Alors qu’en tenant compte de toutes les catégories de Pôle emploi, la France dépasse déjà les 5 millions de chômeurs, Nicolas Doze prévient mardi sur BFM TV : “Le problème, c’est que ça va continuer à s’aggraver parce que le contexte économique est mauvais : on est en récession, clairement, même si techniquement, on n’y est pas (encore). On a besoin de 150 000 emplois nouveaux tous les ans, pour répondre à la demande” et il faut “au minimum 1,5% de croissance, voire 1,6-1,7. La prévision 2013, c’est 1,2 et elle sera revue à la baisse. Il est donc évident que le chômage va s’aggraver…”
Certes, le gouvernement n’est pas responsable de la crise économique mondiale mais il l’est par contre de sa politique de l’emploi, récemment marquées par des décisions inopportunes : “Ce n’était pas le bon moment pour supprimer les heures supplémentaires défiscalisées parce que ça ne va pas créer d’emplois. Ça va par contre freiner l’activité dans les entreprises. Ce n’était pas le bon moment pour renoncer à la TVA sociale, (…) un petit levier de compétitivité sur le coût du travail. Et ce n’était pas le bon moment non plus pour donner un coup de pouce au SMIC car plus le SMIC augmente et plus on éloigne du marché du travail les jeunes qui n’ont pas de qualifications et qui n’ont pas d’expérience. À trois reprises, on a quand même augmenté le coup du travail en France”.
Et Nicolas Doze de rappeler que “le traitement social du chômage (en gros, les contrats subventionnés par l’État, ndlr) n’est pas une politique de l’emploi. Ça fait 15 ans qu’on fait du traitement social du chômage et ça fait 15 ans qu’on a un chômage qui est entre deux et trois millions de personnes…”
Les solutions pour s’en sortir ? “Ça risquerait de faire mal, ça risquerait de fâcher”, prévient Nicolas Doze : “la flexibilité du travail”, “les fameux accords emploi-compétitivité qui consisteraient, comme l’ont fait les Allemands avec le plein emploi aujourd’hui, à baisser le salaire et le temps de travail quand l’activité ne va pas et à faire l’inverse quand l’activité va mieux”, “la formation” (“Il faut peut-être arrêter de baisser le niveau des diplômes, faute d’augmenter le niveau des élèves.”), “[inciter] le capital à aller s’investir” (l’actuel gouvernement préfère le taxer), etc.
Tout cela pose aussi la question du rôle de l’État : “Pôle emploi est très bon pour enregistrer les demandeurs d’emplois, pour les gérer, pas pour les remettre sur le marché du travail. C’est une mission que l’on pourrait externaliser. Il y a des cabinets privés qui le font très bien et qui gagnent de l’argent en le faisant.”
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