Notre société et nos pays se trouvent confrontés à un double assaut des démagogues et des terroristes. Trois sortes de nouvelles nous auront ainsi littéralement frappés en cette dernière semaine de juin :
– l’annonce folle d’un référendum par le gouvernement gauchiste d’Athènes dirigé par Tsipras, dans la nuit du 26 au 27 juin
– la violence des manifestations de taxis et l’attitude du gouvernement de Paris et l’attitude du ministre de l’Intérieur le 25 juin
– et, bien entendu la décapitation islamo-terroriste à Saint-Quentin-Fallavier le 26 juin.
Je les examinerai, après quelques jours d’un nécessaire recul, successivement.
Je commencerai par l’affaire grecque.
Le 23 juin, anticipant en quelque sorte, le choix qui va se décider dans les urnes de ce pays, j’avais déjà titré un petit message : “Non à Tsipras, oui à la Grèce européenne !” J’en réitère d’autant plus le contenu que l’on entend tous les jours les médias nous seriner que “le peuple grec” serait derrière ce démagogue irresponsable et son ministre des Finances. Les rédactions gauchisantes de la presse hexagonale et, en partie, le gouvernement de Paris font mine ce croire, – et peut-être même le pensent-il de façon sincère – qu’une équipe d’amateurs gauchistes, qui se seraient certainement entendus avec Cambadélis quand il dirigeait l’UNEF, peut incarner une nation et diriger un État.
Sur mon compte Facebook j’avais donc repris une photo de l’AFP ; de l’une des manifs proeuropéennes
Un aimable lecteur m’avait donc posé la question : “Tsipras n’est-il point l’héritage laissé par les Karamanlis, Papandréou et consorts ? Ces gens-là ont-ils modernisé cet État archi-pourri ? Qui a fait une constitution dans laquelle les armateurs sont exonérés d’impôts ce qui n’était pas le cas dans la précédente ?”
En fait, Tsipras est un héritier du “parti communiste de l’intérieur” et des mouvements gauchistes. Les erreurs de Karamanlis junior et, plus encore celles commises autour de la dynastie Papandréou, Georges étant lié à Strauss-Kahn et à l’Internationale socialiste, sont un fait, comme celles du PS et de l’héritage gaullo-technocratique en France. J’imagine que cela ne vous conduit pas à voter pour le PCF. Tsipras n’apportera rien de bon à la Grèce. L’instrumentalisation de la question fiscale [n’en nions pas l’existence, mais ne l’exagérons pas] est une très grosse ficelle, en Grèce comme en France. J’aurai l’occasion d’y revenir.
Ce qui me plaisait dans cette photo c’était l’affirmation de la Grèce européenne, ma conviction profonde, ce qui va très au-delà de l’union européenne, de l’euro-zone, etc. C’est aussi la preuve que “le peuple grec” n’est pas avec Tsipras, Varoufakis et autres continuateurs d’un gauchisme complètement irresponsable style “syndicalisme étudiant”.
J’insiste aussi sur le caractère mensonger des élections du 26 janvier. Les amis de Tsipras ont promis pendant la campagne électorale de rester dans l’euro. Ils ont camouflé la contradiction entre cette promesse et les promesses “sociales de gauche” (salaire minimum très supérieur à celui des pays voisins, système de retraites caricatural comparable à celui de la France et déficitaire, etc.) Ils ont obtenu alors 36 % des voix. Ne croyons pas les Grecs plus stupides qu’ils ne le sont : je ne pense pas que Syriza les représente en majorité. Les manifestations proeuropéennes les prouvent.
À la suite de quoi, mon correspondant facebookien me demandait : “Alors, qui va réformer ce pays ? car là, en dehors du débat idéologique se trouve le problème réel du pays ”
Dès le 24 juin, la réponse était, pour moi, claire : “En tout cas ce ne sera ni Tsipras ni ses amis d’extrême gauche.” D’autre part c’est l’affaire des citoyens et des contribuables du pays que de se poser le problème de ce que nous appelons “réforme” : il ne faut, pour ce pays-là, comme pour tout autre, ne jamais dépendre de créanciers internationaux .
Le 30 juin les partisans du “oui” c’est-à-dire les gens qui s’opposent aux mensonges successifs du gouvernement actuel, bravaient la pluie (!) sur la place de la Constitution. Ils disaient “nous restons l’Europe”. Ils étaient deux fois plus nombreux que les admirateurs de Tsipras rassemblés la veille. Manifestaient ainsi pour la Grèce européenne, les maires d’Athènes et de Thessalonique, le professeur de Droit constitutionnel Nikos Alivizatos et des représentants de la société civile, etc. Leur beau succès ne préjuge pas des résultats effectifs d’une consultation qui touchera tout le pays, mais on ne peut pas minimiser ce signe. Déjà la veille, en l’absence de sondage, les bookmakers de Londres donnaient 66 % de chances de victoire des proeuropéens…
Il faut dire non au suicide d’un pays et d’un peuple d’Europe, et, plus généralement encore non au suicide de l’Europe.
Ce 5 juillet la réponse reposera encore plus clairement sur le bon sens et la volonté du peuple grec auquel Tsipras lui-même a offert une opportunité de manifester son choix qui, je l’espère le renverra à ses chères études trop tôt interrompues.
> Jean-Gilles Malliarakis anime un blog.
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