Le 14 janvier, la Cour constitutionnelle autrichienne a décidé que les couples homosexuels pourraient désormais adopter des enfants dans les mêmes conditions que les couples hétérosexuels. Dans ce pays où il n’y a pas encore de « mariage » entre personnes de même sexe, cette évolution fait suite à la légalisation en 2013 de l’adoption de l’enfant du partenaire de même sexe dans les mêmes conditions que pour les personnes vivant en couple homme-femme et à la légalisation de la PMA en faveur des couples homosexuels en 2014. La décision de 2013 avait été imposée par la Cour européenne des droits de l’homme qui avait considéré qu’il y avait discrimination des personnes vivant en couples de même sexe puisqu’au sein des couples homme-femme non mariés les enfants d’un des partenaires pouvaient être adoptés par l’autre.
Le président de la Cour constitutionnelle autrichienne a expliqué la nouvelle décision étendant la possibilité d’adopter à toutes les situations en arguant que « aucun argument objectif ne justifie qu’il y ait des règles différenciées uniquement sur la base de l’orientation sexuelle ». Visiblement, pour ce monsieur et ses collègues, le fait qu’un enfant ait besoin d’un papa et d’une maman pour grandir dans les meilleures conditions n’est pas un argument objectif. Cette décision des juges autrichiens est caractéristique de la dérive des démocraties occidentales vers une sorte de dictature des juges puisque des juges militants, par le biais de contorsions intellectuelles de plus en plus osées, parviennent à faire dire aux lois et aux traités votés par les parlements nationaux absolument ce qu’ils veulent. Cela montre aussi le danger des unions civiles ou des « PACS améliorés » proposés par certains à titre de sédatif pour faire passer la pilule de l’abrogation de la loi dite « Mariage pour tous » en France, car il n’est pas dit que les juges français ou européens ne décideront pas peu après que de telles unions donnent droit à l’adoption en vertu de principes fondamentaux imprescriptibles que personne n’avait encore jamais eu la clairvoyance de remarquer depuis les débuts de l’humanité.
Les Slovaques l’ont bien compris et c’est pourquoi ils ont imposé un référendum à la classe politique, par une initiative citoyenne qui a recueilli l’année dernière quelque 400 000 signatures dans ce pays de 5,4 millions d’habitants. Le 4 juin 2014, le Parlement slovaque avait déjà inscrit dans la constitution du pays la nature du mariage comme étant l’union d’un homme et d’une femme. Le peuple est toutefois méfiant et il veut aller plus loin. L’organisation « Alliance pour la famille » (Aliancia za rodinu), soutenue par une centaine d’organisations chrétiennes et autres associations, a donc proposé que les Slovaques se prononcent aussi sur l’interdiction dans la constitution de toute forme d’union civile qui rapprocherait le statut des couples homosexuels de celui des couples mariés, sur l’interdiction d’adopter pour les couples homosexuels et sur la possibilité pour les parents d’avoir leur mot à dire quant au contenu des cours d’éducation sexuelle dans les écoles (ce qui, au regard de la politique d’attribution des subventions de l’Union européenne et des recommandations du bureau européen de l’OMS, mises en œuvre par plusieurs gouvernements du continent, n’est pas du tout inutile : voir ici et ici). En octobre dernier, la Cour constitutionnelle slovaque a autorisé ce référendum, mais sans la question concernant l’interdiction d’accorder au couples homosexuels des privilèges propres aux couples mariés. Chose curieuse, alors que les sondages donnent le référendum gagnant pour l’Alliance pour la famille, celle-ci a du mal à obtenir des chaînes de télévision qu’elles émettent ses spots de campagne. Comme ailleurs en Europe, on s’aperçoit que les élites politico-médiatiques n’aiment pas trop que le peuple se mêle de légiférer et qu’elles préféreraient laisser ce soin à des juges gauchistes !
Pourtant, les spots slovaques ne sont pas particulièrement agressifs. Voici un spot qui a déjà été refusé par trois télévisions. On y voit un enfant dans un centre d’adoption dessiner une famille normale, oui, normale, et deux hommes apparaissent dans l’embrasure de la porte. L’éducatrice dit à l’enfant : « Tes nouveaux parents sont là ». Ce à quoi l’enfant répond : « Et où est maman ? ». Une réaction tout ce qu’il y a de plus naturelle pour un enfant mais, de nos jours en Europe comme au siècle dernier en Union soviétique, quand la réalité ne correspond pas à l’idéologie, tant pis pour la réalité.
https://www.youtube.com/watch?v=_RcmF68WUtE&x-yt-cl=84503534&x-yt-ts=1421914688
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