Et oui, Monsieur Hollande, entre la fin 2012 et le début de cette année 2014, le taux de chômage en Hongrie est tombé de 11,6 % à 8,6 %. Le taux d’activité des Hongrois est au plus haut depuis début 2008. Pas étonnant donc que malgré les critiques virulentes de vos amis socialistes libertaires à son encontre, le premier ministre hongrois Viktor Orbán puisse attendre les élections législatives du 6 avril prochain avec sérénité : face à une coalition des partis de gauche à laquelle les sondages donnent 26 % des votes, le parti conservateur de M. Orbán bénéficie du soutien de 51 % des personnes décidées à se rendre aux urnes, après avoir été élu avec 52 % des voix exprimées en 2010 !
Et tandis que des centaines de milliers de Français descendent régulièrement dans la rue pour protester contre vous, votre gouvernement et vos lois liberticides, des centaines de milliers de Hongrois descendent régulièrement dans la rue pour exprimer leur soutien à leur gouvernement et protester contre le discours haineux des gauches hongroises et européennes. La dernière fois, c’était le 23 octobre dernier à Budapest quand face à la gauche et aux libéraux unis qui ont péniblement rassemblé 15 ou 20 000 manifestants, le Fidesz en a réuni plus de 200 000 dans ce pays de dix millions d’habitants.
Bien entendu, les sondages et les manifestations de rue n’ont pas valeur d’élections et le Fidesz n’a pas oublié qu’il avait perdu les élections en 2002 alors qu’un mois avant les sondages lui donnaient 10 points d’avance sur les socialistes, mais vous devez tout de même vous sentir un peu jaloux de ce gouvernement qui peut se permettre de faire campagne en vantant ses résultats !
Il n’y a en effet pas que le chômage qui est en baisse, alors que le salaire moyen a augmenté sous le gouvernement de Viktor Orbán de 4,6 % et que l’inflation est à son plus bas niveau depuis 40 ans. Les impôts payés par les familles hongroises et les petites et moyennes entreprises ont eux aussi baissé. Oui, Monsieur Hollande, baisser les impôts tout en stabilisant les comptes publics c’est possible ! En Hongrie, l’impôt sur les bénéfices des PME n’est plus que de 10 %, contre 19 % auparavant, et les ménages bénéficient d’un taux unique d’impôt sur le revenu de 16 %, avec des abattements tels pour les couples avec des enfants que les familles avec trois enfants ou plus ne payent plus l’impôt sur le revenu. «Malgré» ces baisses, la Hongrie parvient à maintenir son déficit budgétaire en dessous de la barre des 3 % et la Commission européenne a, grâce à la politique d’un gouvernement qu’elle critique par ailleurs, abandonné en juin 2013 sa procédure pour déficits publics à l’encontre de la Hongrie, tandis qu’elle met la France sous surveillance ! Viktor Orbán a ainsi à la fois réduit les impôts payés par les citoyens de son pays et stabilisé la dette publique qui a cessé de s’accroître depuis qu’il est au pouvoir, alors qu’elle avait explosé sous la coalition précédente dirigée par les socialistes hongrois.
Comment fait-il, me demanderez-vous ? Et bien par exemple il fait subir une cure d’amincissement aux administrations : 5 % de fonctionnaires en moins, plus que 8 ministres dans le gouvernement de la coalition du Fidesz et du parti chrétien-démocrate hongrois contre 38 ministres dans votre gouvernement ! Et, tenez-vous bien, aux élections législatives du week-end prochain, les électeurs hongrois éliront presque deux fois moins de députés qu’aux élections précédentes ! En effet, le gouvernement de Viktor Orbán a presque divisé par deux le nombre de députés : ils étaient 386 jusqu’ici, ils ne seront plus que 199 à partir d’avril. C’est ce qui s’appelle donner l’exemple quand on demande des efforts à ses concitoyens !
Si le chômage et les déficits sont en nette baisse malgré une croissance économique hongroise encore très modérée, à +1,1 % en 2013 après -1,7 % en 2012, +1,6 % en 2011 et +1,1 % en 2010 (chiffres Eurostat), c’est sans doute parce que le Fidesz, contrairement à l’UMPS, mise sur l’industrie nationale pour développer le pays. La politique de Viktor Orbán est une politique de RÉ-IN-DUS-TRI-A-LI-SA-TION. Et pour financer les baisses d’impôts et le soutien aux familles avec des enfants, Viktor Orbán ne s’adresse pas aux PME hongroises puisqu’il a fort judicieusement choisi d’augmenter la taxation dans les secteurs dominés par les grandes multinationales, à savoir le secteur bancaire, la grande distribution, les télécommunications et le secteur énergétique. Ceci montre bien d’ailleurs, et c’est aussi une leçon à retenir pour le FN français, que l’on peut mener une politique économique nationale sans sortir de l’Union européenne et sans rétablir des droits de douanes sur les produits importés.
Autre source de popularité : le gouvernement hongrois a contraint les grandes banques étrangères qui avaient incité les ménages hongrois à s’endetter en francs suisses, les mettant dans une situation dramatique lorsque le cours du franc s’est envolé, à permettre à leurs clients de convertir leur dette dans la monnaie nationale à un taux avantageux, ce qui a permis à deux cent mille familles hongroises d’éviter de perdre leur logement acheté à crédit !
En matière économique, ce sont d’ailleurs véritablement des politiques de gauche que le Fidesz mène, contrairement à vous, Monsieur Hollande, mis à part votre main extrêmement lourde en matière de fiscalité. Ce sont des politiques de gauche sociale, pas de la gauche bobo post-soixante-huitarde immorale, méprisante et marxisante que vous représentez. En voici un autre exemple : depuis 2010, le gouvernement dirigé par M. Orbán a réduit d’un cinquième le coût de l’électricité, du gaz, de l’eau, des égouts et du chauffage pour les ménages. Ceci, je le répète, AVEC UNE CROISSANCE ATONE ET DES DÉFICITS PUBLICS MAÎTRISÉS !!! C’est ce qu’on appelle gérer son pays en bon père de famille, n’est-ce pas ?
Et puis il y a le sociétal. Tandis que vous et vos amis redéfinissaient la notion de mariage pour faire plaisir à des lobbies extrémistes, tout en vomissant sur les Français en désaccord avec vous sur ce sujet, que vous considérez, dans la plus pure tradition de l’extrême-gauche, comme des réactionnaires, des intégristes ou des fascistes, Viktor Orbán et sa majorité inscrivaient la vraie nature du mariage dans la constitution hongroise. Tandis que vous avez fait, avec votre majorité, de l’avortement un «droit» qu’il est interdit de critiquer, Viktor Orbán et son gouvernement mènent des politiques actives pour inciter et aider les Hongroises à mener leurs grossesses à terme, quitte à recourir à l’adoption si elles n’ont pas de «projet d’enfant», pour reprendre l’horrible expression utilisée aujourd’hui au pays des Droits de l’Homme.
Affiche d’une campagne contre l’avortement organisée par le gouvernement hongrois, avec l’inscription «Je peux comprendre que tu n’es pas prête pour moi maintenant, mais tu peux me faire adopter. Laisse-moi vivre !».Aujourd’hui, selon un autre sondage, quand on demande aux électeurs hongrois qui ils aimeraient avoir comme premier ministre après les prochaines élections, 50 % désignent Viktor Orbán après 4 ans d’exercice du pouvoir. Son concurrent le plus proche, Gordon Bajnai, membre du gouvernement socialiste-libéral précédent et leader de l’alliance électorale gauchiste Ensemble 2014, ne serait préféré comme premier ministre que par 14 % des électeurs. Monsieur Hollande, 14 %, ce n’est pas beaucoup moins que le pourcentage de Français qui vous sont favorables aujourd’hui !
Photo : Viktor Orbán, premier ministre normal et joueur de foot invétéré, avec son maillot du Real Madrid. Archives de l’Académie du football Ferenc Puskás. Tirée du livre «L’Attaquant» (Napastnik) du journaliste polonais Igor Janke.
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La Hongrie de Viktor Orbán pour exemple
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