Aucun combat ne peut être gagné sans avoir du cœur au ventre. La sagesse populaire, avec son imagerie, souvent forte, n’est pas à prendre à la légère.
Béatrice Bourges, cette petite femme au sourire d’ange nous en fait prendre conscience à sa façon.
À suivre les journaux de référence et leurs séides, on finirait par la croire coupable de voler l’image de Gandhi, par l’imaginer VRP en régime amaigrissant, ou – horreur suprême – en avance sur le temps de carême, sans compter l’esprit « gauche en poil de chameau » qui blatère de la voir connaître le sort des SDF, et un certain journaliste de la chaîne parlementaire qui a souhaité sa mort, et contre qui elle doit porter plainte. Ah ! Si en plus elle pouvait recevoir quelques coups bas…
Nous n’en sommes pas loin, malheureusement. Ne parlons même pas de ceux de la police politique – celle qui reçoit son traitement de nos impôts – mais de ceux portés par des déclarations peu attendues.
Je fais référence à l’article de François Franc (Présent n° 8034 du 1er février 2014 : « Interrogée sur la visite rendue par Jean-Marie Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen à Béatrice Bourges, Marine Le Pen a répondu : “La visite, amicale sûrement j’imagine, de Jean-Marie Le Pen à Béatrice Bourges, c’est la 2665e préoccupation des Français dans l’ordre chronologique”. »
Le discours de Béatrice Bourges est cependant très clair. En substance, elle demande que les députés et autres politiques qui disent souhaiter le départ de Fraçois Hollande saisissent la perche qu’elle leur tend, qu’ils fassent leur travail politique qui consiste à faire établir, voter et promulguer la loi organique nécessaire à l’application de l’article 68 de la Constitution.
Mais à bien y réfléchir, il est absolument ahurissant que, dans un pays qui se dit démocratique (le mot a-t-il encore un sens ?) un article aussi important de la Constitution soit lettre morte.
En poursuivant la réflexion on peut affirmer qu’une des barrières constitutionnelles à l’établissement d’une dictature n’a jamais été posée depuis 1958… après une bonne vingtaine de révisions de la dite Constitution…
Tout bon citoyen, sans connaissances juridiques spécialisées, de toute opinion politique, devrait s’ériger contre ce manque qui est aussi un abus de pouvoir, et un déni de démocratie.
En soulevant ce lièvre – peut-être inattendu, mais qu’importe ! – Béatrice Bourges offre « un boulevard » à tous les défenseurs professionnels des libertés et autres drapeaux démocratiques.
Alors, pourquoi les appuis lui manquent-ils ? Pourquoi certains élus du peuple n’osent-ils pas fréquenter la place Édouard-Herriot ?
Pourquoi « la 2665e préoccupation des Français dans l’ordre chronologique » ne deviendrait-elle pas la première dans celui d’un certain parti politique ?
Doit-on triompher à coup de luttes internes ? Doit-on prolonger inutilement le « mal français » ?
Nous craignons la suite.
En attendant, Béatrice Bouges met sa peau au bout de ses idées, et avec grâce, car, dit-elle : « On ne jeûne pas avec une face de carême. »
Je ne sais pourquoi me revient l’image de l’Ange au sourire de la cathédrale de Reims.
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