par Alain Bournazel, du Comité de rédaction des Cahiers de l’Indépendance.
Christine Lagarde, directrice générale du FMI, l’affirme : « L’économie entre dans une zone de danger ». Dans ce cyclone monétaire qui menace aujourd’hui les économies développées, la zone euro porte une responsabilité majeure. Pourtant, n’ont manqué ni les concertations, ni les réunions, ni les déclarations, pour persuader les opinions que la zone euro pouvait être sauvée. Ce grand cirque n’a guère convaincu les citoyens qui sont restés d’un scepticisme de marbre. Quant aux marchés financiers, ils ont poursuivi leur descente aux enfers, montrant le peu de cas que les détenteurs de capitaux font des déclarations des politiques.
Aujourd’hui, la situation est bloquée. Georges Papandreou, leur Premier Ministre, a beau se débattre, les Grecs ne veulent pas avaler d’autres mesures d’austérité. Le Financial Times du 20 septembre estime que la Grèce devrait sortir de la zone euro. Beaucoup de responsables le pensent également en Europe mais sans oser le dire. Toutefois, le principal problème pour l’Europe ne vient ne vient pas de la Grèce dont le poids est modeste à l’intérieur de la zone. Plus sérieux sont les problèmes de l’Espagne et du Portugal. Mais le pire vient d’Italie où la dette représente 120% du PNB italien, soit 1 900 milliards d’euros. Comment combler ce gouffre ? Personne ne le sait.
Mauvaise du côté des pays endettés, la situation l’est également du coté des éventuels financeurs. L’Angleterre n’est pas membre de la zone euro, elle n’est donc pas concernée par son sauvetage. On appréciera l’art des Anglais pour récupérer dans l’Union européenne tout ce qui leur est favorable, sans jamais s’embarrasser des domaines qui leur portent préjudice. Aujourd’hui, qui peut prendre en charge ces fameuses « euro-obligations » qui permettraient de mutualiser la dette ? L’Allemagne bien sûr, puisqu’elle est pratiquement le seul pays constamment excédentaire dans la zone euro. Mais la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe a fixé des limites sévères pour le recours aux euro-obligations. Les récentes consultations électorales ont montré par ailleurs que les Allemands n’étaient guère disposés à devenir les banquiers d’une Union européenne en perdition. Selon un sondage du Spiegel Online daté du 10 septembre 2011, 76% des citoyens allemands refusent l’extension des compétences du Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF). Les Allemands ne sont pas seuls. Les Finlandais par exemple qui ont dû faire face à une situation économique terrible au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et qui s’en sont sortis en serrant les dents, ne voient pas pourquoi, ils seraient aujourd’hui dans l’obligation de participer au sauvetage de l’économie grecque dont la gestion fut souvent irresponsable.
Il serait possible de poursuivre la longue liste des blocages qui enserrent l’Union européenne. Combien de temps ce navire obsolète et bourré d’explosifs pourra-t-il continuer à affronter la mer ? Nos lendemains européens ne sont certainement pas des lendemains qui chantent.
Vous pouvez vous abonner aux Cahiers de l’Indépendance ici.
1 Comment
Comments are closed.