Face à l’islam, l’Europe a le choix entre la contre-révolution culturelle ou l’autodestruction.
Une tribune de Paweł Wawrzyński, publiée dans l’hebdomadaire conservateur polonais Do Rzeczy, traduite pour Nouvelles de France avec l’aimable autorisation de l’auteur et de la rédaction du magazine.
De 1990 à 2010, en une génération, la population musulmane en Europe a augmenté de moitié, passant de 29,6 millions à 44,1 millions. Cela est dû en partie au plus grand nombre d’enfants dans les familles professant l’islam, et en partie à l’immigration. Alors que les musulmanes qui vivent sur notre continent ont en moyenne 2,4 enfants par femmes, les Européennes non-musulmanes ont seulement 1,5 enfant par femme : la population non-musulmane se réduit donc d’un quart en moyenne par génération. Si ces statistiques n’évoluent pas, en 2110 les musulmans seront les plus nombreux en Europe.
Le fondement de chaque culture, ce sont les valeurs et les croyances que les adultes transmettent aux enfants et qu’ils propagent dans leur entourage. Les comportements non conformes à ces valeurs sont considérés comme inappropriés et la société exerce des pressions pour que les personnes qui ont de tels comportements modifient leur attitude. Les valeurs d’une culture sont transmises de génération en génération et c’est ce qui lui permet de perdurer de siècle en siècle. En ce sens, l’islam est une culture.
L’Europe a néanmoins vu se développer une culture atypique, que l’on peut qualifier de culture post-chrétienne. Cette culture est fondée sur quelques grands axiomes : les valeurs et les croyances sont l’affaire privée de chacun, personne ne doit imposer ses valeurs aux autres car ce serait porter atteinte à leur liberté et les post-chrétiens n’ont d’estime que pour les valeurs qui découlent directement des besoins biologiques, comme la sécurité, le confort, la satisfaction, l’aspect, etc. Le principal ennemi des post-chrétiens, ce sont les Églises chrétiennes dont la mission est de propager des valeurs qui ne découlent pas directement des pulsions biologiques.
Le post-christianisme a ses prêtres, qui se présentent en général comme des défenseurs de la liberté, tel le journaliste polonais de gauche Jacek Żakowski qui a qualifié de scandale le fait que la Pologne veuille accueillir uniquement des réfugiés syriens chrétiens. Selon lui, cela montre que son pays est un État confessionnel. Un autre prêtre du post-christianisme, c’est le rédacteur en chef du journal Gazeta Wyborcza[1] qui diffuse depuis plusieurs décennies sa thèse d’un intégrisme catholique qui représenterait l’une des plus graves menaces pesant sur la démocratie polonaise.
L’imposture du multiculturalisme
Les apôtres du post-christianisme croient au multiculturalisme où les représentants de différentes cultures vivent harmonieusement les uns à côté des autres, conduisant un dialogue fructueux. Le concept de multiculturalisme n’est pourtant pas logique. En effet, si une personne a des valeurs, elle considérera comme nuisibles les comportements non conformes à ces valeurs, et aura donc de fortes réserves vis-à-vis des représentants des autres cultures. C’est pourquoi les melting-pots ne fonctionnent pas ou bien ils génèrent de fortes tensions.
Un exemple de melting-pot, ce sont paraît-il les États-Unis. Seulement la grosse majorité des Américains sont des chrétiens très religieux. La présence de représentants d’autres religions est très limitée. Ainsi, près de la moitié des Américains considèrent avoir une mission personnelle qui leur a été confiée par Jésus-Christ. Si donc les États-Unis sont un melting-pot, les constituantes de ce creuset de cultures se ressemblent beaucoup. L’exemple d’Israël, où les populations juive et palestinienne vivent en état de guerre civile depuis tant d’années, montre bien ce qui se passe lorsque les constituantes d’un tel creuset ne se ressemblent pas. On peut aussi citer l’exemple du melting-pot yougoslave qui a terminé son existence dans le sang.
Chaque culture humaine définit le rôle des femmes et des hommes et aussi les tâches qui leur incombent en matière de procréation et d’éducation des enfants. L’islam définit ces questions de manière très rigide et les familles musulmanes ont beaucoup d’enfants. Le christianisme définissait ces questions de manière plus souple, mais malgré tout suffisamment clairement pour que les enfants ne manquent pas. Dans le monde post-chrétien par contre, depuis les années 1960, la natalité a chuté, passant de 2,5 enfants par femme environ à 1,5 enfant par femme, un niveau resté stable depuis 10 ans. Il est souvent dit que cela serait dû aux difficultés économiques des parents potentiels et à la faiblesse des politiques familiales. Il faudrait donc en conclure que depuis la Deuxième guerre mondiale l’Europe est devenue une région pauvre, ce qui est absurde. En réalité, les post-chrétiens se fixent des objectifs liés au confort et à la satisfaction personnelle et ils préfèrent dépenser leur argent pour vivre dans un domicile plus spacieux ou s’acheter une meilleure voiture plutôt que pour élever des enfants. Ce n’est pas un hasard si la natalité s’est mise à chuter fortement à partir des années 60 : c’est à ce moment-là qu’a commencé la marche victorieuse de la gauche progressiste, la révolution hippie, etc.
L’Européen comme le dodo de l’île Maurice
Dans tous les pays européens habités par des musulmans, les femmes appartenant à cette confession font en moyenne environ moitié plus d’enfants que les autres. En France, le taux de fécondité des musulmanes est d’environ 2,8 enfants par femme contre 1,9 pour les non-musulmanes. Ce chiffre est de 1,8 contre 1,3 en Allemagne et de 3 contre 1,8 en Grande-Bretagne. Les enfants des musulmans conservent la religion, la culture et l’identité de leurs parents. Ils habitent souvent des quartiers séparés et ne s’assimilent pratiquement pas à la population autochtone.
Par une mégalomanie grotesque, on s’imagine qu’il existe une culture européenne qui serait particulièrement attrayante pour les représentants des autres cultures, mais c’est faux. Ce qui les attire, c’est uniquement la richesse créée il y a déjà longtemps par les chrétiens.
En réalité, il existe en Europe un besoin brûlant d’un retour au christianisme, à une religiosité vivante, à une défense active de sa propre identité et à une propagation de ses propres valeurs. Des cultures semblables à notre post-christianisme ont déjà existé dans le passé et elles n’ont jamais duré longtemps. Elles ont été repoussées par d’autres cultures qui savaient mieux défendre leurs valeurs. Des valeurs qui mettaient plus l’accent sur la famille et la procréation. Le post-christianisme européen voit grandir sur son territoire un puissant concurrent qui s’apprête à dominer le continent en quelques générations.
La domination de l’islam aura les conséquences que l’on peut observer au Moyen-Orient : une démocratie de façade, la terreur, le déclassement économique par rapport aux pays développés et un rôle de second ordre pour les femmes. Peut-être nos arrière-petits-enfants qui vivront dans l’Europe islamique sauront-ils lire et pourront-ils apprendre comment les défenseurs des libertés de notre époque leur ont réservé un tel sort.
Il y avait il y a bien longtemps sur l’île Maurice des oiseaux qui ne savaient pas voler : les dodos. Ils n’avaient pas d’ennemis naturels et n’avaient donc peur de rien. Même pas des êtres humains qui sont arrivés sur l’île au XVIe siècle. Cette insouciance leur a coûté très cher : à la fin du XVIIe siècle, ils avaient complètement disparu. La population autochtone européenne de ce début de XXIe siècle se caractérise par la même insouciance.
[1] Le journal Gazeta Wyborcza présente en Pologne des vues proches de celles du journal français Le Monde, avec lequel il collabore, et c’est aussi malheureusement la principale source d’information des grands médias français sur la Pologne.
Article original : Groźne Postchrześcijaństwo, Do Rzeczy n° 30/129 du 20-26 juillet 2015
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