Et maintenant, qu’allons-nous faire ?

Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a déclaré : « À partir du moment où une loi a été votée par le Parlement, qu’elle a reçu l’aval du Conseil constitutionnel, il est temps que tout le monde accepte ce choix ». La réplique, qui claque comme une gifle, nous la laissons à Saint Thomas d’Aquin : « Toute loi portée par les hommes n’a raison de loi que dans la mesure où elle découle de la loi naturelle. Si elle dévie en quelque point de la loi naturelle, ce n’est alors plus une loi mais une corruption de la loi. » (Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique I, II, q 95, a 2). L’Église enseigne encore que « si donc il arrive aux dirigeants d’édicter des lois ou de prendre des mesures contraires à (l’)ordre moral et, par conséquent, à la volonté divine, ces dispositions ne peuvent obliger les consciences (…) Bien plus, en pareil cas, l’autorité cesse d’être elle-même et dégénère en oppression. »

Cette oppression est manifeste. Chaque jour qui passe nous apporte son nouveau lot de sales besognes commises par des barbouzes en civil et des policiers, gendarmes et CRS transformés en basse police politique. Pour leur honneur, pour celui de la France, la vraie, pas celle du pays légal soumis aux forces occultes, il faudra bien tôt ou tard que certains cessent d’exécuter des ordres scandaleux. À un certain stade, chacun, en son âme et conscience, doit choisir son camp. Sinon, ce serait considérer que les pires barbaries seraient absoutes parce que pratiquées à la suite de l’ordre d’un chef hiérarchique. Déjà en 1905, la question s’était posée pour des gendarmes envoyés fracturer à coups de hache les portes d’églises. La situation était à ce point dramatique que des officiers de gendarmerie avaient présenté leur démission. Tandis que d’autres s’étaient déshonorés en faisant feu sur des catholiques, ce qui, au final, fit chuter le gouvernement maçonnique de l’époque.

L’Histoire est-elle en train de bégayer ? Le 26 mai, un nouveau seuil a été franchi. Des Français venus défendre la Famille ont été les victimes de tirs de Flash-Ball. Soit les moyens utilisés par les forces de l’ordre dans les cités lorsque celles-ci sont la proie d’émeutiers… Des moyens réservés, dans les cités, lorsque le point culminant de l’agressivité adverse est atteint : en banlieue, il arrive qu’on tire à la chevrotine ou qu’on balance un cocktail molotov sur des CRS avant d’en arriver à l’utilisation du Flash-Ball. Mais le 26 mai, il s’agissait une fois de plus pour le régime d’adresser un message au pays réel, un message méprisant et violent destiné à tenter de briser sa mobilisation contre une loi inique.

« À un certain stade, chacun, en son âme et conscience, doit choisir son camp. »

Faut-il s’étonner que ce soit Manuel Valls qui use et abuse d’un tel rapport de force ? Rappelons que ce ministre, né d’une famille républicaine espagnole, a baigné dans la nostalgie de cette période des années ’30 durant laquelle les rouges et les francs-maçons ont persécuté les catholiques jusqu’à provoquer une guerre civile. Or, aujourd’hui, en France, il faut bien avoir conscience que la haine de la famille a pour corollaire la haine du christianisme. Un autre des sinistres ministres de ce gouvernement, Vincent Peillon, ne se situe-t-il pas lui-même dans la continuité de Robespierre ? N’est-ce pas précisément celui-là qui prévoit, dans l’Éducation nationale, d’imposer tout à la fois l’enseignement de la théorie du genre et de la morale laïque ? Quant à François Hollande, sa république socialiste française laissant libre cours à de tels idéologues reconvertis en ministres ne s’inspire-t-elle pas de plus en plus du mode de gouvernance pratiqué autrefois dans l’union des républiques socialistes soviétiques ?

Et dans ce cas, que faire ? Ne pas reculer. Ne pas cèder. Mais puiser dans l’Histoire des modèles qui ont fait face courageusement à l’oppression. Relisons Soljenitsyne condamné au goulag pour “action contre-révolutionnaire”.

Surtout, évitons les pièges. Il faut savoir opposer doctrine à doctrine. Et pour cela, il faut se former.

Dans la confusion générale des esprits, n’utilisons pas le vocabulaire révolutionnaire. La révolution, qui accompagne la subversion, c’est elle qui siège aujourd’hui à l’Élysée, à Matignon, à l’Assemblée nationale, au Sénat, et qui veut détruire nos familles. Nous ne sommes pas le désordre. Nous devons être le sursaut contre-révolutionnaire qui rétablira l’ordre naturel et chrétien.

De même, refusons la sémantique de l’adversaire, telle la “lutte contre l’homophobie” qui sert justement à justifier le plan gouvernemental qui veut, dès leur plus jeune âge, déstructurer nos enfants et souiller leur âme, banalisant l’homosexualité et la théorie du genre avec des ouvrages étudiés aux titres évocateurs tels Papa porte une robe, Jean a deux mamans ou encore Le petit garçon qui aime le rose.

Au contraire, libérons la parole des Français et entretenons la défiance au politiquement correct. Quels que soient les idéologues au pouvoir, proclamons le réel et servons le bien commun.

Continuons sans faiblir à chahuter les ministres, à faire entendre partout la voix de la colère et de la résistance. Profitons de l’été pour participer à des sessions de formation. Maîtrisons les concepts. Identifions les adversaires en parvenant à distinguer les exécutants et les commanditaires. Décortiquons les différentes phases de leur plan. Mettons au point une stratégie de reconquête. Organisons-nous avec intelligence et efficacité. Et cultivons une vie intérieure qui nous aide à tenir bon au milieu des épreuves.

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58 Comments

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  • Georges Cuvier (Paléontologue) , 1 juin 2013 @ 23 h 53 min

    Clairvoyante synthèse de M. Escada ! Merci.

    Nous vivons des heures sombres où un gouvernement qui prétend “gouverner par le peuple et pour le peuple” ne vise finalement qu’à imposer, par la violence, les délires pervers de l’hyper-classe mondialiste.

    Tous les faits sont exacts et alarmants. La répression gronde ou plutôt frappe (flashball, matraque, gardes à vue, interpellation…) contre des innocents pacifiques. Honneur à cette “génération garde à vue” !

    M. Escada a raison de dénoncer la subversion incarnée par les tenanciers du système!
    Avec cette loi Taubira, ces gens ne visent simplement qu’à légaliser le désordre!

    On aurait envie de dire deux choses à notre gouvernement socialiste national:
    1/ Avant d’aller donner de grandes leçons de “démocratie” à travers le monde… (En Syrie?)
    il s’agirait peut être pour eux de reprendre le contact avec leur propre peuple!?
    2/ A prendre Robespierre pour modèle, gardez vous de finir comme lui ! La “révolution” est un processus plus facile à enclencher qu’à maîtriser. Cf. les sorts de Danton, Robespierre…

    Aux forces de l’ordre qui actuellement sont employées à créer le désordre pour détourner l’attention, on voudrait leur dire avec M Escada: “Choisissez votre camps avant qu’il ne soit trop tard!”
    Nous sommes la France qui vous a toujours respecté, la France que vous avez toujours rêvés de protéger et secourir, Nous sommes la France qui vous a toujours plaint dans les difficultés de votre tâche. Mais ne commettez pas l’erreur de couvrir un gouvernement qui vous manipule et qui n’hésitera pas une seconde à vous réserver un jour ou l’autre le sort des gardes suisses aux Tuileries en 1792 ! Car vous êtes parmi les mieux placés pour voir que ce n’est pas irréaliste et ce jour là aussi vous aurez “des ordres” !
    Alors Stop au gazages, aux arrestations, aux tabassages, aux humiliations de gens qui pourraient être vos enfants, vos parents ou vos grand-parents. Réservez votre énergie pour une cause qui en vaut la peine! Ne devenez les “affreux” d’une dictature aux abois!

    Pour terminer, je voulais remercier M Escada de rappeler qu’avant tout, il s’agit d’opposer projet à projet. La dictature socialiste a son projet pour détruire la société et le Pays mais il ne suffit pas d’être contre! Il faut savoir exactement ce que l’on propose à l’inverse. Et pour ça la “formation” que l’auteur de cette tribune appelle de ses voeux, est indispensable !

    Enfin, je n’ai pas trop compris les conversations de quelques trolls dans les commentaires sur Saint Thomas d’Aquin. C’était un grand penseur, philosophe et théologien catholique et français. Le Thomisme et la scolastique font partie des écoles de pensées qui ont forgées l’âme intellectuelle de ce Pays et de l’Eglise catholique. Alors ce petit clin d’oeil à notre histoire intellectuelle, jamais démodée, à la façon d’une “remise des pendules à l’heure” m’a paru tout à fait adaptée aux circonstances.
    ONLR!!!

  • Yaki , 2 juin 2013 @ 9 h 13 min

    Intéressant ce distingo entre loi naturelle et “divine”, surtout que vous placez celle de la nature au dessus de celles de dieu. Comme si la nature n’était pas la création de dieu. Y aurait-il quelque chose de supérieur ?

  • MEYER , 2 juin 2013 @ 9 h 33 min

    Si j’ai bien compris, ‘Monsieur Valls’ dédouane tous les officiels et autres agents du nazisme qui ont obéi aux lois du III° Reich – Le Tribunal de Nuremberg était donc une erreur politique ? – De même il donne tort à son père qui a fui l’Espagne pour fuir les lois franquistes …
    Sur cette base de réflexion, il ne peut plus y avoir de “réfugié politique” puisque, en refusant les lois de leurs pays ils encourent les foudres des ‘bien pensants’ vallsiens …

  • Yaki , 2 juin 2013 @ 9 h 40 min

    J’ai justement limité mes exemples de pédophilie et inceste à des personnes de sexes différents, qui selon vous, seules des relations hétérosexuelles ouvrent droit au mariage.
    Je suis ravi de voir que vous ne mettez pas sur le même plan les relations homosexuelles et les relations pédophiles ou incestueuses entre personnes de même sexe.
    Il vaut mieux vous limiter à certains liens de parenté, car nous pourrions vite débattre de Mme Boutin, qui refuse le mariage homo au nom de la nature, quand elle-même ne suit pas les lois divines…

    J’ai bien compris de quoi il retournait, mais j’aime bien soulever les contradictions.
    Votre définition du mariage est assez bonne, “institutionnalisation de l’union d’un homme et d’une femme, permettant de définir le cadre de la famille et organisant l’ensemble des mesures d’ordre juridiques destinées à la protection de ce cadre, et ce dans le but de protéger l’enfant (s) à venir !”
    Le mariage est essentiellement un cadre juridique donnant droits et devoirs, notamment pour protéger les enfants.
    Or il existe des enfants adoptés, qui ne sont pas le fruit des parents adoptants. Il est donc important de sécuriser les enfants dans le foyer dans lequel ils vivent que ce foyer soit hétéro ou homoparental.

    Le mariage fait la distinction entre parents biologique et parent social. L’adoption en est une preuve, de même que la présomption de paternité des enfants de couples mariés. Pour sécuriser l’enfant, on lui donne d’office un père, même s’il n’est pas le père biologique.
    La parenté biologique est étrangère au mariage.
    Bien sûr qu’un enfant est né d’un homme et d’une femme. Personne (ou presque, sait-on jamais) ne nie cette réalité.Simplement, un enfant peut être élever dans un foyer composé de 2 hommes ou 2 femmes et il est alors important de protéger cette famille.

    Vous parlez de procréation naturelle no médicalisée : elle est autorisée en France, pour les couple stériles. La PMA existe pour les hétérosexuels.

    De plus, le mariage est autorisé pour des couples stériles, alors qu’ils ne pourront pas faire d’enfants. alors pourquoi les couples ne pouvant pas avoir d’enfants auraient le droit de se marier lorsqu’ils sont hétéro et pas quand il sont homos, alors même que l’Eglise a longtemps reconnu ces unions homosexuelles ?

    Si vous refusez le mariage homo, c’est plus au nom d’une conception religieuse que d’une véritable défense des enfants (puisque vous refuser la protection de la famille à 40 000 enfants (minimum) vivants dans une famille homoparentale.
    En voulant imposer une vision religieuse, vous ne valez pas mieux que les islamistes qui veulent imposer leur vision religieuse, via parfois la charia, à d’autres.

    Au moins, dans ma vison démocratique, laïque, les gens sont libres de se marier ou pas civilement puis religieusement, avec un homme ou avec une femme. Je ne vous impose personnellement aucune solution. Libre à chacun de choisir sa voie.

  • jean59 , 2 juin 2013 @ 9 h 44 min

    Le petit caporal correzien et son reichfurher creusent leurs tombes tout doucement.

  • Creuxduloup , 2 juin 2013 @ 10 h 21 min

    Sans aucune référence religieuse, aucun pouvoir politique ne peut s’arroger le pouvoir de décréter que le soleil se lève à l’ouest, ni qu’un enfant peut avoir deux mères…

  • C.B. , 2 juin 2013 @ 11 h 22 min

    Jo, merci pour votre lien, dont je retiens cette phrase: ” Obéir à la loi si elle est juste et donc s’autoriser à désobéir si elle est injuste” (Olivier Cayla, directeur d’études à l’EHESS (depuis 1996), Intitulé de la direction d’études : ” Théorie de la norme juridique et de son application”).

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