Ont-ils une deuxième chance ?

Un redoublant a droit à une autre tentative, mais un Président ?

Nicolas Sarkozy, l’homme des 600 milliards de dettes supplémentaires, l’homme qui a renvoyé la Libye à l’âge de pierre, l’homme qui truque ses comptes de campagne, serait l’homme du devoir ? La Libye, Suisse de l’Afrique du Nord, attirant les migrants, leur donnant du travail et des soins, investissant partout en Afrique, un pays éduqué, riche et moderne, rasé par la folie égotique de Sarkozy et Lévy qui ne pouvaient pas piffer l’infâme Mouammar… On connaît la suite. Qu’importe, Lévy persiste et signe. Tel un putschiste, il ne regrette rien. Attendez-vous à une 3e guerre mondiale, messieurs dame, si le tandem Sarkozy-Lévy revenait au pouvoir. Après une si longue absence, ils sont gonflés à bloc, gavés d’hormones. Achetez les sacs de riz et creusez les abris.

François Hollande, l’homme du mariage des homosexuels, l’homme qui a regardé défiler des millions de Français sans lever le pouce, l’homme des virées en scooter, des taxes supplémentaires, de l’impopularité record serait le candidat naturel ?

Et tous les deux, les hommes des déficits publics, de l’immigration sauvage, du laxisme, de la démagogie, de la débandade et du maquillage des comptes, il faudrait les regarder bientôt entrer en scène, battre campagne et nous resservir l’écœurante mixture purgative qui mine le pays depuis 40 ans ? Nous infliger l’étourdissant cortège de convenances bourgeoises, d’omerta et d’éléments de langages calibrés ?

Ces deux là sont comme le lycéen boutonneux à la voix bêlante qui demanderait à des parents béats devant leur fiston cossard un nouveau sursit après un énième échec pour décrocher le sésame des études supérieures et cesser de plomber les finances familiales de son train de vie dispendieux, ses amourettes, ses bagarres, ses déplacements en deux roues, etc.

Sauf que ça fait 40 ans que le bachelier boutonneux redouble. Il a vieilli : tel Tanguy, il s’incruste, même si d’un mandat à l’autre il change de style, de coupe de cheveux et de déguisement, c’est toujours un peu le même, avec la ritournelle « c’est difficile… »

Alors les Français, comme les parents de l’ado, s’interrogent. Le prochain coup, que va-il nous inventer ? Un déficit de 10% ? Une guerre à la Russie ? Un 3e avion présidentiel ? Marier les singes ? Et il convoquera pléthore de saltimbanques, de professeurs nimbus et de charlots subventionnés pour expliquer en plateau télévisé, forts de leurs diplômes, médailles et charges honorifiques, que le déficit, la guerre, l’avion présidentiel, ou le mariage des singes, tout ça, c’est bon pour la croissance et pour l’emploi. Et si toi pas comprendre, toi y en a être un benêt, négro.

Ce qui se dessine, c’est encore une entourloupe, un calcul de marchands de tapis pour gratter un mandat supplémentaire. La montée inexorable de Marine Le Pen est comme une aubaine pour eux. Il y a une forme d’entente entre ces deux là, un peu comme entre deux cancres ligués contre le premier de classe qui a la bonne réponse. C’est l’assurance tout risque, pour celui des deux qui sera finaliste, d’être élu au second tour face à la candidate mistigri ! Alors, pile, ou face ? PUMS ou UMPS ?

Ce qui se dessine c’est un électorat à deux vitesses, une France rurale, ouvrière, jeune, d’artisans de commerçants et de petits patrons qui vont voter pour Marine, parce qu’ils n’en peuvent plus de ce cirque. Et ne seront jamais représentés. Cette France-là, historiquement, ne se laisse jamais éternellement dominer par l’autre, celle des possédants, des rentiers, des privilégiés qui voteront bonnet blanc ou blanc bonnet. Qu’importe qu’elle pèse 35, 40 ou 45% des suffrages, quand le point d’équilibre sera dépassé, ce sera le basculement et il sera brutal. Ce point, aucun politologue de la montagne Sainte Geneviève, aucun sachant, aucun expert stipendié ne sait exactement ni où et ni quand le situer.