Tribune libre d’Alain Bournazel*
L’union de l’Europe est un concept ambigu car le terme union peut recouvrir des réalités diverses. Ainsi, l’union peut aussi bien se présenter comme un ensemble de pays qui mettent en commun des moyens, et adoptent des règles pour atteindre des objectifs définis avec l’accord de tous les membres, comme elle peut être une superstructure qui accapare la totalité des pouvoirs et qui ne trouve qu’en elle-même sa propre légitimité.
Dans la première catégorie, on trouve des unions comme l’Union postale universelle qui est une des premières unions internationales. Dans le cadre de cette Union, chaque État détermine librement le dessin, les couleurs, les prix de ses différents timbres et les coûts d’affranchissement. L’Union postale universelle permet qu’une lettre postée dans n’importe quel pays, puisse être acheminée, dans un délai court, dans tous les autres pays de l’Union. Nous sommes dans une union de type confédéral, dans laquelle la mise en commun des moyens ne restreint en aucune manière la liberté de tous les autres États membres.
L’Union européenne, qui est toujours présentée comme l’union de l’Europe, est à l’opposé du modèle confédéral. Elle utilise le terme union qui est chargé d’une symbolique forte dans une Europe qui fut longtemps le théâtre de guerres entre les nations. Mais cette union se traduit dans les faits par des transferts de compétences de plus en plus nombreux et de plus en plus importants. Par le biais des prétendus harmonisations, ce sont en réalité – sans que les citoyens en aient conscience – des pouvoirs considérables qui sont transférés à l’Union européenne.
En théorie, il existe deux grandes catégories de textes dans l’Union européenne :
– Les directives qui sont, en principe, des textes d’orientation de caractère général que chaque État peut moduler selon ses spécificités propres.
– Les règlements, de nature plus contraignante, qui définissent des règles d’application stricte.
En pratique, il n’existe pas de différence entre les directives et les règlements car les directives se révèlent aussi contraignantes que les règlements. En fait, les directives et les règlements sont des moyens pour dépouiller insidieusement, en dehors des traités, les États membres et les citoyens des Etats membres, de toutes leurs prérogatives de souveraineté. Aujourd’hui, les nations qui appartiennent à l’Union européenne ont un statut qui n’est guère différents de celui des anciens protectorats de l’époque coloniale.
Non seulement l’Union européenne n’est pas compatible avec l’indépendance nationale mais elle est devenue un instrument de destruction des nations et des peuples, non seulement dans leurs libertés fondamentales mais dans leur identité culturelle. Le grand vecteur de cette domination est l’usage de plus en plus imposé de la langue anglaise dans toutes les communications à l’intérieur de l’Union.
La destruction des nations et des identités culturelles des peuples de l’Union européenne, c’est précisément ce que recherchent ces hommes politiques héritiers de Jean Monnet, qui ne peuvent concevoir la France que comme un prolongement politique et culturel des États-Unis d’Amérique.
Pour en finir avec cette situation grandement préjudiciable à la France mais aussi aux autres nations européennes, il ne faut pas hésiter à proclamer des réalités fortes qui reposent sur des principes simples :
– L’indépendance nationale ne se divise pas ; chaque pays doit rester entièrement libre de définir lui-même son destin ;
– Toute délégation de pouvoir à une instance internationale doit être approuvée par le peuple qui détient seul la légitimité ;
– Il faut refuser les situations d’assujettissement des nations européennes à une bureaucratie pour redéfinir, à l’intérieur de l’Europe, des relations fondées sur la coopération des nations.
– La coopération des nations européennes ne saurait se limiter à l’Europe occidentale, mais elle doit s’élargir à la Russie qui représente aujourd’hui plus de la moitié du territoire européen et recèle, par ses richesses naturelles et l’importance de son marché, de très grandes possibilités de développement.
*Alain Bournazel est président du Rassemblement pour l’Indépendance de la France (RIF) et auteur du Défi finlandais (Édition Arnaud Franel).
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