et a toujours défini sa politique. Jusqu’où est-elle capable d’aller ?
Gagner la bataille des idées, c’est bien. Gagner le pouvoir, avec la vigilance en plus, c’est mieux.
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