Les petits mensonges du grand remplacement

Les petites censures qu’on s’inflige de soi-même à soi-même sont souvent un moyen élégant d’éviter certains sujets. Le sujet des remplacements de population est justement l’un de ces sujets que les majorités prennent grand soin d’éviter : la parole est vite abandonnée aux silences étouffés de quelques groupes minoritaires. Et quand elle vient à en sortir, la place publique est bien vite nettoyée de ces sujets embarrassants. C’est pratique : « Qu’ils en parlent entre eux, et nous garderons pour nous les sujets plus faciles et plus rentables », se disent les partis de pouvoir.

Et les gens biens.

Mais ne nous laissons pas tromper : laisser tout cela aux mains exclusives de l’extrême-droite ou des identitaires offre surtout l’avantage de maintenir – à tort – le thème du remplacement dans le champ de l’immigration. Ce qui permet à la bien-pensance hypocrite de vite taxer d’affreux fasciste quiconque souhaite évoquer le sujet. Pourtant les migrations de remplacement ont bien succédé aux migrations économiques. Depuis le début années 90 ces politiques de « compensation » sont à l’œuvre dans une majorité des pays de la vieille Europe. Dont la France bien sûr. Et ce n’est ni de gauche ni de droite que de le constater si c’est une réalité. En essayant d’en parler, je ne suis dans aucune dénonciation, malgré que les temps y soient propices, ni dans aucune stigmatisation, terme puant à la mode. Mais le piège est là, et il serait stupide d’y tomber. Comme il serait encore plus stupide de reprocher à des migrants de migrer. Car ils sont l’une des premières victimes de ces déplacements planifiés.

Alors plus loin que de jeter la pierre aux « immigrés » c’est peut-être déjà vers nous qu’il faut oser aller chercher quelques responsabilités.

Car c’est bien nous qui avons amorcé et qui continuons d’organiser ces flux migratoires. Officiellement. Et pour deux raisons au moins :

La première raison, c’est que notre taux de fécondité est trop bas. Cela entraîne un déclin de la population, une diminution de sa masse totale. La seconde raison, c’est que notre taux de mortalité est trop faible. On meurt trop vieux autrement dit. Ce qui a pour conséquence de diluer la part des actifs dans une population trop âgée. Mais ne faisons ici aucun lien malsain avec les débats sur l’euthanasie qui vont bientôt s’ouvrir.

Pour résumer donc, notre population doit être « compensée » car elle se rétrécit et se vieillit. Et qu’elle détruit plus de richesse qu’elle n’en crée. La solution est scolaire pour nos z’élites : « Commençons par importer des populations nouvelles, relativement jeunes et qui disposent d’un bon taux de fécondité. Nous finirons bien ensuite par savoir ce qu’on en fait. ».

Il est un risque probable de trouver des justifications à ce mécanisme. Mais ce sera sans doute en usant de faux humanismes et d’une certain fatalité mathématique. Cela prouvera juste que notre cadre de référence est déjà biaisé. Racorni et diminué. Parce qu’en y réfléchissant mieux, on pourrait surtout se poser la question du pourquoi il serait si grave que notre population diminue naturellement ? On nous rebat bien les oreilles tous les jours avec les menaces mortelles de la surpopulation, le réchauffement climatique ou le tarissement inexorable de toutes les ressources naturelles. Et tant d’autres présages plus noirs encore.

“Ce remplacement d’une population par d’autres, il faut bien se le dire, n’offre de vrais avantages que pour l’État lui-même. Pour personne donc.”

Alors pour que sa politique contredise autant sa propagande, l’État doit bien avoir au moins quelques autres raisons. Moins officielles cette fois.

Des nécessités personnelles qui lui seraient si vitales qu’il préfère plutôt modifier sa population en profondeur que d’en perdre une miette :

Il est possible que les intérêts de l’État soient maintenant devenus fondamentalement différents de ceux de son propre peuple. Qu’il se soit comme animé de sa propre vitalité, et que celle-ci lui importe bien plus que la nôtre. Il est possible que ce bel État-providence, façonné à coups de petites promesses démagogiques et de bulletins de votes complices ne soit devenu une sorte d’État-Dieu dont la population ne serait plus la raison, mais au contraire la nourriture dont il a besoin : le carburant de sa propre inflation. Grossir, grossir toujours plus !

Il est possible aussi que l’État, en échangeant peu à peu sa population, ne fasse justement rien d’autre que de l’adapter à ses propres besoins futurs : dans sa composition physique tout d’abord, en lui injectant des populations nouvelles, mais aussi dans sa nature morale, par petites touches de dénaturation des valeurs ou d’élagage des différences. On verra où ça nous mène.

C’est risible presque : nous qui avons voulu de cet État-providence pour toujours mieux manger sur le dos « des autres » voilà que c’est maintenant de nous qu’il se nourrit ! C’est bien normal finalement : les autres c’était nous. Vous n’aviez pas compris ?

Alors si demain son peuple ne suffit plus à son appétit, il doit bien en changer aujourd’hui. Un homme en vaut bien un autre de toute façon.

Dans tous les cas nous sommes responsable. Plus encore que l’État lui-même. Car l’État n’existe pas vraiment : c’est une fable qui nous sert à nous exonérer de nos propres responsabilités. Il est notre propre reflet. Et en voulant tout obtenir de lui – de nous –, et tout de suite, en deux ou trois générations nous avons tout consommé : les richesses créées dans le passé et surtout celles à venir. Nous avons obligé de faux hommes politiques a nous mentir toujours plus. Et pour se maintenir ils ont fait l’État à notre image : lui avant tout, quel qu’en soit le prix payé par les autres. Alors si le peuple maintenant se gâte de trop de mensonges, maintenant qu’il est devenu oisif et gavé, alors l’État tout-puissant le change. C’est simple. Pour assurer sa propre pérennité avant tout. Et peu lui importent ceux-là mêmes qui composent sa population, les vrais gens, ils ne sont qu’une variable parmi d’autres, à la fois responsables et victimes de leur propre aliénation à un État qui n’a plus rien d’humain. Car ce remplacement d’une population par d’autres, il faut bien se le dire, n’offre de vrais avantages que pour l’État lui-même. Pour personne donc.

> le blog de Sébastien Morge

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120 Comments

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  • 0 / 10
  • samovar , 2 septembre 2013 @ 19 h 28 min

    Il ne faut pas beaucoup de force, il faut beaucoup beaucoup d’Amour … de la Vie. Voyez les veilleurs, faites en la promotion et encourageons les à avoir pleins de petits veilleurs ! A mon avis, ils ne demandent pas mieux !!

  • samovar , 2 septembre 2013 @ 19 h 29 min

    Ca peut revenir …

  • samovar , 2 septembre 2013 @ 19 h 37 min

    “aime rentrer” sans vouloir vous offenser …

  • mariedefrance , 2 septembre 2013 @ 19 h 53 min

    Vous ne m’offensez pas.
    j’ai fauté :-))

  • Anne Lys , 2 septembre 2013 @ 20 h 54 min

    « Nous sommes responsables », dites-vous.

    Je n’aime pas beaucoup ce « nous », parce que ceux qui, pendant des décennies, se sont battus à la fois pour essayer de faire comprendre aux politiques alors au pouvoir le risque énorme qu’ils prenaient en accueillant, ou plutôt en invitant, toute la population du globe à venir s’installer en France et pour refuser leur vote à ces politiciens.

    Ce sont ces politiques, ces artistes (ou prétendus tels), tous ces membres de la caste médiatico-politique, qui n’imagineraient pas une seconde d’ouvrir même un galetas de leur demeure pour loger un sans-abri et feraient aussitôt (à juste raison d’ailleurs) appel à la police si une famille inconnue forçait leur porte et prétendait avoir désormais le droit d’être logée et nourrie à leurs frais, ce sont ceux-là qui sont responsables de la présence dans notre pays d’une personne sur six qui n’y a pas ses racines, qui y est venue sans y être invitée et à qui ils ont allègrement accordé le droit d’être logée, nourrie, soignée et éduquée aux frais des habitants d’origine et même de se comporter dans notre pays comme en pays conquis,

    Bien entendu, ceux qui se sont laissé impressionner par leurs prétextes humanitaires et ont cru qu’il fallait accorder à tout venant les droits de libre circulation, libre installation et vie en famille et qui ont porté ces politiciens au pouvoir et ces personnalités médiatiques au sommet de la popularité, sont également responsables de cette situation, pour n’avoir pas compris que, certes, ces droits existent mais que leur exercice exige que les bénéficiaires circulent, s’installent et fassent vivre leurs familles à leurs propres frais, et non à ceux des populations au sein desquelles ils veulent s’installer. Et qu’ils doivent, pour le moins, être réciproques, or ils ne sont reconnus que par quelques pays occidentaux, neuf pays non européens sur dix ne les reconnaissant pas.

    Mais ces électeurs et téléspectateurs irresponsables ou trop responsables, ce n’est pas « nous », même si nos efforts n’ont pas été couronnés de succès.

    Cette petite précision apportée, bravo pour cet article.

  • Anne Lys , 2 septembre 2013 @ 21 h 00 min

    Moi non plus je n’envoie pas de commentaires sur Boulevard Voltaire, parce que je n’adhère pas à Facebook et n’apprécie pas du tout qu’on essaie de m’y faire adhérer de force…

    Facebook est une excellente affaire, mais j’aime bien garder mes petits secrets pour moi et non les mettre sur la place publique, pour faciliter le marketing de certaines entreprises…

  • sébastienmorge , 2 septembre 2013 @ 22 h 07 min

    Merci à vous tous en tout cas, pour tous ces commentaires très intéressants !

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