Z comme Zemmour. “Ils ont raison, tous raison. François, Angela, Mario et les autres… L’euro, la Grèce dans l’euro, mais aussi la rigueur, la croissance… Il faut tout ! Hollande a raison de dénoncer la rigueur que Merkel veut imposer à toute l’Europe. L’austérité pour tous signifie la récession généralisée et la catastrophe finale, même pour l’Allemagne, qui n’aura plus de client, puisqu’elle réalise encore les deux tiers de son excédent commercial en Europe. Les Chinois ne sont pas encore tout à fait prêts à nous remplacer !
Faire payer l’Allemagne
Angela Merkel devrait aussi se souvenir que c’est la politique déflationniste du Chancelier Brüning en 1931 qui a facilité la montée d’Hitler au pouvoir et non l’hyper-inflation de 1923. Mais Merkel a bien raison de brocarder ces euro-obligations si chères à Hollande : ces Français ne trouvent rien de mieux pour sortir de la nasse de l’endettement que de nouvelles dettes. Des dettes qu’ils nomment européennes, pour faire passer la pilule, mais des dettes qui devront être honorées. Et par qui ? L’Allemagne. Dont la machine industrielle est déjà la garante ultime de l’endettement de tous les pays de la zone euro. L’Allemagne se permet aujourd’hui le luxe d’emprunter à 0%. Avec les pays du Sud, cela serait évidemment une autre affaire, se disent les Allemands avec raison. Pour sauver la situation, la Banque centrale européenne devrait prêter directement aux États, comme le font les banques centrales américaine et anglaise. Mais c’est interdit par le Traité de Maastricht. Et les Allemands ne veulent pas. Ils n’ont pas tout à fait tort, d’ailleurs. La planche à billets, comme on disait jadis, c’est la facilité, c’est aussi de la dette ! C’est à terme l’inflation, la dépréciation de la monnaie, la ruine des épargnants.
La fin d’une utopie nommée “euro”
La solution est le problème : c’est l’euro. Sa création fut une erreur tragique, sa fin sera une catastrophe. Avec une monnaie unique donnée à des pays aussi différents que l’Allemagne et la Grèce, les Pays-Bas et l’Espagne, une politique monétaire commune est impossible et ne fait que des insatisfaits. Il faudrait alors forger un État fédéral européen, qui, comme aux États-Unis, financerait les régions les plus pauvres, les économies les moins compétitives comme les Grecs, les Portugais, le Sud de l’Italie ou l’Espagne. On ferait des assistés jusqu’à la fin des temps… Mais qui payerait encore au final ? L’Allemagne. “L’Allemagne paiera”, c’était le slogan de la France après la Guerre de 1914, ça n’a pas vraiment été une réussite… Sur son blog, Jacques Attali nous avertit que si l’Europe n’achève pas son intégration fédérale, l’euro n’y résistera pas, au risque de voir l’idée d’Europe revenir 40 ans en arrière, pour le plus grand malheur des Européens et du reste du monde, nous menace notre Cassandre. Il y a quarante ans, c’était en effet apocalyptique : la croissance de la France atteignait 6% par an, le chômage était proche de zéro, l’Europe des six était dominée par la France du Général De Gaulle, les experts américains annonçaient que l’industrie française rattraperait avant dix ans l’industrie allemande. Allez, Oncle Jacques, s’il te plaît, fais-moi peur encore !”
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